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Syndicalisme et féminisme : aller ensemble vers l’égalité. Christian DELARUE

jeudi 9 mai 2019, par Amitié entre les peuples

Syndicalisme et féminisme : aller ensemble vers l’égalité.

Que le syndicalisme des travailleurs et travailleuses milite pour améliorer les conditions de travail et au-delà - plus secondairement parfois - les conditions de vie hors du travail (logement, santé, scolarité, transport, etc ) apparait évident. Certains syndicats vont plus loin dans le cadre de la « double besogne » de la Charte d’Amiens et, en principe, ils le font pour les hommes et les femmes et contre la classe exploiteuse et dominante.

On imagine mal une perspective réellement émancipatrice du monde du travail, des salarié.e.s ou des indépendant.e.s, du public ou du privé, des actifs ou des retraités et même étudiant.e.s (futures travailleurs- travailleuses) s’accommoder des inégalités et des violences sexistes multiformes contre les femmes. On n’imagine d’ailleurs pas plus une négligence en matière de lutte contre le racisme sous toutes ses formes.

Pourtant il n’y a pas si longtemps ce souci d’égalité était faible. Les femmes étaient souvent égales des hommes pour les peines mais pas pour les avantages, comme le droit vote par exemple. Le racisme et le sexisme minaient toute perspective d’égalité, outre la dure exploitation de la force de travail.

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Désormais il s’agit de « définir, promouvoir et atteindre l’égalité politique, économique, culturelle, personnelle, sociale et juridique entre les hommes et les femmes » (in Le Mag syndical avril 2019 n 30).

Vouloir ce but commun c’est être féministe, et ce bien qu’il existe des courants au sein du féminisme qui perturbent une possible appropriation facile du terme. Certaines évoquent même des féminismes. Il faudrait alors choisir. Comme il y a des anti-racismes, certains sont universalistes d’autres non.

Par exemple, la question de la prostitution n’est pas massivement discutée dans les syndicats, sauf situation particulière, et de ce fait on peut trouver plusieurs positions, de façon impromptue, au détour d’une discussion de café - hors instance donc - mais on parle de plus en plus de l’écriture inclusive, et ce à tout niveau car ce souci d’égalité bouscule désormais nos façons d’écrire.

Mais c’est encore les questions de précarité, de travail à temps partiel, de carrière ralentie qui constituent le gros du travail des syndicalistes féministes. Ces inégalités ont un fort impact sur les salaires mais aussi sur les retraites, notamment avec la future réforme par points.

La question d’une nouvelle RTT devrait émerger aussi contre le travaillisme actuel (1) compris comme « faire travailler plus ceux et celles qui travaillent déjà ». Le travaillisme, en ce sens, est bien un contre-mouvement réactionnaire face à la perspective de RTT à débattre (32 heures, 30 heures hebdo, etc ) pour aller plus loin, vers un autre monde, nettement moins inégal . C’est un contre-mouvement aussi réactionnaire que celui qui milite pour le retour des femmes à la maison afin de s’occuper des enfants (sexoséparatisme - soutenu par la FSM - 2).

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La CGT, organe syndical historique de luttes, des ouvriers et employé.e.s, puis d’un ensemble de travailleurs et travailleuses salariées intégrant les ingénieurs, cadres et techniciens (ICT), n’a adopté une charte pour l’égalité hommes-femmes qu’en 2007, charte insérée dans ses statuts lors du 50 ème congrès (Mag 30).

Des mesures sont prises dans divers syndicats pour féminiser les instances et même mettre en place, si possible, la parité hommes - femmes. C’est le cas pour la CGT (CE et bureau) depuis 2003.

Christian DELARUE
Altermondialiste et syndicaliste CGT à Rennes
Le MAG est la presse de la CGT Finances
signataire de :« Les élus français doivent se montrer à la hauteur dans la lutte contre la prostitution » | L’Humanité
https://www.humanite.fr/les-elus-francais-doivent-se-montrer-la-hauteur-dans-la-lutte-contre-la-prostitution-565130

1) Sous-système travailliste - Christian DELARUE - Amitié entre les peuples
http://amitie-entre-les-peuples.org/Sous-systeme-travailliste-Christian-DELARUE

2) La FSM soutient le contre-mouvement hyperpatriarcal très réactionnaire sous prétexte de spécificité culturelle (relativisme des trois) dans une prise de position :
SEXOSÉPARATISME et FSM : Le relativisme contre l’égalité de genre. - Amitié entre les peuples
http://amitie-entre-les-peuples.org/SEXOSEPARATISME-et-FSM-Le-relativisme-contre-l-egalite-de-genre