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Réappropriation collective et sociale pour lutter contre la crise et proposer une alternative au Capitalisme ! - G Favre

mercredi 5 novembre 2008, par Amitié entre les peuples

Réappropriation collective et sociale pour lutter contre la crise et proposer une alternative au Capitalisme !

Par Gilles FABRE sur La Sociale le Dimanche 02/11/2008

La crise actuelle du capitalisme de notre temps est totale : boursière, financière, bancaire, immobilière, sociale, politique, environnementale.

Partout ça craque ! La récession s’annonce avec ses conséquences attendues : licenciements, flambée du chômage (l’armée de réserve du capitalisme), suppression d’emploi, précarité extrême, baisse massive du coût de la masse salariale dans les entreprises, baisse inquiétante de l’investissement et de la consommation, perte de pouvoir d’achats, rationnement budgétaire, suppression d’emplois publics etc... j’arrête là la longue liste mais nous pourrions la compléter par misère, famine, guerre, destructions qui sont aussi les conséquences de ce système capitaliste transnational en crise durable. « Le capitalisme porte la guerre comme la nuée porte l’orage » !
Sarkozy essaie de nous faire croire qu’il n’est plus libéral part ses initiatives enfûmantes. C’est un peu le pompier pyromane !

Comme le sont d’ailleurs tout les gouvernements libéraux de droite et de gauche.

Ils ont vite porté secours aux banques à coup de milliards pour sauver ce qui peut l’être avant l’écroulement total.

Aux USA, au Royaume-Uni, des banques sont partiellement ou totalement nationalisées mais c’est le « bon principe » du capitalisme en crise qui est appliqué par les politiques de ces pays : nationalisations des pertes pour privatiser demain les profits !

La réappropriation collective et sociale pour rompre avec le capitalisme

Pour un républicain socialiste, le politique doit remettre au gout du jour la réappropriation collective et sociale des grands moyens de productions, d’investissements, d’échanges, les services publics , les banques, les compagnies d’assurances dans un premier temps. Ces appropriations collectives et sociales devront concernées également tout les services permettant la vie en collectivité, les ressources naturelles (eau...), les ressources du sous sol, les énergies (un pôle 100% public de edf, gdf, suez, areva, nucléaire, pétrole avec Total), les industries d’armement, l’aéronautique, le spatiale, les ports et aéroports, les tansports (SNCF, Air France, Compagnie corse méditérranée, Compagnie transatlantique société d’autoroutes...), les communications (Entreprises de Télécom), la Poste 100 % publique, les médicaments et industries pharmaceutiques, les pompes funèbres.

La constitution de 1958 formule les choses ainsi. Elle reprend le préambule de la constitution de 1946 et indique « Tout bien, toute entreprise, dont l’exploitation a ou acquiert les caractères d’un service public national ou d’un monopole de fait doit devenir la propriété de la collectivité ».

D’autres domaines devraient être concernés notamment Renault, les chantiers navals et le secteur de la chimie en grande difficulté.

La maîtrise par la collectivité publique de ces outils économiques et financiers est vitale pour l’avenir de l’économie de notre pays, pour le partage et la redistribution des richesses, pour l’intérêt général, pour que la souveraineté populaire entre dans les entreprises, les banques ! que le citoyen, le salarié soit véritablement et pleinement citoyen ! C’est la république jusqu’au bout ! la république sociale comme aimait la définir Jean Jaurès !

Ces entreprises publiques, collectives, ces services publics doivent être aussi socialisés dans leur gestion, leur fonctionnement, leurs objectifs. Un comité de gestion démocratique composé des administrateurs représentants la collectivité, les salariés. Les mécanismes de contrôle et de corrections faits par les usagers, le parlement et la souveraineté populaire doivent être puissants , démocratiques, transparents.

Droits nouveaux pour les travailleurs

De nombreuses personnalités politiques de gauche, quelques-unes de droite proposent la présence de représentants des salariés dans les conseils d’administration. C’est un premier pas mais largement insuffisant.

Les salariés doivent être des citoyens, de vrais citoyens informés ,éduqués, motivés, éclairés, motivitéset pleinement acteurs et actifs y compris sur leur lieu de travail, dans l’entreprise, sur le lieu de la production et de la création de biens et de richesses.

Les comités d’entreprise devraient concernés les entreprises de 20 salariés et plus (au lieu de 49 aujourd’hui) son rôle devra être étendu notamment dans le domaine de la gestion, des livres de comptes, des investissements, de l’information, de la formation, des salaires, des embauches et d’éventuelles suppressions d’emplois,avec droit de véto.

Des conseils d’unité, d’atelier, de bureau, de service, d’usine devront être installé où les représentants des salariés feront entendre leurs voix.

Les comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail auront des compétences élargies notamment sur les questions en rapports avec l’environnement et les nuisances.

Un représentant du personnel sera élu et participera au comité de gestion dans les entreprises de plus de cinq salariés.

Socialiser les investissements

Il faudra aussi socialiser les investissements et les bénéfices. Une réserve composée des habituelles réserves statutaires, légales, réglementaires obligatoires dans les comptes des entreprises devront être cogérées (Administrateurs, salariés, usagers, collectivité) et devraient servir à des futurs investissements dans la recherche, le développement, le recrutement de personnel, la formation continue, la rénovation de leur actif immobilisé). Elle serait abondée par une part des bénéfices réalisés et en cas de pertes par une provision pour réserve.

Une banque nationale d’investissement

Une banque nationale d’investissement devrait être créée et un fonds collectif mutualiste gérerait les investissements des réserves des entreprises. Ce fonds serait alimenté par les ressources de ces réserves. Ce fonds collectif pourrait placé pour un temps limité les sommes.

Une planification démocratique, sociale et écologiste

Nous devons relancer également le processus du planification démocratique, sociale et écologique.

Elle devra être financée, contractuel et aura pour objectifs majeurs, le développement économique équilibré et durable de notre pays, le partage et la redistribution des richesses, le bien commun, le développement humain et durable dans le cadre d’un éco-croissance sociale.

Les investissements, les infrastructures vitaux, les moyens matériels, humains, financiers, les objectifs, les correctifs, pour le pays seront définis par un processus démocratique et contractuel par étape ou les citoyens, les salariés, les producteurs, les pouvoirs publics, le parlement, les entreprises seront associés et délibéreront des choix.

D’autres outils comme l’impôt direct, progressif et redistributeur, le budgets, une politiques des prix et de revenus (échelle mobile des salaires, utilisation de moyens coercitifs pour contrôler ou bloquer les marges, les prix...), les lois sociales doivent aider à la refondation d’une politique d’intérêt général.

Conclusion

Je suis d’accord avec Denis Collin sur les nationalisations à effectuer notamment le système bancaire et sur la création de vaste secteur dans l’économie qui serait composé d’associations de producteurs, de salariés et de coopératives (de vraies coopératives par celles qui se comportent comme des entreprises privées capitalistes !).

La rupture avec le système capitaliste est vital pour l’avenir de l’espèce humaine, pour l’avenir de l’écosystème, pour l’avenir de l’humanité toute entière.

Gilles FABRE