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Retraite à points : Syndicalisme contre bloc bourgeois.

vendredi 10 janvier 2020, par Amitié entre les peuples

Retraite à points : Syndicalisme contre bloc bourgeois.

C’est la CGT des cadres (UGICT) qui porte avec ATTAC et d’autres le souci de redistribution opposé de celui de Macron et du néolibéralisme.

Emergence d’un syndicalisme de classe et de masse, fédérateur d’un peuple-classe.

On remarque nettement cette émergence en ce mois de décembre 2019 et janvier 2020 . On voit clairement que les syndicats de salariés, mobilisant par la grève et les manifestations mais aussi par les caisses de soutien, travaillent tout à la fois sur la massification du mouvement et sur sa radicalité (retrait du projet et même « chassons le Macron et son projet à la c— » parfois).

Ce mouvement social et syndical se reconnait effectivement comme de classe et de masse :

« de classe » car il s’oppose à l’oligarchie financière, dite haute finance, à propos de BlackRock plus particulièrement mais aussi, plus généralement, à propos des autres secteurs de financiarisation de l’économie et des retraites (y compris Préfon et autres structures) ;

« de masse » car il fédère le peuple-classe, hommes et femmes ( les femmes y sont très présentes), et notamment les travailleurs du public et du privé , les salarié.e.s du rang et les cadres.

Il y a eu une crainte constante d’un abandon de la lutte à l’encontre de la direction de la CFDT (favorable à une autre retraite à points ) mais le mouvement est néanmoins resté large, soudé et fort. Le privé soutient certes encore trop par délégation mais il n’est pas exclu une participation directe et nouvel un élargissement du front anti-Macron et anti-finance . C’est que nous avons changé de mentalité collective. Il y a plus encore qu’avant un net rejet de la financiarisation : cf débat critique sur Préfon chez FO. La « bonne finance » est aujourd’hui contestée. On verra si ça dure.

Syndicalisme de combat social mais aussi laïque car aucun débat n’est venu diviser (comme en novembre) le mouvement social contestataire, complètement « centré » sur le retrait du projet de retraite à points de Macron.

L’aspect internationaliste du mouvement et critique de l’Union européenne et de ses diktats néolibéraux n’est pas nettement apparu, si ce n’est sur l’origine du fond de pension Blackroch dans quelques cercles syndicaux (pour ce que j’en sais). Participation à l’altermondialisation anti-capitaliste ? L’avenir dira si ce mouvement populaire contestataire en France peut se rattacher à l’ensemble des luttes populaires de 2019 de part le monde.

Anti-productivisme dans ce conflit ? Marginal. Aspect anti-travaillisme réel : stop à 60 ans, pour une RTT à 32h sans perte de salaires.

II - Opposition à l’oligarchie financière et au « bloc bourgeois » de Macron  :

Macron apparait, à échelle de masse, comme le « chargé de mission de la haute finance » et il est bien vu désormais comme travaillant politiquement, avec les médias dominants, à la formation d’un « bloc bourgeois », bloc social qui va - par définition - bien au-delà du fameux 1% (soit la classe sociale dominante en soi et pour soi). Il voudrait embrasser les « classes moyennes » autour du 1% mais ces dernières restent au mieux silencieuses. Une fraction critique rejoint les classes modestes dans la contestation de la retraite à point. Pour être bref, il cherche (avec sa caste) à associer, au sein du privé et du public, des individus aisés ou « gagnants » mais aussi des « niais », nommés ainsi car ils n’ont pas d’intérêt(s), au regard de leur position sociale, à soutenir le néolibéralisme, la financiarisation de l’économie et plus particulièrement celle des retraites.

« La République en marche »... vers la régression sociale ! Le néolibéralisme a mis la République « dans la tourmente » (Christian Picquet) avec une longue dynamique capitaliste historique, très destructrice des protections conquises de l’Etat social, et source d’accroissement des inégalités, d’enrichissement des riches et d’appauvrissement des autres, le peuple-classe. Une situation qui ne passe pas ! Ni ici ni ailleurs à voir le nombre de peuples en lutte ! Le peuple-classe de France tient encore à une République sociale forte d’une authentique Sécurité sociale et des services publics implantés. Avec une redistribution fiscale qui prenne en-haut pour donner en-bas car il faut prendre aux riches, cesser de payer la dette pour financer la République sociale.

Demain ?

Une nouvelle journée de grève et de manifestation est prévue, outre demain samedi 11, le mardi 14 janvier.

Macron ne cède pas malgré la faiblesse de sa légitimité, le mouvement social non plus. Le fait que Macron ne cède pas signe une droitisation, une radicalisation néolibérale en faveur des privilégiés du 1%.

XX

On file vers une extrême-droite économico-sociale de type néolibérale, ou la ploutocratie va mépriser le peuple-classe (peuplophobie ou peuplephobie issu du classisme : politique économique de classe ), surtout les classes les plus modestes ou celles revendicatives. Au mépris de classe va s’ajouter la répression. Cette extrême-droite économique est aussi sociale et politique mais elle s’affiche non nationaliste, non raciste, non sexiste, non homophobe - en verbe - donc différente de l’extrême-droite identitaire qui charrie dans ses rangs des stigmatisations et des discriminations autres.

On va passer de l’Etat de droit à l’état de siège, de l’Etat social à l’Etat néolibéral à inégalités fortes

Christian DELARUE

LA THATCHERISATION DU MONDE et L’EXTRÊME-DROITE ECONOMIQUE : UN TRAJET VERS LA PLOUTOCRATISATION - 7 janvier 2020

http://amitie-entre-les-peuples.org/La-thatcherisation-du-monde-et-l-extreme-droite-economique