Accueil > Entente entre les peuples > Géopolitique des conflits - Autodétermination des peuples - Extension (…) > Turquie > Ni ré-islamisation du monde par la Turquie, ni impérialisme français - (…)

Ni ré-islamisation du monde par la Turquie, ni impérialisme français - Christian Delarue

samedi 15 mai 2021, par Amitié entre les peuples

Ni ré-islamisation du monde par la Turquie, ni impérialisme français
Christian DELARUE

Ni ré-islamisation du monde par la Turquie, ni impérialisme français : deux forts contre-mouvements réactionnaires ! Promotion d’un véritable Etat de droit, d’une République sociale et laique ouverte à l’écologie et la solidarité internationale entre les peuples.

xx

Dans le cadre de la « montée des menaces » il convient de n’effacer ni l’impérialisme religieux et culturel du régime turc actuel ni notre propre impérialisme, notre propre « démocrature », notre propre militarisation institutionnelle. Nous ne soutenons ni l’un ni l’autre.

Nous militons pour la paix partout dit Roland Nivet (Mouvement pour la paix), tant en interne, pour un « vivre ensemble » dans la justice sociale et les droits, qu’en externe, au plan géopolitique, et donc pour l’arrêt des militarisations et des perspectives impérialistes, pour la démocratisation des institutions de la République, pour fédérer solidairement les composantes du peuple résidant en France, disposant ou pas de la nationalité française, de la promotion émancipatrice d’une République sociale (avec de bons services publics et une bonne sécurité sociale pour tous et toutes en capacité à répondre à la crise qui frappe les classes populaires) et laïque, en lien avec la défense des droits et libertés, excluant tout racisme et sexisme.

I - Recep Tayyip Erdoğan fer de lance de la ré-islamisation du monde.

Recep Tayyip Erdoğan et l’AKP manifestent sur la longue durée tout le succès de la mobilisation constante d’un islam identitaire conservateur (expression euphémisée masquant qu’il s’agit d’un islam profondément archaïque et réactionnaire).

Des partis politiques islamistes structurés existent en Turquie depuis la fin des années 1960. Ils se sont progressivement insérés dans le fonctionnement des institutions. Seul l’AKP, qui accède au pouvoir en 2003, est toutefois parvenu à dominer le paysage durablement.

R.T. Erdogan a nettement un projet théocratique. Il compare publiquement la démocratie à un tramway dont il faut savoir descendre une fois arrivé à destination. Il clame son désir d’élever en Turquie des « générations pieuses ».

in La Turquie d Erdogan : une évolution politique spectaculaire | Vie publique.fr
https://www.vie-publique.fr/parole-dexpert/270002-la-turquie-d-erdogan-une-evolution-politique-spectaculaire)

Lire aussi Razika Adnani in Turquie : « Erdogan, la revanche des conservateurs islamistes » .Pour Razika Adnani, le « oui » au référendum turc provoqué par Erdogan marque le retour en Turquie de l’islamisation de la société, à contre-courant de la laïcité voulue par Mustafa Kemal Atatürk.

https://www.lefigaro.fr/vox/monde/2017/04/21/31002-20170421ARTFIG00106-referendum-en-turquie-erdogan-la-revanche-des-conservateurs-islamistes.php

Autres aspects : Recep Tayyip Erdoğan : Vers un hyperpatriarcat musulman en Turquie - Christian Delarue
https://www.legrandsoir.info/recep-tayyip-erdogan-et-thanatos-vers-un-hyperpatriarcat-musulman-en-turquie.html

La Turquie quitte la Convention d’Istanbul réprimant les violences contre les femmes
https://www.lefigaro.fr/flash-actu/la-turquie-quitte-une-convention-reprimant-les-violences-contre-les-femmes-20210320

L’islamisme comme colonialisme intérieur dans le contexte de la « double impasse »
http://amitie-entre-les-peuples.org/L-islamisme-comme-colonialisme-interieur-Christian-Delarue

II - L’impérialisme français : menace de guerre

Claude Serfati écrit à ce propos que « les risques de conflits impliquant la France viennent de la Turquie en Méditerranée, de la Chine en Asie-Pacifique et de la Russie en Europe. Vaste programme qui révèle la volonté des dirigeants français d’épauler les intérêts économiques par des moyens militaires appropriés. Prenons le cas des tensions qui existent entre la France et la Turquie. Elles ne tiennent pas aux tempéraments opposés de Macron et d’Erdogan, et elles ne résultent pas plus d’un antagonisme entre le prétendu “pays des droits de l’homme” – la France est au mieux le pays de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 et de 1793[18] – et un régime turc qualifié d’autoritariste. Les rivalités géoéconomiques entre les deux pays dans le bassin méditerranéen se multiplient, depuis la question des forages pétroliers (où le groupe français Total est présent dans un partenariat jordano-israélien) jusqu’à la bande sahélo-saharienne – où la Turquie accroît rapidement sa présence économique dans les bastions traditionnels de la « Françafrique », en passant par la Libye. Ces rivalités économiques s’ajoutent à celles qui au Moyen-Orient, placent la France et la Turquie, toutes les deux désireuses de jouer un rôle dans la région, dans des réseaux d’alliances opposés. En somme, la concurrence impérialiste entre la France, une puissance bien installée qui défend ses positions géoéconomiques séculaires, et la Turquie, qui met à profit les bouleversements mondiaux pour accroître son rôle régional, fournit une clé de lecture autrement plus efficace que celle qui opposerait deux présidents au “caractère bien trempé”. Compte tenu de l’appartenance commune de la France et de la Turquie à l’OTAN, de la réticence de l’Allemagne et d’une bonne partie des Etats-membres de l’UE à se laisser emporter dans cette logique d’affrontement militaire, les risques d’affrontement sont aujourd’hui limités. Mais ils permettent de justifier le lancement de nouveaux programmes d’armement destinés aux guerres de “haute intensité” et la présence de l’armée dans différentes régions du monde. »

in La tribune des généraux, l’armée et la Cinquième République – Claude Serfati sur CONTRETEMPS
https://www.contretemps.eu/tribune-generaux-armee-cinquieme-republique-autoritarisme-extreme-droite/

III - EMANCIPATION(S) : Amitié entre les peuples et fédération des composantes internes à la nation avec ouverture internationaliste et solidaire aux autres peuples : Ni classisme, ni sexisme, ni racisme.

Ni classisme, ni sexisme, ni racisme est le tryptique courant que nous avons développé sous « Antiracisme et féminisme lié au peuple-classe »
https://blogs.mediapart.fr/amitie-entre-les-peuples/blog/030521/antiracisme-et-feminisme-lie-au-peuple-classe

Fédérer les composantes du peuple-classe et au-delà, plus largement, de l’ensemble du peuple citoyen démocratique ne va pas aujourd’hui sans refus de l’islamisme intégriste et de son emprise mais ce refus ne doit absolument pas être prétexte à formation un Etat policier et militarisé à un nouveau développement et durcissement de la police et de l’armée au sein de la nation et de la République !

Loin d’une démocrature proto-fasciste c’est d’un véritable Etat de droit et d’une vraie République sociale et laique que nous avons besoin mais doublement ouverte, ouverte aux problématiques de l’écologie et ouverte de façon internationaliste et solidaire avec les autres peuples dominés par toutes les classes dominants tant du Nord que des Suds.

Christian Delarue

L’islamisme comme colonialisme intérieur dans le contexte de la « double impasse »
http://amitie-entre-les-peuples.org/L-islamisme-comme-colonialisme-interieur-Christian-Delarue

Ahmed Shaheed, ONU, le droit au voile et ses limites. Christian DELARUE - Amitié entre les peuples

http://amitie-entre-les-peuples.org/Ahmed-Shaheed-ONU-le-droit-au-voile-et-ses-limites-Christian-DELARUE