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Sarkozysme : l’avant-garde du travaillisme

mercredi 6 octobre 2010, par Amitié entre les peuples

Sarkozysme : l’avant-garde du travaillisme

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Périodiquement on apprend que les travailleurs français sont hyperproductifs, de véritables champions de la productivité. Une productivité qui n’est pas reconnue pour ne pas être payée en conséquence. Pas même d’ailleurs sous couvert de « salaire au mérite », cette vaste entourloupe patronale et administrative. On y reviendra in fine.

Les travailleurs salariés, car c’est des salariés qu’il s’agit pas des autres, ne sont pas des fainéants, loin de là. Ils sont globalement très productifs.

Voilà un clip CGT qui dément les préjugés courants.
http://cgt-egp-dreux.over-blog.com/ext/http://cgt-cg19.over-blog.com/

Auparavant rappelons brièvement la question :de quelle production parle-t-on ? Le travail débouche en effet sur deux grands types de production - la summa divisio" : la production marchandes et la production non marchandes. L’une est production privée de valeur d’échange l’autre est production publique de valeur d’usage. Évoquons aussi la question de la finalité du produit : cela favorise-t-il le bien être ou le mal être de l’humanité ? La question de la surproduction d’armes de guerre est ici posée.

Revenons à la productivité : La doxa travailliste joue ici sur deux tableaux selon les circonstances : soit elle fait des promesses comme Sarkozy (2) , soit elle pousse à la culpabilisation (1). Les français seraient alors des fainéants.

1) La culpabilisation d’insuffisance de production.

Les travailleurs français ne sont pas des fainéants. Ils sont même hyperproductifs. Certains certes ne font rien, du moins rien relevant du travail salarié ou indépendant. Mais il faut alors dire aussi que rien n’est fait pour partager le travail. Sous le capitalisme les travailleurs sont totalement dans l’excès du tout ou rien. Et Sarkozy, à la différence de la gauche, a accentué cette tendance néfaste, destructrice au lieu de la résorber.

Les travailleurs français, pliés sous le joug patronal sont hyperproductifs. Pas de quoi en être fier car en sus des effets de la technologie il y a les journées de travail qui n’en finissent pas ainsi que l’intensification du travail. Ce que l’on nomme ensemble « travaillisme » ou exploitation de la force de travail.

2 ) La fausse promesse sarkozyste

Sarkozy est l’auteur d’une formule de travaillisme qui contient une exigence patronale suivie, un mensonge avéré et au total une société inégalitaire et clivée. La formule est « Travailler plus pour gagner plus ». Ceux qui travaillent depuis des années en percevant des salaires médiocres entre SMIC et salaire médian y ont cru et ont accéléré les cadences et allongé les journées de travail mais n’ont pas vu de réelles augmentations de salaire. Il n’y qu’à voir le niveau du salaire médian . Voila ce qu’est le travaillisme. Sarkozy a approfondit l’exploitation salariale.

Avec Michel Husson il faut remettre en perspective l’ampleur de l’écart salaires (à la baisse) profit (à la hausse). Ce phénomène porte sur plusieurs années et plusieurs pays. Jamais la lutte de classe n’avait confirmé autant la formule de Warren Buffett, un riche qui reconnait EXPLICITEMENT que c’est bien sa classe sociale qui mène la lutte et sa classe sociale qui la gagne. Michel Husson a eu le notoire mérite d’en montrer toute l’ampleur au niveau salariale. On voit en ce mois de mai 2010 que la question se réfracte sur le montant des retraites (privées) et des pensions (publiques) ainsi que du temps nécessaire pour valider les droits complets de la retraite par répartition.

3) Ouverture

L’autre aspect non évoqué est la privatisation et la marchandisation des services publics ainsi que la casse de la Sécurité sociale et du système de santé.

Un vaste mouvement social est nécessaire public et privé, employé, ouvriers, techniciens et cadres. Seules les hauts cadres, privés et publics, couche d’appui du capital n’ont pas intérêt à agir. Mais ils peuvent être néanmoins sensible à la dégradation des conditions sociales d’existence, ne serait-ce que pour leurs enfants.

Christian DELARUE