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Refuser la transition vers le libéralisme autoritaire en France - Christian DELARUE

mardi 30 avril 2019, par Amitié entre les peuples

REFUSER SOUS MACRON LA TRANSITION VERS LE LIBERALISME AUTORITAIRE EN FRANCE

Texte soumis au débat de la commission Démocratie d’ATTAC France.
https://blogs.attac.org/commission-democratie/situations-non-democratiques/article/refuser-la-transition-vers-le-liberalisme-autoritaire-en-france

Avec le néolibéralisme qui sévit en France sous la forme de la casse des conquêtes sociales au profit du 1% et avec l’Etat d’urgence (dont la loi anticasseurs) , on assiste des ripostes populaires et, en retour, à une très forte montée de la répression policière et des pouvoirs des Préfets de la France de Macron. Elle atteint des sommets !

Cette répression s’exerce contre toute la contestation sociale et notamment contre les Gilets jaunes mais pas seulement car des syndicalistes, des étudiants, des secouristes, des journalistes sont réprimés . Et durement !

Nous nous rapprochons peu à peu (processus régressif) de la situation des dictatures sud-européennes - Portugal de Salazar, Espagne de Franco, Grèce des colonels -telles que décrites jadis par André & Francine DEMICHEL... en 1973, donc juste avant la vague de démocratisation qui débuta avec le Portugal où en 1974 la population renversa le régime dictatorial de Salazar et où, dans les mêmes années, la Grèce renversa la dictature des colonels et où l’Espagne, avec la mort de Franco, décida également d’instaurer une démocratie.

Notre démocratie se dégrade. Notre République aussi. Combien de blessé.e.s par des tirs d’armes mutilantes, combien de textes de lois, de déclarations gouvernementales, ces derniers mois, veulent seulement développer la peur de manifester ?

Sous les dictatures, « sale temps » pour les opposant.e.s, pour les syndicalistes, pour les journalistes, pour les étudiant.e.s qui contestent. La citoyenneté est réduite à un état de soumission qui exige de se taire et d’obéir mais aucunement de proposer et décider collectivement. La démocratie n’existe pas !

Nous sommes encore dans un Etat de droit et nous pouvons théoriquement nous exprimer librement (avec des réserves connues) mais sans pouvoir peser collectivement via des manifestations revendicatives de rue. On se tait au travail et on doit se taire encore hors travail ! C’est grave !

Alors mesurons bien - c’est important - que tout ceux et celles qui tiennent à un Etat de droit véritable (1) puissent le défendre encore pour tous et toutes, pour les nationaux ou les simples résidents, pour toutes les classes sociales, y compris contre leur propre opinion politique, que le gouvernement soit approuvé (pas de danger) ou surtout contesté. On doit pouvoir contester son propre gouvernement, surtout quand il mène des politiques de classe beaucoup trop destructrices des conquêtes sociales, lesquelles conquêtes ont servis et servent encore d’appuis sociaux au peuple-classe.

Nous avons conquis aussi en termes de droit toute une législation de plus en plus précise contre les discriminations de toutes sortes - la législation française a augmenté le nombre des critères discriminatoires interdits… - ce qui montre un progrès vers l’égalité mais ce progrès semble mal assuré dans les faits. Les principes de notre République - Liberté, Egalité, Fraternité (Adelphité) et Laïcité - semblent, dans leur application, à géométrie variable et c’est dangereux ! Plus de cohésion sociale et de solidarité semblent nécessaire à une « République du commun », loin des inégalités fortes et inacceptables, issues de la logique de concurrence généralisée en Europe, dite « concurrentialisme ».

Il y a un risque énorme, au plan des conséquences qui pourraient en être tirées, de voir en même temps d’une part les puissants de ce pays - les élites politiques, économiques et médiatiques - échapper à la justice totalement ou partiellement (sous-pénalisation) et d’autre part les citoyens des classes sociales modestes (personnes à fins de mois difficiles) ou des classes moyennes subir la répression policière et la sur-pénalisation.

Christian DELARUE

ATTAC Commission Démocratie & MRAP (CN & Rennes)

1) Certains (dont moi) furent des critiques - sous l’influence de la Théorie critique du droit (années 70 et début des années 80) - du droit conçu comme instance régulatrice avant de changer de façon de penser en considérant mieux l’importance de la défense des Droits humains (cf Jacques CAILLOSSE in Introduire au Droit).

Livre de 1973 écrit juste avant la « vague de démocratisation » :
« Les dictatures européennes » . André & Francine DEMICHEL (plan) PUF 1973
http://amitie-entre-les-peuples.org/Les-dictatures-europeennes-A-F

Note de lecture sur « L’Etat de droit » (PUF 1987) (postée sur Mediapart plus tard) :
https://blogs.mediapart.fr/christian-delarue/blog/270214/note-christian-delarue-sur-l-etat-de-droit-puf-1987

“Le gouvernement ne reconnaît pas qu’il est dans un affrontement politique et n’admet qu’une répression de criminels, de délinquants ou de terroristes” - FRUSTRATION
https://www.frustrationlarevue.fr/le-gouvernement-ne-reconnait-pas-quil-est-dans-un-affrontement-politique-et-nadmet-quune-repression-de-criminels-de-delinquants-ou-de-terroristes/

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Debatte der Kommission- Demokratie von ATTAC Frankreich unterworfener Text.
http://amitie-entre-les-peuples.org/Refuser-la-transition-vers-le-liberalisme-autoritaire-Christian-DELARUE
Mit dem Neoliberalismus, der in Frankreich in der Form des Schadens der sozialen Eroberungen zugunsten des 1 % und mit dem vom Staat ausgerufenen Notstand wütet (unter anderen dem Gesetz » Antidraufgänger »), erleben wir Volksrepliken und, im Gegenzug, einen starken Aufstieg der polizistischen Repression und Mächte der französichen Präfekten mit E. Macron.

Diese Repression übt sich gegen das ganze soziale Bestreiten und besonders gegen die gelben Westen aber nicht nur, weil Gewerkschaftler, Studenten, Unfallhelfer, Journalisten unterdrückt sind. Und hart !

Wir nähern uns nach und nach ( regressiver Prozeß) der Situation der südlichen-europäischen Diktaturen - Portugal von Salazar, Spanien von Franco, Griechenland der Obersten - so wie, früher von André und Francine DEMICHEL beschrieben...1973, also gerade vor der Demokratisierungswelle, die mit Portugal anfing, wo die Bevölkerung 1974 das diktatorische Regime von Salazar umstürzte und wo Griechenland, in denselben Jahren, die Diktatur der Obersten umstürzte und wo Spanien, mit dem Tod von Franco, ebenfalls beschloß, eine Demokratie zu gründen.

Unsere Demokratie verschlechtert sich. Unsere Republik auch. Wieviele Verletzte durch verstümmelnde Waffenschüsse , wieviel Gesetztexte und Regierungserklärungen wollen nur in diesen letzten Monaten Angst entwickeln zu demonstrieren ?
Unter den Diktaturen, « üble Zeit » für Gegner, für Gewerkschaftler, für Journalisten, für Studente, die die Regierung bestreiten. Die Staatsangehörigkeit ist zu einem Unterwerfungszustand reduziert, der fordert, zu schweigen und zu gehorchen aber keineswegs, vorzuschlagen und gemeinschaftlich zu entscheiden. Die Demokratie existiert nicht !
Wir sind in einem Staat von Recht noch und wir können uns theoretisch frei ausdrücken (mit bekannten Reserven) aber ohne gemeinschaftlich via die Straße offene Äußerungen lasten zu können. Man schweigt in der Arbeit und man soll noch außer Arbeit schweigen ! Das ist extrem ernst !
Dann messen wir gut - Das ist wichtig - daß und all diejenigen, die an einem Staat echten Rechtes ( 1 ) halten, es noch für alle , für die Nationalen oder die einfachen Eingesessenen, für alle sozialen Klassen, einschließlich gegen ihre eigene politische Meinung alle schützen können, sei die Regierung ( kein Gefahr) gebilligt oder vor allem bestritten. Man soll seine(ihre) eigene Regierung, vor allem bestreiten können, wenn sie viel zuviel zerstörerische Klassenpolitiken der sozialen Eroberungen führt, Eroberungen, die der Volks-klasse noch soziale Stützen bedienen haben und noch bedienen.