Sexo-séparatisme d’ici : « De 25 à 45 ans on peux avoir une robe nettement au-dessus du genoux mais pas en-deçà et au-dessus ».

Sexo-séparatisme d’ici : « De 25 à 45 ans on peux avoir une robe nettement au-dessus du genoux mais pas en-deçà et au-dessus ».

Ce paternalisme sexo-séparatiste est un mode de contrôle et de protection des femmes typiquement patriarcal. On a là la version soft d’un paternalisme qui s’exprime ailleurs d’une façon forte et totalitaire. Autrement dit le champ de la liberté est alors réduit à très peu de choses pour les femmes : devoir de rester au foyer, interdiction de sortir sans le mari ou le frère, voilage, interdiction de toute tenue un tant soit peu découvrante.

Ici dans « Robe de Cécile Duflot : encore le sexisme des beaufs de la République ! » j’ai évoqué l’interdiction cachée (posée par un média) derrière la conformité présente : « la robe de Cécile Duflot est conforme aux règles de la bienséance (jupe au genoux, bras couverts, pas de décolleté)... » Que serait-il advenu si la robe avait été plus courte ? Lynchage autorisé ?

Faut-il comprendre qu’en France, de grosso modo 25 à 45 ans on peux avoir une robe nettement au-dessus du genoux mais pas en-deçà et au-dessus. Le patriarcat, c’est çà : le contrôle et l’interdit. La quintessence de la norme imposée contre la diversité d’habillement. Ce qui est dit pour la longueur de robe vaut pour l’ampleur des décolletés, la hauteurs des talons, etc... A l’entrée de certains grands lieux de cultes on dessine sur un grand panneau la femme autorisée à entrer avec longueur de jupe et longueur de manches. En-dessous d’une certaine hauteur on respecte Dieu mais pas au-dessus. Désormais c’est la version laicisée qui va s’afficher à l’entrée de l’Assemblée nationale.

On m’a répondu que les hommes respectaient eux-aussi des interdits. De la plage au centre-ville les hommes comme les femmes doivent abandonner le maillot de bain pour une tenue de ville. C’est exact. Mais le poids des contraintes qui pèsent sur les femmes est sans doute plus puissant, plus constant. Car les transgressions à la norme sont estimées par les plus machistes comme dangereuses. Le sexo-séparatisme trouve sont argument principal dans l’irresponsabilité des hommes à « se tenir » face aux femmes libres. Soudainement, ils se lâchent et passent alors du paternalisme protecteur à l’agression lubrique. L’un et l’autre sont inadmissibles. C’est ce que décrit Natacha Polony dans « les Mecs lourds » (note sur ce site)

Christian DELARUE

Il s’agit de France-info
http://www.franceinfo.fr/politique/assemblee-nationale-cecile-duflot-ou-la-robe-de-la-discorde-681019-2012-07-18