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Sortir de l’Union européenne mais en avançant, par en-haut !

samedi 1er novembre 2008, par Amitié entre les peuples

Sortir de l’Union européenne mais en avançant, par en-haut !

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Sortir de l’UE - Union européenne - n’est pas passible que d’une seule interprétation, d’où ce texte.

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Il existe en France une palette de petits partis qui veulent « sortir de l’UE » par un retour à la Nation, la République... Et de nouvelles formations se créent. Mais je n’ai pas repéré de fusions. Ainsi le : M’PEP est directement issu d’Avenir d’ATTAC (les militants pro-Nikonoff d’ATTAC se retrouvent au CA et au BE du M’PEP) . Le POI n’est pas vraiment nouveau puisqu’il est issu de l’auto-dissolution du PT . On retrouve donc Gérard Schivardi et Daniel Gluckstein. Dans ATTAC aujourd’hui le trio Bernard CASSEN - Christophe VENTURA - Bernard TEPER, proche du M’PEP, plaide toujours pour sortir de l’UE en passant par une dynamique nationale !

Sortir de l’Europe !

La vision maximaliste et caricaturale est lisible sur le site « Sortir de l’Europe » (1). Ici non seulement l’impérialisme et les politiques anti-sociales et anti-ouvrières ne sont attribuées qu’à la seule Europe (pas l’Union européenne) mais c’est le silence complet sur les politiques des Etats qui semblent « parfaits ». Toutes « mauvaise » politique du gouvernement français est systématiquement rapporté à l’Europe. Il y a là une position très caricaturale marquée par le très grand écart entre la sur-accusation de l’Europe et la sous-critique de chaque Etat européen. Derrière cette position c’est en fait l’apologie du socialisme stalinien. Mais pour savoir cela il faut avoir débattu longuement avec le créateur du site sur la liste d’ATTAC ouverte à tous. On ne retrouve pas cette caricature ailleurs.

Sortir de l’Union européenne, pour faire quoi ?

Sortir de l’Union européenne ne signifie pas sortir de l’Europe. Mais la confusion est parfois entretenue, aidée par la position de « Sortir de l’Europe ». En fait sortir de ’lUE signifie que l’abrogation des principaux traités constitutifs de l’Union européenne est nécessaire pour avancer. Mais pas nécessairement pour reculer !

Le Mouvement politique d’éducation populaire (M’PEP), dont Jacques Nikonoff est le Président, se fixe l’objectif de sortir de l’Union européenne (2). Pour lui est son Mouvement, la gauche du « non » doit oser poser le problème en ces termes. Pour se décider, il suffit de répondre à une question simple : le bilan de la « construction » européenne est-il « globalement positif ? ». Mais sortir ne suffit pas. Il faut proposer un nouveau cadre international et européen. Cette position permet plus d’agir dans un cadre commun mais n’efface pas les désaccords.

Pour avancer, faut-il mettre l’accent sur la « sortie » ou sur les nouveaux contenus et cadres en Europe ?

Sortir de l’Union européenne n’implique pas nécessairement de revenir aux Etats sans ambition pour l’Europe ; pas nécessairement de se replier sur la seule République française de 1958 aménagée en 1962 . Il est possible et même impératif de « sortir » de l’UE pour construire une autre Europe pour un autre monde et une autre France . Voilà ce que signifie sortir de l’Europe par en-haut, : il s’agit d’avancer vers un autre monde ! La bataille à mener est sur le champ européen. On ne saurait quitter ce champ pour avancer. Le quitter c’est choisir la solution régressive, par en-bas ! Il faut nourrir en droits sociaux, écologique, laïcs, féministes, anti-racistes et pacifiques cet Europe dans une dynamique altermondialisatrice selon le bon mot de Balibar (3).

*Certains se proposent de sortir de l’UE mais en reculant, par en-bas !* Ils se trompent. Le combat pour sortir de l’UE s’accompagne d’un combat pro-républicain qui oscille entre revendiquer une VI République ou l’an I de la République socialiste française ou le communisme en France. Il existe bien une dynamique revendicative mais uniquement pour la France, dans le repli de la Nation. En somme, du « social » gagné sur le seul territoire français sans aucune revendication positive au niveau européen. Certains, d’obédience trotskyste y ajoute la dynamique de transcroissance des luttes pour élargir le « social » à l’Europe. Si cette dynamique est réellement observable et donc une bonne base pour agir, rien n’indique qu’il faille respecter de façon rigide une vision étapiste : passer par des luttes nationales abouties (quasiment le socialisme national) et ensuite « transcroitre » pour aller vers un mode d’établissement du socialisme en Europe (Etats socialistes d’Europe ou Fédération européenne socialiste)

Christian Delarue

1) « Sortir de l’Europe » Plateforme minimale.

http://sortirdeleurope.free.fr/plateforme.html

2) Bouger l’Europe ou sortir de l’Union européenne ? J Nikonoff

http://www.legrandsoir.info/spip.php?article6801

3) Pour l’Europe altermondialisatrice - Thèses d’E Balibar

http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article411

Après le Parti des Travailleurs, naissance du Parti ouvrier indépendant

http://www.lepoint.fr/actualites-politique/apres-le-parti-des-travailleurs-naissance-du-parti-ouvrier/917/0/253344

*NB : A la question (2) Pensez-vous que le cadre national est dépassé ou demeure la solution d’avenir pour le salariat ? Jacques Nikonoff répond : Seul le cadre national est un espace démocratique dans lequel les citoyens peuvent encore, par leur vote et leurs luttes, peser sur le cours des choses, voir l’inverser. Les « espaces » internationaux ont été survalorisés, précisément parce que le peuple n’y a aucun poids. Jacques Nikonoff assimile-t-il le continent européen à l’espace mondial ? Je ne pense pas mais ici il semblerait que oui . Certes, les mécanismes démocratiques de l’Union européenne sont très restreints, beaucoup plus que ce qui existe dans les cadres nationaux, où la démocratie joue néanmoins le plus souvent contre les peuples, ce qui est au passage la caractéristique des démocraties libérales. Pour rabougri que soit le cadre démocratique européen, il a néanmoins une place réel, intermédiaire entre le national et le mondial . Il ne peut donc être posé en équivalence au cadre mondial, ou effectivement les peuples ne disposent d’aucun pouvoir, sauf à assimiler intérêts des peuples et intérêts des représentants des Etats envoyés dans les diverses instances à vocation mondiale.