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Structure de l’impérialisme : le schéma. Christian Delarue

vendredi 18 mars 2022, par Amitié entre les peuples

Structure de l’impérialisme : le schéma.

Après le schéma de la « coupe de champagne », posté dans un article récent sur Bellaciao, schéma qui voit le Nord ou le Centre riche et le Sud ou les Suds ou la Périphérie pauvre, voici un second schémade la structure de l’impérialisme, qui montre que c’est plus compliqué.

https://bellaciao.org/fr/spip.php?article163805

Ce schéma est issu du « Que sais-je ? » sur « L’impérialisme » de Philippe Braillard et Pierre de Sénarclens. Il date de 1980. De mémoire, même époque, grosso modo, que « Les destins du Tiers-monde » de Thomas Coutrot et Michel Husson cité dans l’article précédent sur le schéma de la « coupe de champagne ».

Notons que l’impérialisme n’est pas compris systématiquement comme un concept marxiste-léniniste ou marxiste-luxembourgiste ou même néo-marxiste (de nombreux auteurs à citer ici) car des auteurs non marxistes se sont intéressés à la domination impériale d’une Nation contre une ou des autres plus faibles. Un Gaston Bouthoul s’y est penché au titre de la pression démographique. Plus connu : Raymond Aron au titre d’une « conduite diplomatico-stratégique ». La guerre du Vietnam menée par les Etats-Unis a favorisé un usage non marxiste du terme impérialiste qui auparavant pouvait être plus employé contre l’URSS par des auteurs de science politique ou de relations internationales.

« Il y a du Nord au Sud et du Sud au Nord »

Voilà la formule simplifiée qui permet de montrer que ce n’est pas tout le Nord qui est impérialiste mais seulement les classes dominantes et dirigeantes qui, souvent via les FMN ou STN mais aussi via des structures d’Etat, cherchent le pillage, l’échange inégal, l’extractivisme, l’exploitation de la force de travail des enfants et adultes, etc... et ce n’est pas tout le Sud qui subit la domination impérialiste, au plan économique et social, mais aussi bien souvent au plan culturel et politique (colonialisme et reste de colonialisme) puisque les classes dirigeantes font, pour partie, alliance avec celles du Nord, de la Triade.

On parle de bourgeoisie compradores pour celle nettement tournée vers l’intégration au système économique inégal mondial à la différence d’une bourgeoisie nationale qui est ou serait simplement tournée vers l’exploitation de la force de travail nationale sans acceptation de l’impérialisme externe. Cette question débouche sur de possibles alliances entre prolétaires ou peuple-classe et bourgeoisie nationale sans oublier que cette dernière ne veut pas ordinairement de solution « socialiste » à la domination impériale. Ce qui pose problème !

Se pose alors la question des solidarités entre peuple-classe. Elle est possible eu égard à ce qui est dit sur ce schéma mais elle non évidente car des auteurs divers notent qu’il existe souvent un « soutien silencieux » d’une fraction du peuple-classe du Nord ou du Centre aux entreprises impérialistes de leur Firmes ou de leur Etat . Il y aurait des bénéfices secondaires après la constitution des profits impériaux !

Les solidarités entre les peuples contre les nuisances des forces politiques et-ou des puissances économiques supposent un minimum de conscience politique posant un refus des dominations et un souci d’équilibrer les forces vers plus d’égalité.

Christian Delarue