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Sophia Aram : « Je ne suis pas mariée pour un tas de raisons, mais moi, j’ai le choix »

lundi 12 novembre 2012, par Amitié entre les peuples

Sophia Aram : « Je ne suis pas mariée pour un tas de raisons, mais moi, j’ai le choix »

Publié par Judith Silberfeld | Dans Médias,Société

Après son billet du 19 septembre, intitulé Épouse-moi Natacha, sur France Inter, c’est devenu une évidence, il fallait interviewer Sophia Aram. Parce que des personnalités publiques qui s’expriment aussi souvent sur l’égalité des droits, sans qu’on le leur ait demandé, comme ça, naturellement, il y en a peu. Parce que chacune de ses chroniques est un petit bonheur – quel que soit le sujet –, un instant de bonne humeur et d’indignation partagées, qui tranche avec la grisaille quotidienne. Parce qu’elle a cette façon de se faire rire elle-même parfois qui la rend accessible. Parce qu’elle a tout compris, ou presque.

Rendez-vous est donc pris un mercredi matin, après sa chronique. Ce matin-là, elle s’est approprié l’univers de Tim Burton. La veille, elle s’était offert Alliance Vita et son oisillon. On ne se connaît pas, on a juste échangé 3 tweets, 4 emails, 5 sms. Elle est en train de prendre son 2e petit-déjeuner, avec Benoît Cambillard, son inséparable, le père de son fils, avec lequel elle écrit ses textes, qui met en scène ses spectacles… La conversation s’engage naturellement, sur le vide sidéral des arguments des anti-égalité des droits. Après quelques minutes, Benoît s’éclipse, l’interview officielle commence. Une conversation, plutôt qu’un entretien. Une rencontre.

Pour les raisons qui m’ont poussée à faire cette demande d’interview, ma première question est, une fois n’est pas coutume, presque une question de fan, plutôt que de journaliste : « Est-ce que vous vous rendez compte du bien que vous faites aux gens ? ». « Je me fais du bien à moi en le faisant donc j’espère que ça en fait aux gens, et quand on me le dit, je suis vraiment contente. Je le fais quand je suis à bout de nerfs, quand je n’en peux plus, quand ça m’exaspère, que je suis vraiment hyper agacée. Et moi qui ne suis pas concernée directement par ces débats-là, je me sens quand même impliquée parce que citoyenne et parce que ça me touche. Les inégalités, les injustices, tout ça, je n’en peux plus. Donc oui, je prends position et si ça fait du bien, tant mieux. »

« ON NE SE REND PAS COMPTE DE LA DOULEUR QUE ÇA PEUT ÊTRE »
« J’ai grandi en banlieue, avec des jeunes maghrébins, mon meilleur ami était homo, c’était impossible de le dire dans sa famille, une souffrance incroyable, une homophobie ambiante horrible, des sous-entendus… Il m’a même demandée en mariage pour essayer de se sortir de ça ! On ne se rend pas compte de la douleur que ça peut être, ça pousse au suicide, ça pousse à la dépression... Il ne faut pas minimiser les problèmes qu’il peut y avoir derrière. »

Elle anticipe la question suivante – elle le fera plusieurs fois au cours de l’interview –, enchaîne sur l’égalité des droits. « J’avais fait une première chronique sur le droit au mariage, dans laquelle je disais que je n’étais pas mariée, je vis avec Benoît depuis bientôt 19 ans, et nous ne sommes pas mariés pour un tas de raisons, mais moi, j’ai le choix. J’ai le droit de me marier ou pas. Pour moi, c’est le minimum que l’orientation sexuelle ne soit pas un critère pour avoir le droit de se marier. »

La vidéo et la suite du texte sur :
http://yagg.com/2012/11/06/sophia-aram-je-ne-suis-pas-mariee-pour-un-tas-de-raisons-mais-moi-jai-le-choix/