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Tawhid/takfir : les poupées sans visage, l’illustration d’une angoisse obsessionnelle des salafistes

jeudi 3 février 2022, par Amitié entre les peuples

Tawhid/takfir : les poupées sans visage, l’illustration d’une angoisse obsessionnelle des salafistes

Rédigé par Dounia Bouzar | Mardi 25 Janvier 2022 à 16:55

Les wahhabites, aussi appelés à présent salafistes, ont transformé le principe d’Unicité divine (tawhid), premier pilier de l’islam, en concept si restrictif qu’il en devient une source d’angoisse quotidienne, qui les coupe in fine de toutes les sensations et des relations qui définissent l’être humain.

Par exemple, regarder une image reviendrait à considérer le dessinateur comme un créateur au même niveau que Dieu, et donc à entraver le tawhid. Cette angoisse de « faire du shirk » (associer quelque chose au même niveau que Dieu) devient permanente : le stade de paranoïa atteint son stade maximal chez un individu quand le groupe radical lui explique que, dans la mesure où la tentation « d’adorer » quelque chose d’autre que Dieu est partout, il peut pécher sans même s’en rendre compte.

Le jeune ne fréquente plus de musulman extérieur à ceux de cette mouvance, car il estime que celui-ci peut être polythéiste à son insu. Il en ressort une angoisse obsessionnelle qui se traduit par des comportements de rupture avec toute production humaine et donc culturelle, y compris arabo-musulmane ; puis avec toute personne qui ne coupe pas des productions humaines : le jeune brûle le pouf ou les rideaux ou seraient dessiné/gravé un chameau, déchire les photos de famille, refuse d’échanger des textos qui contiendraient des émoticônes, considère toute activité comme pouvant l’éloigner de Dieu, etc. Pourtant, c’est bien la culture qui fait de nous des êtres humains…

Aux origines de la redéfinition du tawhid
Cette interprétation du tawhid ne sort pas de nulle part. Elle s’inscrit dans l’histoire de l’islam où, dès le IXe siècle, Ibn Hanbal, qui a créé l’école hanbalite, s’oppose au mouvement libéral et moderne du mu’tazilisme. Ces derniers veulent inciter les croyants à s’appuyer non seulement sur les écrits sacrés du Coran (considérés comme la parole de Dieu par les musulmans), mais aussi sur la réflexion et la raison. Ibn Hanbal s’oppose à eux en estimant que la seule façon d’être musulman consiste à imiter les compagnons du Prophète.

La pensée rigide d’Ibn Hanbal est reprise quelques siècles plus tard par Ibn Tamiyya, professeur de la mosquée de Damas au XIIIe siècle. Ce dernier exprime que la décadence du monde musulman provient du fait que les musulmans ont cessé d’être de « purs musulmans ». Il crée le concept de « takfir » qui lui donne le droit d’excommunier un autre musulman considéré comme « non authentique » alors que, traditionnellement, le croyant est directement en lien avec son Créateur parce que l’islam considère que « seul Dieu sait ». C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il n’y a pas d’intermédiaire entre le croyant et Dieu.

Ibn Taymiyya, considéré hérétique par les autorités orthodoxes de l’époque, est alors incarcéré, condamné pour avoir appliqué les versets du Coran de manière trop littérale et pour anthropomorphisme, qui consiste à attribuer à Dieu des comportements humains. Cinq siècles défilent, jusqu’à ce qu’un certain Abd-al Wahhab se mette à lire à la fois Ibn Hanbal et Ibn Taymiyya. La pensée radicale de l’islam prend son vrai tournant à ce moment-là, lorsqu’Abd-al Wahhab rencontre la richissime famille Saoud, qui a besoin d’une autorité religieuse pour renverser le pouvoir en place. Les deux parties concluent alors le pacte de Najd, en 1744, où les Saoud sont tenus de défendre la doctrine d’Abd-al Wahhab tandis que les futures autorités religieuses légitimeront pour leur part le pouvoir politique des Saoud.

Ce pacte – contrôle de l’argent versus contrôle des âmes –, appelé par les musulmans modernistes « pacte du diable », n’a jamais été cassé par aucun de leurs héritiers respectifs. En 1932, cela aboutit à l’instauration officielle du Royaume d’Arabie Saoudite avec qui nous faisons de la diplomatie et à qui nous vendons nos armes…

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