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TROIS TYPES DE GUERRE : MILITAIRE, ECONOMIQUE, SANITAIRE - Christian DELARUE

dimanche 22 mars 2020, par Amitié entre les peuples

TROIS TYPES DE GUERRE : MILITAIRE, ECONOMIQUE, SANITAIRE

Avec la déclaration de M Macron, le sens du mot guerre est désormais nettement plus large, beaucoup plus étendu.

Comme j’ai eu l’opportunité militante de reprendre il y a peu (1) la terminologie de la « guerre économique » (en pensant à Bernard Maris le 7 janvier 2020 et son Ah Dieu que la guerre économique est jolie ) je peux distinguer désormais trois types de guerre : 1) La militaire - celle ancienne qui tue des gens, 2) L’ économique - qui fait des dégâts divers, 3) La sanitaire (et de santé publique) - qui tue des virus et sauve des vies soit un tout autre sens (si je ne prête pas abusivement à M Macron un sens à la Spencer d’élimination des faibles - guerre de type darwinisme social et sanitaire -, ni le sens de Muriel Pénicaud qui pratique elle un discours d’extrême-droite économique dans le cadre d’une guerre économique maintenue en stigmatisant les entreprises qui ferment en suivant la consigne de confinement ).

Le texte en l’honneur de B Maris : La thatchérisation mondiale, l’extrême-droite économique, la ploutocratisation| Le Club de Mediapart

https://blogs.mediapart.fr/christian-delarue/blog/070120/la-thatcherisation-mondiale-l-extreme-droite-economique-la-ploutocratisation

ou sur

http://amitie-entre-les-peuples.org/La-thatcherisation-du-monde-et-l-extreme-droite-economique

I - GUERRE SANITAIRE ET DE SANTE PUBLIQUE POUR LA VIE DE TOUS ET TOUTES

Si guerre, nationale et internationale, il y a c’est alors sous la forme d’un courage non viriliste et pour travailler à éliminer le mal (le virus) et non pour le perpétuer. Ce que ne font ni la guerre économique ni la guerre militaire qui sont elles pourvoyeuses, l’une et l’autre, de souffrances, de maux, de morts. Grosse différence éthique et politique porteuse de sens, de bien (commun).

Dans la guerre évoquée par Macron, il y a d’une part les planqués et confinés sur l’arrière front (dont beaucoup sont admiratifs, solidaires des autres) et d’autre part les soignant-es qui vont au front PRINCIPAL pour chasser le virus… Il y a aussi celles et ceux - un front SECONDAIRE - QUI restent au travail pour fournir l’alimentation (les caissières), le pain, les lettres, le transport, etc …

Dans cette « guerre sanitaire » entreprise dans de nombreux pays, il s’agit de tuer des virus, pas des être humains qu’on cherche au contraire à sauver, hors toute considération d’origine, de sexe, de croyance, etc. Là est la différence. A l’ordinaire la guerre économique chasse et stigmatise le fonctionnaire ou le fainéant (bras cassé) ou le migrant ou d’autres catégories frappées d’insuffisance productive. La guerre militaire tue !

II - AUTRES GUERRES, FAITES DE SOUFFRANCES ET DE MORTS

Reprenons la distinction d’Erich FROMM (théoricien de l’Ecole de Francfort et psychanalyste) entre pente régressive et discipline de libération : D’un côté, on a la guerre Thanatos qui est dans la compétition, la performance, la sélection, l’élimination proche du « darwinisme social » (Spencer c’est plus juste) si compatible avec le néolibéralisme et de l’autre on a la guerre Eros, avec un autre combat toujours très difficile, très rarement acquis, pour le soin, pour la vie à préserver, pour la solidarité. D’un côté les guerrières (souvent des femmes) de plus de civilisation, de l’autre des guerriers (souvent des hommes) de plus de barbaries qui nous amènent toujours plus d’inégalités sociales, plus de rapports sociaux conflictuels, plus d’exploitation de la force de travail, etc.

1 ) LA GUERRE ECONOMIQUE ET SOCIALE

A) ASPECT GLOBAL,

Muriel Pénicaud y tient, on l’a dit, dans ce cadre, un discours d’extrême-droite économique.

Dans la guerre économique et commerciale - terme aussi contesté par ceux qui ne parlent que de guerre militaire armée - il y a aussi des souffrant-es, des blessé-es et des morts par abandon de l’Etat social sous l’effet du capitalisme néolibéral. Il y a aussi du virilisme car ce sont surtout les hommes et des cadres qui montent au front concurrentiel de la guerre financière face à un ennemi extérieur. Lire ici Ah Dieu que la guerre économique est jolie de notre ami Bernard Maris tué le 7 janvier 2005 que nous avons repris dans un texte récent de portée générale déjà cité :La thatchérisation mondiale, l’extrême-droite économique, la ploutocratisation

Mais cette guerre économique n’est pas qu’internationale - comme les dominants le disent - mais aussi sociale et intra-nationale car il y a aussi une forte conflictualité sociale interne puisque celles et ceux travaillant en arrière-plan sont stigmatisés par les premiers, celles et ceux travaillant au front car ils et elles sont aux 35 heures ou dans des services publics ou le stress au travail est léger (selon eux). Car - aussi - ils sont souvent syndiqués et se mettent en grève et pas les autres ou plus rarement. On retrouve ici des caricatures courantes.

Quid du gouvernement ? De quel côté est-il ? Déjà il annonce des mesures d’exploitation renforcée de la force de travail dès la fin de la pandémie ! L’annonce est celle d’une guerre de classe, celle bien connue des riches et des patrons contre les travailleurs et travailleuses du privé et du public . Eh bien, il y aura d’emblée refus du travaillisme annoncé. D’emblée il y aura grèves et manifestations contre la droite et les patrons qui veulent accroitre l’exploitation du travail salarié dès la fin de la pandémie.

Resserrons la critique sur le secteur santé

B) ASPECT SPECIFIQUE : LE CAPITALISME NEOLIBERAL CONTRE LA SANTE PUBLIQUE.

 Plan mondial et historique

Citation : "Partout en Europe les systèmes de santé, d’action sociale et de protection sociale ont réduit la voilure sous l’effet des politiques d’austérité.

Les patients ont été taxés, les hôpitaux étranglés, les lits supprimés, le personnel diminué. L’hôpital est devenu

une entreprise, la santé une marchandise, le budget un chiffre d’affaire et le patient un client. Les multinationales ont conquis des positions grâce une concurrence effrénée avec le service publics de santé. L’appauvrissement des hôpitaux publics s’est transformé en profits pharamineux pour les multinationales, nourries à 100% des deniers publics, des cotisations sociales et des dépassements tarifaires."

LA PANDEMIE MONDIALE NE DOIT RIEN AU HASARD ! | Le Club de Mediapart
https://blogs.mediapart.fr/vladimir-nieddu/blog/210320/la-pandemie-mondiale-ne-doit-rien-au-hasard

 Plan national

*L’autre virus : le néolibéralisme (Damien Loup)

Une fois n’est pas coutume, la crise que nous traversons semble avoir été l’occasion, pour le chef de l’Etat, de prendre conscience de l’importance et de l’efficience d’un système de santé fondé sur la solidarité. On ne saurait trop l’encourager à prendre également conscience de ce que les politiques qu’il s’emploie par ailleurs à mettre en œuvre – dans la continuité de tous les gouvernements qui se succèdent depuis près de quarante ans – ne font qu’altérer ce système et sont largement responsables de la débâcle actuelle. Le service public de santé constitue le système immunitaire de la société et c’est son affaiblissement qui nous rend si vulnérables aux épidémies. C’est pourquoi cette crise doit être l’occasion d’amorcer, enfin, une franche rupture avec cette régression politique et anthropologique dont le locataire de l’Elysée est aujourd’hui l’un des principaux hérauts. Nous saurons le lui rappeler en cas de besoin.

https://blogs.mediapart.fr/damien-loup/blog/140320/lautre-virus

* Pour INDECOSA-CGT (INformation et DEfense des COnsommateurs SAlariés) « secteur santé », la dégradation du service public de santé nuit aux patients et se manifeste surtout depuis la loi Bachelot de 2009 : le secteur public est comme absorbé par le secteur privé et les logiques marchandes s’ajoutent aux logiques privatistes. Le privé, agissant « comme PPP » (partenariat public-privé) mais se réservant les secteurs à forte rentabilité financière, est aussi et surtout là pour « faire du fric » .

INDECOSA-CGT : Crise sanitaire et concertation | Le Club de Mediapart

https://blogs.mediapart.fr/amitie-entre-les-peuples/blog/180320/indecosa-cgt-crise-sanitaire-et-concertation

Ce qui reste encore à poursuivre c’est l’articulation santé humaine - santé animale - santé environnementale . On évoque alors une « approche intégrée » dite One Health

2 ) GUERRE MILITAIRE : BOMBE NUCLEAIRE

Evidemment il y a la guerre militaire avec la bombe nucléaire qui devrait être abandonnée absolument partout, ce qui n’est pas le cas . Nous devions aller à New-York en délégation à l’ONU pour exiger cet abandon, qu’il soit bien traduit dans le droit international de la paix . Nous n’avons pu y aller...

Christian DELARUE

ATTAC - Fondation Copernic

Ce texte reprend avec quelques modifications celui publié sous le titre « Guerre sanitaire contre le virus et pour la vie »

1) La thatchérisation mondiale, l’extrême-droite économique, la ploutocratisation| Le Club de Mediapart

https://blogs.mediapart.fr/christian-delarue/blog/070120/la-thatcherisation-mondiale-l-extreme-droite-economique-la-ploutocratisation

ou sur

http://amitie-entre-les-peuples.org/La-thatcherisation-du-monde-et-l-extreme-droite-economique

source :
https://blogs.mediapart.fr/amitie-entre-les-peuples/blog/220320/trois-guerres-militaire-economique-sanitaire