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Retour sur sexoséparatisme, migrants et féminisme et anti-racisme. C Delarue

lundi 19 juin 2017, par Amitié entre les peuples

Retour sur sexoséparatisme, migrants et féminisme et anti-racisme

Retour sur le sexisme des pauvres et des migrants (certains pas tous) à Paris La Chapelle

Le sexoséparatisme comme forme de sexisme venue surtout des hommes (mais pas seulement) que ce soit au plan de la pratique (une sous-culture) ou de l’idéologie explicite (les discours des intégristes religieux musulmans et juifs haredim) existe aussi chez les migrants et simples résidents (ils n’en sont pas exempt par je ne sais quel miracle) comme chez les autres ( les français reconnus comme tels). On peut même s’attendre, très logiquement, que les musulmans intégristes venus de pays ou le sexoséparatisme est lourd et comme une « seconde nature » - ce qui serait pour partie le cas à La Chapelle - soient choqués de voir en France des femmes dans la rue, des femmes en jupe, des femmes en pantalon moulant, etc... Et passent à l’insulte sexiste.

Si il importe de dire cela contre celles et ceux qui veulent se cacher la réalité d’une oppression et d’une domination sexiste - les islamogauchistes - , ce n’est évidemment pas pour rajouter du racisme ou de la xénophobie anti-migrants à ce constat, constat par ailleurs discuté. En effet la plainte est jugée excessive. Ce qui ne signifie pas qu’il n’y a pas d’harcèlement et même d’harcèlement spécifique visant l’expulsion de la rue ou le port de tenue banalisée (sexyphobie).

On peut se montrer actif « contre l’instrumentalisation du féminisme à des fins racistes et anti-pauvres, sur fond de campagne électorale » pourvu qu’on lutte aussi contre le sexoséparatisme au lieu de le nier.

I - Critique de la distinction féminisme de banlieue et féminisme intramuros ou de souche.

Extrait Causeur (1) : Quand les féministes de banlieue remettent en cause l’éducation des fils d’immigrés et le mépris de la femme qui leur est inculqué dans les familles, les féministes de souche balaient cette question et le problème du harcèlement de rue reste à leurs yeux un vice de la population masculine dans son ensemble. Tout viendrait du trop grand nombre de figurines de Batman offertes à Noël aux petits Paul, Vincent et Sébastien. Seules face au rouleau compresseur intégriste, les féministes de banlieue sont sacrifiées sur l’autel d’une hypocrisie froussarde.

La distinction féminisme de banlieue et féminisme intramuros ou de souche si elle n’est pas caricaturale, ne devrait pas être réelle. Le droit des femmes qui vise la liberté et l’égalité doit à priori s’appliquer partout et dans tous les champs sociaux et territoriaux (en centre-ville comme en périphérie). C’est là appliquer un principe d’universalité et de justice. Il vaut donc aussi bien contre le « mâle blanc » (que je suis) que contre le migrant, l’immigré, l’arabe de banlieue ou celui intramuros, le juif (avec un petit j ou un grand J), le musulman intégriste ou pas, etc… Pour tous et pour chacun. Il s’agit donc d’aller vers plus d’égalité et de respect mutuel. Il faut y tendre. Et nul n’en est exempt.

Le féminisme relève de ce combat répété qui ne vise pas la supériorité des femmes sur les hommes, comme par vengeance et comme on l’entend parfois, mais la simple égalité dans la liberté donc sans violence active ou passive. Les femmes doivent pouvoir aller partout comme elles veulent sans risquer l’insulte sexiste et l’injonction sexoséparatiste qui signifie pour elles devoir rester à la maison, ne pas trainer dans les rues, ne pas boire en terrasse, circuler en tenue banalisée . cf l’Express du 18 mai sur La Chapelle et la sexyphobie : « Celui des jeunes filles, qui ne peuvent plus sortir seules, porter une jupe ou un pantalon trop près du corps sans recevoir une bordée d’injures : l’une d’elles raconte avoir subi un jet de cigarette allumée dans les cheveux. »

II - Le sexoséparatisme comme atteinte aux droits et libertés des femmes.

Cela se vérifie on l’a dit sous

A) Les deux formes de sexoséparatisme qui forment sa définition.

Il n’existe pas que

 1) le sexoséparatisme doctrinal et rigoureux des intégrismes religieux musulman (ou juif haredim mais plus rare) - qui déploient des versions extrémistes avec a) des femmes voilées y compris des très jeunes fille pour le formatage des esprits et des corps et b) une réclusion à la maison (deux aspects très souvent liés) bien que ce soit son letmotiv (en plus d’autres méfaits) car on peut trouver aussi

 2) une sous-culture sexoséparatiste en général moins radicale (fonction du contexte d’implantation) car factuelle et non soutenue par une doctrine précise mais par de simples préjugés sexistes (qui si on questionne sont appuyés sur des idées de nature) . Il s’agit d’un sexoséparatisme tout aussi machiste qui est exogène à l’intégrisme religieux musulman (ou juif haredim).

Ce sexoséparatisme que l’on dira « culturel » est en général plus soft en France mais - quand il n’est pas très sectoriel et limité (comme les joueurs de boules de Trégueux) - il veut lui aussi l’espace public pour les hommes, laissant des femmes inquiètes qui rasent les murs et vont d’un point à un autre rapidement et en tenue banalisée (pas imposition du voile ici mais pas de femmes trop découverte ou un brin sexy) ! C’est moins dogmatique et codé que pour les intégristes musulmans (ou juifs haredim) qui eux écrivent et débattent sur le permis et l’interdit avec précision et avec plus d’exigences en hypertextile mais c’est la même logique d’oppression !

B) Dans certains quartiers populaires de Paris (cf La Chapelle)

Il est certain que le sexoséparatisme n’est pas que le fait des intégristes religieux, musulman surtout. C’est leur marque de frabrique et ils le disent haut et fort et ils le pratiquent dès qu’ils peuvent.

Ici, à lire la presse, c’est autre chose. C’est plus l’effet d’une (sous) culture machiste non théorisée mais réelle et venue de toutes origines (pas de racisme effectivement). On a là, semble-t-il, des hommes qui ne travaillent pas et restent dehors et font des remarquent sexistes aux femmes. On a là un sexoséparatisme plus soft (car pas de demande explicite de port du voile et de l’hypertextile à lire la presse) mais des femmes qui doivent sortir en tenues banalisées (sexyphobie) et qui préfèrent parfois (choix encore ici) rester chez elles plus longtemps. Quand elles sortent elles prennent le chemin le plus court (mais elles peuvent sortir seules sans père, frère ou mari). Tout cela correspond assez bien à une forme sexoséparatisme, même si c’est une moins dure que celle imposée par les intégristes musulmans et des juifs haredim.

Christian DELARUE

25 mai 2017

1) Misère du féminisme de souche | Causeur
http://www.causeur.fr/journee-droits-femmes-feminisme-combat-43125.html

Addendum

Il y a un refus de voir le sexoséparatisme issu de l’intégrisme religieux

Régis Meyran refuse-t-il de voir l’existence des intégrismes religieux sexoséparatistes ?

On apprend dans l’interview (1) sur France Culture qu’à La Chapelle il y a des musulmans ayant des moeurs différentes car venus de pays ou le sexoséparatisme est lourd massif et pas un objet caché pour sociologue. Ce n’est pas le fait qu’ils soient migrants qui fait problème, c’est le fait du type d’islam pratiqué, un islam très sexoséparatiste.

Que des faits furent exagérés par la pétition et par le journal qui en a fait écho n’empêche pas d’y voir une certaine réalité.

La sous-culture sexoséparatiste entre hommes et femmes se retrouve en divers lieux et à divers niveaux. Nous sommes d’accord.

A propos de sexoséparatisme, il est sans doute jugé plus grave (car touchant un plus grand nombre de femmes ) que des lieux très ordinaires et publics, comme une place ou des bars (pas forcément celui de Sevran fin 2016 ou de la Chapelle en mai 2017) montrent une violence, insidieuse ou explicite contre les femmes. Ce sexoséparatisme H/F est à vocation globale, générale, non sectoriel. Cela ne signifie pas qu’il faille s’accomoder du sexoséparatisme moins populaire, plus caché dans certains secteurs.

Le sexoséparatisme sectoriel, c’est celui des boulistes de Trégueux (qui hors du jeu se montrent ouvert à la mixité comme d’autres hommes), c’est celui des élites économiques (ceux du CAC 40) en lieux de décision (pas ailleurs je présume), c’est celui de telle loge franc-maçonne de l’Est de la France.

Il y a aussi le discours sexoséparatiste général de légitimation qui trouve dans la religion une source forte.

Ce sexoséparatisme là peut être plus puissant, plus généralisé au plan factuel car soutenu idéologiquement. C’est là que l’on retrouve la puissance de la force religieuse en interprétation réactionnaire. On ne peut plus le cacher tant c’est visible depuis des décennies maintenant dans de nombreux pays.

Cette force sexoséparatiste forme un vaste contre-mouvement réactionnaire religieux transnationnal que je dis intégriste pour le distinguer des croyants de la religion qui repectent la liberté des femmes et pensent que les femmes sont égales aux hommes et ne tirent donc pas légitimité de la religion pour imposer aux femmes un double niveau de sexoséparatisme : la reclusion à la maison et la mise sous hypertextile (le voile plus la robe longue).

FRANCE CULTURE
1) Harcèlement de rue quartier La Chapelle : nouvelle ‘panique identitaire’ ?
https://www.franceculture.fr/emissions/la-question-du-jour/harcelement-de-rue-quartier-la-chapelle-nouvelle-panique-identitaire#xtor=SEC-701

nb : « La panique identitaire, qui met en jeu à la fois les représentations de soi d’un groupe social – sa supposée identité, pensée de façon essentialiste et culturaliste – et la perception que ce groupe a d’un autre groupe social – pensé lui aussi de façon essentialiste et culturaliste, présenté comme une menace et dès lors diabolisé ».