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Solidarité avec les maliens de Montfort-sur-Meu (35) et avec tous les sans papiers.

dimanche 29 mars 2009, par Amitié entre les peuples

Solidarité avec les maliens de Montfort-sur-Meu (35) et avec tous les sans papiers.

Au printemps 2007, une délégation conduite par Christian Delarue du MRAP , François Astolfi, Françoise Briand et d’autres rencontrait le maire de Montfort-sur-Meu, une petite commune d’Ille-et-vilaine. Débat long et animé avec le maire assez peu accommodant au départ.

D’une part des conditions de travail inhumaine dans la « coop » et d’autre part une « intégration exemplaire » dans la commune ; tels étaient nos premiers arguments pour pousser le maire à agir en faveur des maliens sans papier de sa commune. Par ailleurs nous nous inscrivions dans une démarche de régularisation globale mais il importait de peser au bon moment.

Christian Delarue

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SOLIDARITÉ AVEC LES MALIENS DE MONTFORT

SOLIDARITÉ AVEC TOUS LES MIGRANTS, AVEC ET SANS PAPIERS.

Intervention de Christian DELARUE Secrétaire national du MRAP et Vice-président du MRAP 35.

http://bellaciao.org/fr/spip.php?article45396
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Des travailleurs maliens menacés d’expulsion et placés en centre de rétention depuis 4 semaines… Des travailleurs du bâtiment pourchassés la semaine passée dans toute la Bretagne… D’autres dans divers départements…

S’agirait-il d’une brusque accélération de l’entrée de travailleurs sans papiers en France ? La réponse est évidemment non : ces travailleurs maliens étaient employés depuis des années à Montfort sur Meu. Aucun prétexte ne peut justifier leur renvoi.

Depuis des années, la présence de nombreux Maliens en France – avec et sans papiers - est l’objet d’études explicites. Leurs conclusions sont toujours les mêmes :

· ces travailleurs sans papiers occupent des emplois dont se sont détournés les autres salariés en raison de leur pénibilité et des salaires faibles (bâtiment, secteur agro-alimentaire, restauration...) Ces secteurs d’activité figurent d’ailleurs sur une liste établie par le ministère du Travail sous le nom de « secteurs en tension », pour lesquels il est prévu de faciliter l’entrée de travailleurs étrangers !

· les sommes qu’ils envoient à leurs familles sont indispensables à la survie de la population malienne et supérieures à l’aide publique versée par la France au Mali.

Et ce qui est vrai pour le Mali est vrai pour les autres pays : le déséquilibre Nord-Sud est tel que les migrations sont indispensables. Ces personnes fuient la guerre, les persécutions, la famine, la pauvreté, ou veulent tout simplement travailler pour dessiner un autre avenir.

En fermant les frontières, en réduisant le droit d’asile, en refusant les régularisations, comme l’aggrave la nouvelle loi CESEDA de juillet 2006, la France condamne ces personnes à y entrer et y séjourner de façon irrégulière.

On doit en finir avec la logique répressive qui vient frapper les étrangers ici, sur le sol français, et là-bas, dans les pays de transit et souvent meurtrière sur les routes migratoires vers l’Europe. Il faut aussi comprendre que les problèmes douloureux du chômage et des inégalités sociales grandissantes ne sont pas le fait des migrants.

Le MRAP Ille et Vilaine dénonce cette chasse aux travailleurs sans papiers, dont l’hypocrisie n’a d’égal que la violence :

· elle bafoue leurs droits fondamentaux et leur dignité ainsi que la nôtre, sous prétexte qu’ils constitueraient une immigration « subie »

· elle les met à la merci des forces de police et conduit à de graves dérives ;

· leur situation irrégulière permet tous les abus en matière de droit du travail : comment expliquer autrement le refus obstiné de la France et des autres pays européens de ratifier la Convention internationale des droits des travailleurs migrants , qui a été adoptée par l’ONU en 1990 et impose à chaque pays d’appliquer la même législation pour tous les travailleurs ?

La mobilisation autour des « Maliens de Montfort » menacés est exemplaire :

· Il faut régulariser ces travailleurs parce que ces personnes ont droit comme tout être humain à la dignité, au respect et à l’égalité des droits ;

· Il faut que la France ratifie d’urgence la Convention internationale des Droits des travailleurs migrants et incite ses partenaires européens à faire de même (1).

Il faut aussi dénoncer les indignes visées électoralistes qui motivent cette soudaine accélération des décisions de reconduite à la frontière.

(1) on peut signer la pétition pour sa ratification « migrant, pas esclave » sur le site :
http://www.emmaus-international.org/fr

MRAP 35