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Syrie : ce n’est pas une guerre civile, mais une répression barbare contre les civils

samedi 18 août 2012, par Amitié entre les peuples

Syrie : ce n’est pas une guerre civile, mais une répression barbare contre les civils
15 août 2012

Appel http://appelsolidaritesyrie.free.fr/
Par un groupe de personnalités, artistes et intellectuels syriens, français et franco-syriens

Des « violences », des « civils pris entre deux feux », des « loyalistes », une « rébellion ». Pour certaines mouvances actives auprès des médias, il s’agirait encore de se borner à compter les points et à mettre à jour le macabre compteur des milliers de victimes, en affichant une bien commode symétrie entre les parties, et en incriminant leur manque d’aptitude à « se mettre autour d’une table ». Une telle vision ne sert que le régime criminel en fin de course.

C’est surtout une insulte aux innombrables civils qui depuis mars 2011 sont descendus inlassablement dans la rue pour réclamer pacifiquement, sous les yeux de toute la planète, un État de droit, et qui ont été férocement réprimés, enfants inclus. C’est aussi une insulte aux nombreux militaires qui, face à l’impasse d’une armée enjointe à pilonner sans relâche la population, ont pris la courageuse et honorable décision de déserter au péril de leur vie.

Tout média, toute personnalité qui établit une symétrie entre les forces du régime Al Assad et celles qui le combattent, offre de fait un regain de soutien à ce régime de type fasciste, dont les horreurs rivalisent avec celles commises contre les résistants par le régime nazi.

Aucun compromis avec le clan Al Assad ne peut mettre un terme à ce conflit. Il n’y a jamais eu, il ne pourra jamais y avoir de compromis entre ce régime tortionnaire et assassin de son peuple, et les Syriens qui luttent ardemment pour leur liberté. Face aux menaces et aux manœuvres du régime et de ses alliés, nous sommes aux côtés des tenants de la dignité, de la tolérance et de la démocratie.

D’autres scénarios étaient encore possibles il y a quelques mois, si toutefois la communauté internationale s’était engagée nettement plus avant en faveur des résistants à la dictature, c’est-à-dire si elle s’était donné les moyens de faire respecter le Droit humanitaire international :

 le refus de l’impunité pour le régime et ses agents en engageant la saisine du TPI de La Haye par le Procureur de la Cour Pénale Internationale.

 des sanctions économiques et financières visant à paralyser la guerre menée contre la population

 une protection des civils (exclusion aérienne, couloirs humanitaires sécurisés, sanctuarisation des hôpitaux, libre accès aux ONG, envoi de moyens sanitaires, de communication, …)

 l’embargo total sur les armes destinées à la répression par le régime (vecteurs, munitions, pièces détachées et conseillers)

 une intense campagne internationale d’information et de dénonciation de la terreur d’État.

Force est de constater qu’un tel soutien n’a pas été mis en œuvre à la hauteur et au moment voulus. Côté ONU, cela est particulièrement imputable au soutien inconditionnel au régime de Bachar Al Assad par la Chine et la Russie. Au-delà du veto opposé à toute résolution un tant soit peu contraignante, l’armement et les moyens logistiques russes ont déferlé sans trêve à la rescousse du régime Al Assad, à un tel point que ce soutien doit être considéré comme une véritable intervention militaire, dont on parle peu. De son côté, le régime iranien s’est investi totalement au service de ce régime en lui apportant sa funeste expérience en matière de répression des révoltes de la population (conseillers, matériel, propagande).

Mais les vétos russe et chinois n’ont-ils pas été trop aisément invoqués par certains gouvernements pour ne rien tenter et s’en tenir à des déclarations affligées ?Certains esprits ne se sont-ils pas accommodés des slogans du régime qui qualifie les opposants de « terroristes aux ordres d’Al Qaida » ? N’est-il pas navrant et tragique d’avoir vu ce fallacieux prétexte de lutte contre l’islamisme radical fonctionner à nouveau, alors que ce sont au contraire les dictatures arabes, singulièrement celle du régime Al Assad, qui l’ont intensément alimenté par le népotisme, la corruption et la répression ?

Le cynisme atteint son comble lorsque Vladimir Poutine, l’ancien colonel du KGB à la tête de la Russie, se pose en sauveur de la démocratie, lui qui a présidé aux atrocités commises en Tchétchénie, qui soutient les pires dictatures dans les pays du Caucase, et qui arme son propre régime pour faire barrage à toute alternance.

Faute d’une réaction internationale à la mesure de l’horreur qui en Syrie, depuis 17 mois, a frappé les manifestants et la population, pouvait-on imaginer que la machine à tuer décime, torture et tue des familles entières, sans que les résistants, voyant leur démarche pacifique sans soutien suffisant, ne cherchent à se doter de moyens pour s’opposer à la destruction du pays ? Décidément, le malheur et la tragédie sont pour certains assez supportables, dès lors que cela se passe loin de chez eux.

En ces jours où le régime se trouve affaibli par la longue série de défections de ses militaires, diplomates et responsables de haut rang, par le discrédit qui finit par l’atteindre, et par ses défaites sur le terrain, il importe d’amplifier le soutien concret aux résistants. Des initiatives sont en préparation pour la rentrée de septembre. À chacun de s’y engager pour briser les murs d’une indifférence que l’Histoire pourrait bien assimiler plus vite qu’on ne le croit à de la complicité.

C’est l’honneur du mouvement de soutien à la Révolution syrienne que d’informer, de dénoncer, de mobiliser inlassablement pour que les citoyens français sachent ce qui se passe en Syrie, expriment leur horreur face à la terreur d’État, interpellent les instances internationales et s’impliquent dans des actions concrètes de solidarité.

La chaîne de solidarité envers les Syriens en France est riche de diversité, de talents et d’énergies : Associations de Syriens1 ; artistes et intellectuels –syriens, français, franco-syriens – associés à la « Vague blanche2 pour la Syrie », à « l’Appel3 du Festival d’Avignon » et à d’autres initiatives, membres du Collectif4 Urgence Solidarité Syrie, personnalités et organisations signataires de l’Appel5 Solidarité Syrie, représentants d’institutions françaises, telle la Conférence6 des Présidents d’Université qui a appelé à la minute de silence du 23 Mai 2012 suite au massacre à l’Université d’Alep, ONG, médias français couvrant largement la situation syrienne sans concession envers le régime en place.

En ces jours où l’on peine à imaginer en France le degré de la brutalité à laquelle font face les résistants syriens à Alep, Damas et dans d’autres villes, il appartient à chacun de faire acte de solidarité, d’informer les autres, de faire partager et s’exprimer, y compris sur les lieux de vacances, son indignation, ses initiatives et sa volonté ardente de voir enfin advenir une Syrie libre !

Premiers signataires : Iyad Abbara, Sakher Achawi (Comité de la Déclaration de Damas en France), Rabee Al Hayek1 (SouriaHouria), Rida Ajlani, Homam Léon Akra (Architecte), Meriem Akrour, Aïcha Arnaout4 (Poète), Carina Basualdo (Psychanalyste, Maître de conférences en Psychologie), Samir Benamar (Mairie de Rosny-sous-Bois), Yann Arthus Bertrand (Prdt de GoodPlanet), Marcel Bozonnet3 (Comédien, metteur en scène), Joëlle Burnouf (Professeure d’Archéologie Médiévale, Univ. Paris 1 Panthéon-Sorbonne), Philippe Caubère (Comédien, auteur, metteur en scène), Dr Anas Chaker (Union des Organisations syriennes de Secours médicaux), Ezzuldin Chammout (Artiste peintre), Françoise Chammout, Marcel Charbonnier, Mehdi B. Charrada, Dominique Constantin (comédienne), Naïma Coton, Abdul Rauf Darwich(Maître de conférences Univ. Angers, Prdt Collectif du 15 mars pour la Démocratie en Syrie), Évelyne Domet, Bernard Fisher (fischer02003.over-blog.com), Alain Fromager (Comédien), Yassin Ghafir, Mgr Jacques Gaillot (Évêque émérite de Partenia), Arlette Girardot4, Wladimir et Viviane Glasman4, Sophie Gallois (Enseignante), Annie Goossens, Jihad Hijazi, Khalid Hussein, Assia Khemakhem, Maisaa Jaber, Yanis Khalifa, Michel Kilo (Membre du Forum Démocratique Syrien), Gérard Lauton5 (Maître de conférences Univ. Paris-Est Créteil), Monzer Makhous (Coord. des Relations Extérieures du CNS en Europe), François Marthouret (comédien), Philippe Meirieu (Professeur Univ. Lyon 2), Sarah Moon2 (Photographe d’Art),Michel Morzière4 (Porte-parole du Collectif Urgence Solidarité Syrie), Françoise Noël, Laurence Ponchon, Ammar Abd Rabbo (Photographe, journaliste), Michel Reynaud (DGA Générale Décors), Marie Riquier, Stéphane Rouer, Christophe Ruggia, Georges Sabra (Conseil National Syrien), Farid-Frédéric Sarkis (Maître de conférences Univ. Lille 1), Adnan Seddik, Béatrice Soulé2 (Productrice-réalisatrice, scénariste), Ahlam Taghbalout, José Vega Arija (Architecte d’intérieur), Emmanuel Wallon3 (Professeur Université Paris-Ouest Nanterre), Elias Warde (Professeur Univ. Paris-Sud), Fanhama Wissam, Omar Zakariya, Kenza Zougagh (ESC Rennes).