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Sarkozysme, la pente d’une triple différence réactionnaire ! C Delarue

mardi 26 octobre 2010, par Amitié entre les peuples

Sarkozysme, la pente d’une triple différence réactionnaire !

Peux-t-on parler de sarkozysme ? Est-ce juste une formule de style sans contenu particulier ou est-ce une série de facteurs distinctifs ? Premières pistes pour développer un constat qui mérite débat et contributions plus importantes.

Prenons pour hypothèse qu’il y a une spécificité du sarkozysme, de sa « gouvernance », par rapport aux précédents Présidents et ce même s’il n’a pas tout inventé. La première et seconde différences perçues me viennent des débats dans ATTAC et la troisième de ceux du MRAP. La question du sarkozysme est à mieux développer. Voici les premières pistes.

* La première tient au rapport à l’argent, à la finance, à la marchandisation de tout. Le sarkozysme veut satisfaire les intérêts du MEDEF et non ceux de son peuple-classe. Loin de le cacher, il en est fier ! Sa figure serait ici Woerth si proche de la bourgeoisie comme Sarkozy. Ce régime montre beaucoup plus que d’autre sa collusion avec les grands possédants, la grande bourgeoisie. Chirac et Mitterrand n’étaient pas éloigné des riches mais ils ne le montraient pas autant et n’étaient pas si actif pour les servir.

Voici ce qu’en dit F Lordon : « Le capital, dont Marx rappelait qu’il était incapable de résister à l’appel de « ses intérêts les plus bornés et les plus malpropres », s’est donné avec Sarkozy le fondé de pouvoir le plus visible, le plus caricatural et le plus détestable – quand le choix de nos amènes socialistes étaient d’une bien meilleure rationalité stratégique de long terme : ceux-là n’ont-ils pas fait avancer la cause du capital dans une parfaite tranquillité au seul prix d’avoir à trémoler régulièrement « justice sociale » et « égalité » entre deux trains de déréglementation (et ne s’offrent-ils pas d’ailleurs à reprendre du service sur le même mode exactement) ? Mais voilà où mène l’hubris des possédants : à tout vouloir ils risquent aussi de tout perdre. La volonté de puissance déboutonnée par trois décennies leur a donné à croire qu’ils n’avaient plus à admettre de borne à leur désir d’accaparement et que Sarkozy était bien l’homme de cette situation-là. Mais la retraite est peut-être leur « pont trop loin », où se mêlent tout à la fois le refus d’une réforme inique, le rejet d’un pouvoir politique insupportable, mais aussi le dégoût absolu du spectacle de la finance, la contestation frontale sinon du capitalisme lui-même du moins de sa forme présente, et pour finir la défense d’une certaine forme de vie. »
in Le point de fusion des retraites - Les blogs du Diplo

http://blog.mondediplo.net/2010-10-23-Le-point-de-fusion-des-retraites

* La seconde figure est portée par Sarkozy lui-même et son mode d’intervention très personnel et autoritaire dans la vie publique. Le discours sécuritaire sert de cache sexe à l’absence de politique sociale conséquente tant en milieu rural que dans les quartiers populaires. J’ai parlé de césarisme sarkozien quand d’autres évoquaient son bonapartisme. Il manifeste une dégénérescence de la vie démocratique en France à mettre en lien avec le formatage démocratique très restreint pour l’Union européenne et avec une gouvernance mondiale qui fait le jeux des firmes transnationales. On voit que ce néo-césarisme constitue le volet politique de la mondialisation capitaliste en France.

* La troisième figure tient au pas franchi en matière de lépénisation des discours et des pratiques institutionnelles. Ici ce serait Hortefeux et Besson qui seraient les figures d’un sarkozysme féroce contre les libertés et l’égalité mais haineux contre certaines fractions de peuples, les plus démunis en général . L’entreprise de réduction du périmètre de la communauté nationale est une entreprise forte sous le sarkozysme même si la gauche a pu donner le mauvais exemple auparavant. Un saut « qualitatif » (excusez de l’expression) est repérable avec cet acharnement politico-administratif contre les sans-papiers et autres résidents sans carte nationale d’identité. Pour ce qui est des relents de colonialisme maintenu, c’est Sarkozy himself qui tient à dire aux africains en quoi ils ont une nature qui les empêche d’accéder à la modernité.
Sarkozy n’est pas le premier du genre. Mais loin de fermer cette mauvaise tradition il lui a donné un second souffle.

* L’ensemble tend vers un régime particulier, de type réactionnaire. On trouvera le terme trop flou. Nous évitons ainsi le terme néofasciste bien que la pente soit là. Un rien et c’est la glissade. Mais la résistance est là. Il n’y a pas à désespérer du peuple-classe français ! La France qui manifeste espère encore dans les vertus mobilisatrice du syndicalisme et dans les capacités à s’unir de la gauche de gauche.
Unir la gauche de gauche, suppose que le Front de gauche puisse adresser à la fois un message à l’extrême-gauche (NPA et autres) et un message à la gauche interne du PS (pas sa direction trop néolibérale), le tout sans grand écart mais avec une cohérence maintenue. La stratégie doit alors être plus forte que les tactiques. Mais la chose n’est pas simple.

En attendant signons :
Appel à l’unité des collectifs, organismes et médias pour la défense des droits démocratiques
http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article1264

Christian DELARUE

Unir à gauche car il ne suffira pas à Mélanchon de porter de fer contre les journalistes larbins et les policiers voyous.

Du social au politique : Grève générale ou unité de la gauche de gauche ! C Delaruehttp://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article1316