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Rebond sur les libertés des nudistes, des femmes dites « sexy » et autres stigmatisées.

dimanche 17 février 2013, par Amitié entre les peuples

RECIPROCITE

Deux textes :

Respect des femmes voilées (libres ou soumises) mais aussi respect des « minorités » homo, trans, bi, des nudistes et naturistes, des femmes sexy.

sur Médiapart

http://blogs.mediapart.fr/blog/christian-delarue/080213/respect-des-femmes-voilees-mais-aussi-respect-des-minorites-homo-trans-bi-des-nudistes-et-nat

ou

http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article3590

Texte II

Rebond sur les libertés des nudistes, des femmes dites « sexy » et autres stigmatisées.

Réponse à Hélène Larrivé.
Voir :

http://www.dazibaoueb.com/article.php?art=32449

Texte initial critiqué est sur Médiapart

http://blogs.mediapart.fr/blog/christian-delarue/080213/respect-des-femmes-voilees-mais-aussi-respect-des-minorites-homo-trans-bi-des-nudistes-et-nat?onglet=commentaires#comment-3116022

Mon texte - on le voit dans le titre - met en balance deux types totalement opposées de critiques dans la société et dans les débats , notamment dans les commentaires de textes. D’un côté ceux qui critiquent le voile islamique, de l’autres ceux et celles qui critiquent les homo, lesbiennes, trans et bi d’un côté mais aussi, autres groupes humains, les nudistes et les femmes sexy. Il n’y a donc pas que deux camps en présence. Mais ces thèmatiques opposées reviennent souvent dans les débats sur le voile des musulmanes. On le voit aussi en termes d’insultes sur certains forum.

Mon texte ne porte pas sur le viol. In fine je dis être contre le viol et la prostitution mais le gros de ce que je lis pour sur un type d’insultes.
Son texte, qui procède à des interprétations farfelues qui donnent lieu des procès d’intention loin de mes positions, me critique sur plusieurs points.

 Mon féminisme ?

Il est perfectible c’est certain. Il est lié historiquement à une sensibilité de refus des oppressions, du racisme et du sexisme. Je suis contre le viol, la prostitution, contre les injures ou insultes sexistes et pour l’égalité entre hommes et femmes dans tous les domaines. Je ne suis pas contre le sexe comme certains préjugés le disent.

 Justification d’une riposte ou le pot commun de certaines haines de personnes à « surmoi » rigide.

Il est exact que j’ai fait là une sorte de pot commun de tout ce que les intégristes stigmatisent. Mon texte ne porte pas sur les violeurs. Ces intégristes peuvent stigmatiser des groupes différents. Les homosexuels ne sont pas les nudistes. C’est le conformisme et le normativisme qui est la cause de cette intolérance. Mon propos visent les intégristes mais il n’y a pas qu’eux. C’est évident. Je part d’eux car ce sont eux qui défendent publiquement et qui justifient, à cause d’une interprétation de la religion, le plus dogmatiquement leur haine de ces femmes (et hommes s’agissant des homosexuels).

 « Minorité »un terme inadéquat

L’emploi du mot « minorité » pour les « minorités sexuelles » a été critiqué par Sébastien Chauvin. Je partage d’ailleurs cette critique qui se présentait explicitement comme « bienveillante » (titre de la critique). J’ai conservé par facilité ce mot mais avec des guillemets. Ce mot ne visait que les homosexuels, lesbiennes, trans et bi. Pas les nudistes ni les femmes sexy.
Dans toutes les dictatures du sud de l’Europe - le Portugal de Salazar, l’Espagne de Franco,la Grèce des colonels - à subculture catholique les autoritaires ont persécuté les nudistes . Aucune tolérance ; encore moins de respect. Idem pour les femmes sexy d’ailleurs. Aujourd’hui ce sont les pays à subculture musulmane qui interdisent le nudisme. Même le string est interdit sur beaucoup de plages. Ce sont bien les membres les plus autoritaires qui sont très actifs pour le voilage partiel ou total (avec robe-sac) des femmes et l’enfermement.

 L’usage du terme « respect ».

J’aurais pu parler de reconnaissance contre mépris. Pour moi le respect ne signifie pas ici que l’on approuve tel ou tel aspect de quelqu’un - chacun ses gouts - mais l’obligation ethique d’abstention d’insultes sexistes (et racistes). C’est le minimum. Bouches fermées et mains dans les poches, c’est le minimum. Il peut même y avoir intervention contre un propos raciste alors que la personne porte un vetement pas apprécié. Cela a été le cas pour moi s’agissant d’une musulmane voilée malmenée.

Hélène Larrivé rapproche respect et tolérance. Je n’ai pas fait ce lien. Mais on peut sans doute le faire, bien qu’il ait une différence : respect est plus fort que tolérance me semble-t-il. Il y a peut-être comme le dit HL un lien car on trouve dans l’idée de tolérance deux idées : d’une part quelque chose que l’on approuve pas, que l’on apprécie pas (je le dis pour le voile mais d’autres le disent pour les tenues sexy des femmes) d’une part mais aussi l’idée que ce refus ne saurait donner lieu ni à stigmatisation, ni exclusion ou discrimination générale. On sait que les juristes distinguent le principe, l’atténuation du principe et l’exception.

Dans les écoles il y a parfois tendance à vouloir rétablir les vieux tabliers de jadis (en pensant couvrir laiquement surtout les jeunes filles) mais d’autres plus intelligemment on créé la « journée de la jupe » pour sensibiliser les jeunes garçons à la retenue et à la courtoisie. Pour discipliner aussi leur désir et leur puissance libidinale naissante. Dans les écoles il y a la loi de mars 2004 qui interdit les signes religieux ostensibles.

A mon avis, on ne saurait mettre la tolérance à toutes les sauces. A un moment il faut parler de droits qui manifestent une idée de reconnaissance, un réel droit de vivre différent. Il y a des limites dans les sociétés, variables selon qu’elles sont plutôt libérales ou plutôt autoritaires en matière de moeurs. Les nudistes pouvaient vivre librement à San Francisco. Ce n’est plus le cas. Il existe un relativisme culturel qui a d’ailleurs des limites. On interdit le string sur Paris plage et plus encore le nudisme mais aussi au plan national, par une loi, la burka. On aurait pu laisser libre les deux vêtements. On peut aussi interdire l’un et pas l’autre ou même les deux. Le string a un sens de liberté-licence pour certains (pas moi) pour d’autres la burka et même le voile a un sens de moindre liberté et de tendance au sexoséparatisme.

 Sexy et injure spécifique (pute).

Sexy = « Concept douteux et masculin ?? » (HL) . Et certaines femmes d’abandonner la défense des femmes sexy ! Pire on trouve même des femmes à les stigmatiser. Elles excitent les hommes sexuellement. Et alors ? Celles qui montrent leur chair, qui montrent jambes ou seins ou les deux sont victimes d’une réduction de personnalité à partir d’une « activité » de circonstance qui ne les définit pas totalement. Elles peuvent ou non assumer ce plaisir. Et il y a rien à en dire. Or elles subissent le stigmate du péché (versus féminisme de curé) ou de l’aliénation (versus critique athée) à partir de cette vision réductrice.

Certaines en viennent à dire - pas Hélène Larrivé - que ce sont elles qui provoquent les hommes. Et qu’elles méritent les injures, les mains aux fesses. Et bien je critique cette façon de penser alors que je suis un homme. Une femme sexy peut attirer mon regard mais rien de plus. Pas un mot, pas un geste et je ne me retourne pas pour « matter ».

J’ai déjà vu et entendu du sexisme et du racisme dans un bus de la RATP en région parisienne contre une jeune femme blanche en jupe courte, talons hauts, chemisier décolleté. C’est ce que je nomme « femme sexy » ici et maintenant . La notion est variable dans le temps et dans l’histoire. Je ne fais pas une étude d’histoire. Je ne suis pas spécialiste du sujet, sur la différence entre ce qui est « soft » et « hard ». Je sais que certains mettent des bornes à l’admissible (cf texte sur ce site). Ce qui est dangereux pour les « sexy » non conformes. Ces femmes « sexy » hors des normes du conformisme ambiant doivent être respectées tout comme les prostituées. Ceci dit, chacun s’habille comme il veut (sauf certains lieux, sauf les nudistes)

Concrètement ce sont bien les femmes en mini jupes - pas forcément belles - qui sont insultées ou stigmatisées. Je n’ai jamais dit violées. Elles peuvent l’être bien sur mais le viol a d’autres déterminants . Je suis d’accord avec HL.
Ce peut être d’autres vêtements qui peuvent susciter la réprobation sexiste : le pantalon moulant par exemple (1). Ou le string visible. Le string a suscité aussi une haine machiste incroyable. J’ai critiqué ailleurs l’idée qu’il soit un symbole féministe comme le dit Soral (2). Là encore, c’est « quand je veux, comme je veux » qui est exigé. Et surtout possibilité d’une société ouverte à ce port et sans injure sexiste.

 Laides ? Le corps et les artifices vestimentaires.

Ni eux (les stigmatisants sexistes) ni moi ne se sont prononcés sur le beau ou le laid qui est ici hors débat. La stigmatisation concernait simplement le fait d’être sexy - ce sexy là - et sa traduction haineuse en terme de « pute » ou de « salope ». Sexy ne porte aucune connotation haineuse ou péjorative.

Une femme peut ne pas être belle mais s’habiller (ou non) de façon sexy. Elle peut recevoir deux types d’injures. « Boudin » (le corps) et « pute » (les habits découvrants). Ce que j’ai remarqué c’est surtout des injures contre le mode de vestimentation « sexy ». La haine des intégristes se portent bien contre ces femmes qui cherchent à se présenter de façon plus séduisante. Et qu’elles parviennent à devenir séduisante malgré un handicap corporel de départ les rend encore plus haineux. Pour eux elles devraient se cacher plus encore. Sexisme !

Le terme « attirant » ne s’attache pas aux vêtements ou pas seulement. Un ton de voix, une expression du regard et une certaine façon de se tenir peuvent susciter l’attrait, et même la subjugation amoureuse. C’est différent.

Autre sens différent. « Pute » est une insulte sexiste courante. Les enseignants le savent. Il s’agit non de culpabiliser les jeunes femmes (comme souvent) mais d’éduquer les garçons.

« Pute » avec un autre ton : Certains en usent comme « mot doux » transgressif dans un cadre intime mais ce n’est pas le cas ici. Il s’agit sans contestation possible d’une insulte sexiste.

 Sexisme avec racisme .

Au passage, puisqu’on évoque le racisme anti-blanc c’étaient des « non blanc » et des « non blanches » qui l’ont traité de « pute » et de « sale race ». Coup double. Je ne supporte ni ce sexisme ni ce racisme.

Sexisme de femme pas sexy contre femme sexy.

HL ignore que certaines femmes se voilent pour ne pas être désirable, ne pas être séduisante, « consommable » . Et il n’y a pas que les femmes voilées. Et le fait que des femmes laides se faissent violer n’est pas un critère. Les violeurs violent des femmes moches. Son site le montre bien.

Une amie pas gênée d’être sexy m’a déjà plusieurs fois signalé des remarques sexistes de femmes dans un milieu de fonctionnaire (entre blancs) du genre :« tu vas gagner ta prime ce soir » et autres remarques encore plus sexistes. Il suffit de porter des talons hauts sur une jupe au-dessus du genoux. Je trouve cela inadmissible mais aussi dangereux comme dit ailleurs à propos de légitimation du viol. C’est pourquoi il faut défendre les femmes hyper-sexy contre les violeurs. En les défendant elles on les défend toutes.

Quid des femmes laides et vieilles ? Et des hommes laids et vieux .

Ce point n’est pas abordé dans ce cadre. Ce n’est pas parcequ’il ne fait pas problème.Il semble que le problème grave relève plus de l’indifférence, de la néantisation et l’invisibilité que de l’insulte ou l’injure sexiste.

Christian DELARUE

Nb pour des remarques pas vraiment sexistes une auteure parle de remarque des « mecs lourds ». C’est en quelque sorte du sexisme euphémisé.

1) Quelle jupe ? Quel pantalon ? Déplacement d’une question politique.

http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article3002

2) Ou Soral a-t-il entendu que les féministes étaient pro-string ?

http://www.dazibaoueb.com/article.php?art=32078