Thierry Brugvin, Le pouvoir illégal des élites . Note CD

Le pouvoir illégal des élites de Thierry Brugvin

ou le pouvoir de nuisance des élites économiques et politiques.

Le pouvoir illégal et adémocratique des élites de Thierry Brugvin (1) pourrait laisser entendre que cet immense pouvoir des élites bancaires et financières se déploie surtout hors de la légalité. Ce serait mal saisir le fonctionnement du système politico-économique. Il y a passage de la légalité à l’illégalité. Et la justice se montre souvent compréhensive, beaucoup plus qu’avec le voyou de quartier.

Dans cet ouvrage, on trouve un chapitre par type de pouvoir (cf plan ci-dessous) : outre le pouvoir de la finance et celui de l’idéologie on trouve aussi les questions du pouvoir dans la production, dans l’Etat, dans les organisations internationales mais aussi le pouvoir religieux, qui est loin d’être secondaire, et loin aussi d’être opposé aux dérives de l’économie néolibérale comme pourrait le laisser entendre la référence à la morale et à Dieu. Même la question de la psychologie du pouvoir est abordé.

Il y a, au niveau des élites, en quelque sorte, une légalité à « double standart » discriminant, une pour les pauvres et les voleurs de scooters qui peuvent être sévèrement punis et une autre pour les délit des élites politiques ou économiques en cols blancs qui bénéficient de peines avec sursis voire de non-lieux, pour des fautes autrement plus graves.

Pour appréhender ce pouvoir il importe d’accumuler un savoir empirique important sur les réseaux cachés de ces élites. Il ne s’agit pas simplement de pointer les grandes banques privées, les grands patrons du CAC 40 car en ce cas on ne comprend pas ce qui fait marcher ce système. On dira avec Gramsci que le « soft power » idéologico-culturel manipulant le consentement des citoyens du peuple social vient compléter le « hard power » répressif des armées légales et illégales. Mais là encore il manquera des connexions.

Dans le pouvoir illégal des élites (ed Max Milo 2014) Thierry Brugvin critique, on l’a dit, les élites dominantes de différents secteurs qui disposent d’un grand pouvoir illégal et adémocratique sur le(s) peuple(s)-classe. Reproduisons le plan du livre :

1 - Le pouvoir financier illégal et adémocratique des élites : banques, dette et paradis fiscaux

2 - Le pouvoir historique des banques privées sur l’Etat français

3 - Le pouvoir illégal et adémocratique des organisations internationales publiques

4 - Le pouvoir illégal et adémocratique des élites par la production et le commerce

5 - La concurrence des pouvoirs nationalistes et le pouvoir adémocratique d’Etat

6 - Le pouvoir répressif illégal des élites - cf guerre des Etats, pouvoir militaire, les mercenaires, le pouvoir policier.

7 - Le pouvoir idéologique adémocratique des élites - cf la gouvernance néolibérale et le pouvoir religieux

8 - Le pouvoir relationnel des élites - cf « pantouflage » sur les postes publics et privés de hauts niveaux, les conflits d’intérêts, lobbying, Bilderberg, etc...

9 - Le pouvoir illégal et adémocratique par la communication et la dimension psychosociologique (cf au besoin de pouvoir)

Que faire ? Exproprier les propriétaires économiques, contrôler les gestionnaires, démocratiser toute la société de l’entreprise privée à l’appareil d’Etat, la démocratisation de ce dernier menant à son dépérissement.

Membres du peuple-classe : « Celui qui combat peut perdre mais celui qui ne combat pas à déjà perdu ». C’est en citant Bertold Brecht que se termine l’ouvrage de Thierry Brugvin, membre du Conseil scientifique d’ATTAC

Note Christian Delarue

1) Le pouvoir illégal des élites - Thierry Brugvin - Max Milo Editions 2014

http://www.maxmilo.com/product_info.php?products_id=334