Sexo-séparatisme des files d’attente pour voter en Tunisie.

Sexo-séparatisme des files d’attente pour voter en Tunisie.

Faut-il distinguer entre islamiste modéré et islamiste radical lorsque l’on apprend que dans certains bureaux de vote des islamistes ont obligé les hommes et les femmes à faire la queue de façon séparée ?
Peut-être. N’empêche !

Est-ce être adepte des « éditocrates » et soutien de l’oligarchie politico-financière nationale et mondiale quand on souligne et critique cela ? Ce procès est alors celui des campistes géopolitiques qui couvrent les islamistes au prétexte de « démocratie ». Je suis pour la démocratie entendue comme démocratisation (Luckacs) et axe pour aller vers l’émancipation humaine.

Là on s’adresse à moi dans le creux de l’oreille . On me dit alors, qu’il ne faut pas « diaboliser Ennahdha » (avec 2 h semble-t-il mais ce n’est pas grave) pour favoriser l’union du peuple-classe tunisien - en sachant bien évidemment que je suis favorable à cette union. Avec le sourire de celui qui en connaît un rayon sur la politique politicienne. Là ce n’est pas de chance . Patrick Tort rappelait, en 1986 pour le PCF (1), qu’il ne faut pas abandonner les stratégies au profit des tactiques. Le propos est d’actualité.

Il ne fait aucun doute qu’il faille renforcer l’union du peuple-classe tunisien afin de poursuivre la Révolution et de passer de la Révolution bourgeoise à la Révolution socialiste. Le chemin est plein d’embûches et la solidarité des peuples-classe nécessaire. Pour autant, on ne saurait se taire sur le sexisme et l’imposition de normes religieuses.

Le sexo-séparatisme n’est pas exclusivement religieux car il existe dans les hautes sphères du pouvoir en Occident mais il est très fortement développé au quotidien dans le monde musulman.

Cette peur des femmes cache une peur de soi, de son désir sexuel plus exactement et une incapacité à accepter la joie de vivre avec les femmes dans leur diversité vestimentaire. Nul besoin de les enfermer à la maison ou sous voile .

Il faut alors rappeler que l’émancipation ne se subdivise pas et qu’elle se veut tout à la fois anti-classiste (contre la domination d’une classe sociale), anti-raciste et anti-sexiste !

Christian DELARUE

1) in « Etre marxiste aujourd’hui »