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Refus de l’amalgame : Ni Edwy Plenel ni Alain Finkielkraut sur les musulmans.

dimanche 1er janvier 2017, par Amitié entre les peuples

Refus de l’amalgame : Ni Edwy Plenel ni Alain Finkielkraut sur les musulmans.

Il y a l’opposition entre eux (EP-AF) sur Arté le 30 sept 2014 sur Identité française & Islam - vidéo mais aussi dés les premières pages du livre « Pour les musulmans » de Edwy Plenel. C’est une opposition de type campiste qui perdure dans la société. Je le vois quasiment chaque jour (sur le web).

Le titre du livre d’Edwy Plenel est choquant. Comment un intellectuel de gauche peut-il dire « pour les musulmans » en amalgamant ainsi les salauds et les autres dans une même communauté.

C’est aussi mauvais que si un ou une Le Pen disait « Pour les français » pour les défendre en bloc contre les étrangers français tous bons et étrangers tous nécessairement mauvais. Cette façon de mettre sous « communauté » des individus si divers et même si opposés est choquante intellectuellement et politiquement. Elle empêche de voir la peste réactionnaire au sein de la dite communauté. Certains français sont si barbares que l’on peut à bon droit refuser l’assimilation à eux, que l’on peut se sentir plus proche de non français avec qui on peut partager des valeurs au-delà de la langue ou de façon de manger ou autre phénomène culturel secondaire. Il en est de même pour les musulmans ou les juifs. Il y a des musulmans barbares et des juifs barbares, si profondément imprégnés d’une idéologie religieuse rétrograde et archaïque qu’on ne saurait faire silence sur les propos ou comportements réactionnaires mis en application, dont le sexoséparatisme ;

Pareillement, Alain Finkielkraut ne saurait dire abruptement qu’il y a « un problème de l’islam » alors que le problème vient des intégristes musulmans pas des musulmans progressistes, sachant qu’il y a aussi des intégristes juifs haredim, certes moins nombreux mais pareillement nuisibles tant pour les femmes que pour tous les hommes qui ont fait un parcours variable vers l’égalité hommes-femmes et la liberté des femmes et qui ne voudraient pas retourner en arrière vers un hyperpatriarcat.

Ces deux intellectuels A Finkielkraut et E Plenel tombent dans le binarisme interprétatif (voir texte sur ce défaut) et ignorent en conséquence, l’un et l’autre, l’intégrisme religieux, les intégrismes religieux. Pas que le terrorisme s’appuyant sur la religion.

Je répète à l’un et l’autre :

A Finkielkraut : Il n’y a pas un problème de l’islam qui serait pareillement le problème de tous les musulmans, il y a un problème sérieux des intégristes musulmans (comme il y a aussi un problème des juifs haredim et des cathos-tradis)

E Plénel : Il n’y a pas à dire « Pour les musulmans » ce qui est encore une façon globalisante, « communautarisante » voire racialisante des musulmans, avec un livre qui ne dit absolument pas un mot des intégristes musulmans, comme si ils étaient ailleurs, hors de France !

Christian DELARUE

Concernant le livre de E Plenel, je reprends une fraction des critiques déjà développée dans : Edwy PLENEL : Pour certains musulmans et pour certains juifs ! Pas tous !
http://amitie-entre-les-peuples.org/E-PLENEL-Pour-certains-musulmans-et-pour-certains-juifs

1 - Le titre est amalgamant : il communautarise à tort.

Le titre lui-même « Pour les musulmans » est déjà passible d’emblée d’une critique : comment Monsieur Edwy Plenel peux-t-il essentialiser ainsi les musulmans ? Son titre est d’emblée lourd d’un amalgame entre les musulmans intégristes et les autres musulmans. Il englobe au lieu de distinguer . Ce faisant il « couvre » les oppresseurs.
Comme argument il prend appui sur le « Pour les juifs » de Zola mais sans voir que ce titre de Zola est tout aussi contestable de nos jours. On ne saurait communautariser ni les juifs, ni les musulmans, ni les catholiques, ni les protestants, etc. Dans chaque religion et pour chaque religion on doit maintenir intellectuellement une perspective critique qui voit en son sein du négatif, de l’oppressif, du réactionnaire.
Pensez notamment au sexoséparatisme largement porté par les religions jadis, puis encore de nos jours par les fractions intégristes. Certains membres des religions défendent ce sexisme structurel nommé sexoséparatisme (renvoi ici) de façon virulente. C’est une lourde régression. Il n’y a que la « gauche régressive » a vouloir minimiser ou taire cette pression sexiste, cette infériorisation des femmes, pas la gauche critique ou gauche d’émancipation (selon la terminologie employée).

2 - Tout son livre porte une telle généralisation intellectuellement contestable.

Tout son livre met dans un même sac communautaire l’ensemble des musulmans comme si une fraction d’entre eux ne se distinguait pas par une lecture particulièrement archaïque de l’islam au plan des moeurs. Pour répondre à ceux qui généralisent à tous une pratique détestable de certains - ce que l’on nomme islamophobie (haine et détestation de tous les musulmans) - il défend une communauté faussement « bisounours », faussement bonne, ou derrière la diversité admise une fraction ne poserait pas de réels problèmes. C’est niaiserie. C’est indigne d’un intellectuel critique. D’un intellectuel de gauche qui refuse les dominations et les oppressions
Certains musulmans font une lecture progressiste de l’islam en mettant en avant la liberté des femmes et l’égalité hommes-femmes - nous en sommes solidaire - alors que d’autres se focalisent sur l’inégalité entre hommes et femmes et sur un sexoséparatisme à construire ou maintenir. Nous les combattons . Donc pas de fausse mise en communauté : Ils sont tous musulmans mais avec des lectures et des pratiques très opposées. C’est un peu comme si on amalgamait les membres de la théologie de la libération avec l’Opus Dei ou les intégristes catholiques qui refusent la « seconde modernité » de De Singly au profit d’un retour à une société autoritaire et hiérarchisée avec des moeurs bridées ou les femmes restent à la maison et sont dépourvues de libertés (2).

3 - Edwy Plénel reproduit l’erreur de Pierre Tévanian sur la « haine de la religion ».

La religion est un dispositif qui surplombe les humains. Haïr la religion ce n’est pas haïr les humains. Haïr ce qui opprime les humains c’est au contraire aimer les humains.
En somme il faut distinguer la critique philosophique de la religion qui est une chose et la critique des croyant-e-s qui en est une autre. Passer de l’un a l’autre sans nuance est source d’amalgame fort contestable. Pensez à M Redeker qui attribuait, il y a dix ans, à tous les musulmans les nombreuses tares de l’islam et du Coran qu’il y avait trouvé.
Par ailleurs, la critique de la religion peut porter sur plusieurs aspects fort différents. La critique de la croyance ou la foi n’est pas exactement la même que la critique des appareils - masculin souvent - de reproduction et d’influence idéologique de la dogmatique spécifique à chacune, tant dans le temps (multiséculaire) que dans l’espace (sur plusieurs continents pour les principales religions). Il y a aussi la critique en terme d’aliénation (qui n’est pas la mienne mais qui a sa légitimité) qui diffère de la critique en terme d’oppression (qui est plus consciemment subie à la différence de l’aliénation qui peut être inconsciente). Pour le refus de l’oppression il y a la ferme critique de l’autoritarisme et de l’intolérance qui vise les fractions intégristes, la composante réactionnaire des religions (qui porte contre les mécréants, les homosexuels, les femmes libres, les jeunes, les moeurs trop libres, etc).

4 - Ce qui pose problème dans l’islam.

Edwy Plenel répond en quelque sorte « il n’y a pas de problème de l’islam » à ceux qui (comme Finkielkraut qu’il cite) disent « il y a un problème de l’islam en France » (page 11 de son livre).
Ma position est : un certain islam pose problème ainsi que certains musulmans mais il en est de même de certains juifs, notamment des juifs haredim qui diffusent un sexoséparatisme aussi détestable que celui des musulmans intégristes, aussi détestable que celui des catholiques de jadis, grosso modo avant 1955 - 1960.
Dans toute culture, dans toute civilisation il y a une part d’ombre, il existe des sous-cultures qui diffusent des normes contestables à des niveaux variables, plus ou moins massifs : sous-culture virilistes, machistes, marchande-consuméristes, concurrentialistes, sexoséparatistes, etc. On ne saurait faire l’impasse de ces critiques et de ces recherches. La notion de sous-culture (cf Martine Boudet) est à mettre en oeuvre. Il y a encore du travail devant nous.
Une telle position a évidemment des répercutions sur les solidarités et les alliances, point débattu ailleurs. Brièvement, il existe partout des musulmans et musulmanes qui sont fort critique de l’islamisme, du satanisme, de l’intégrisme, bref des courants religieux qui déploient chez les musulmans une version très réactionnaire de l’islam. Nous devons en être solidaire.

Edwy PLENEL : Pour certains musulmans et pour certains juifs ! Pas tous ! C Delarue -
http://amitie-entre-les-peuples.org/E-PLENEL-Pour-certains-musulmans-et-pour-certains-juifs