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Sarcelles et Mennel : critique de l’emprise religieuse sur la société. - Christian DELARUE

dimanche 11 février 2018, par Amitié entre les peuples

Sarcelles et Mennel : critique de l’emprise religieuse sur la société.

Nous proposons trois points pour distinguer un racisme essentialiste d’autre chose.

I - LA HAINE DES SIGNES OSTENSIBLES DE RELIGION ce n’est pas (pas nécessairement en tout cas) la haine essentielle du juif ou du musulman ou du catholique. On ne saurait confondre la haine en soi de l’autre et le critique d’un colifichet, y compris sa détestation . On risquerait alors de mal punir un (éventuel) comportement agressif certes condamnable. Le racisme est un motif de plus de rigueur dans la sanction pénale.

Que dirait-on d’une agression contre une personne portant un signe ostensible d’athéisme ? Condamnation certes. Mais y ajouterait-on un motif de sur-sanction du fait raciste ? Le MRAP - dont je suis membre - évoque la liberté religieuse à la place de la liberté de conscience dans son communiqué (https://mrap.fr/) dirait-il athéophobie et racisme anti-athéisme ?

Les athées et les croyants progressistes affichent quasiment pas leur particularité de conscience. Ils sont pour l’indifférence sur cet aspect. Cela pourrait changer. Sans doute pas pour afficher un athéisme bon teint et neutre. Non ce serait plutôt un athéisme contre la montée de ce qui est archaïque dans les religions, notamment l’inégalité hommes-femmes.

II - LE RACISME EST UN ESSENTIALISME, c’est une haine contre une essence de l’autre, réelle ou supposée, un rejet qui porte contre la nature immuable de l’autre : haine du musulman car musulman, du juif car juif, de l’arabe car arabe, du blanc car blanc, du noir car noir. Cet essentialisme nie la diversité interne à chaque religion, chaque ethnie, chaque culture.

La culture de la société française est largement sécularisée et l’on trouve non pas du racisme tel que défini plus haut contre des juifs ou contre des musulmans mais une mentalité collective largement sécularisée contre l’exhibitionnisme religieux, contre les signes ostensibles de religion, fer de lance de ce qui est le plus réactionnaire de la religion.

L’interprétation la plus courante c’est que le port de signes religieux ostensibles renvoient à la défense de modes d’expression conservatrices ou réactionnaires de la religion et des religieux prosélytes. Ces modes sont autorisées par la laïcité de la République mais il est toujours possibles de les contester sans violence.

III - CETTE CRITIQUE EST INDISPENSABLE car la liberté d’expression vaut pour les uns et les autres. Il est hors de question de laisser la société civile (pas l’Etat qui est neutre) au seul affichage des archaïsmes religieux. Les progressistes des religions n’imposent pas par signes ostensibles religieux leurs façons de penser. Ils agissent pour l’émancipation humaine, des hommes et des femmes. Les réactionnaires des religions font l’inverse : ils affichent la religion comme élément communautaire, comme étendard de conquête avec ce qui est réactionnaire.

Christian DELARUE