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RETRAITE MACRON : Répartition, capitalisation : une contradiction classe-peuple.

lundi 20 mars 2023, par Amitié entre les peuples

RETRAITE MACRON : Répartition, capitalisation : une contradiction classe-peuple.

(classe dominante contre peuple-classe)

Sur CADTM :
https://www.cadtm.org/Retraite-Macron-Repartition-capitalisation-une-contradiction-classe-peuple

I - LE DEBAT SUR LA LUTTE DES CLASSES EN FRANCE 2023

Elle se mène dans la rue comme dans l’Assemblée Nationale, mais aussi au plan théorique.

A) Le clivage théorique sur les retraites

1 - L’enjeu : Répartition / capitalisation.

Une tribune sur Libération (1) portant sur la capitalisation des retraites, nommée « Retraites, l’illusion de la capitalisation », écrit par Jean-Marie Harribey, Pierre Khalfa et Christiane Marty, Economistes, membres de la Fondation Copernic et d’Attac, vient utilement préciser que la capitalisation ne vient pas « compléter » la répartition, comme on le laisse entendre trop souvent, car il y a « cannibalisation » , ce qui signifie que la capitalisation détruit peu à peu mais surement la répartition et sa logique.

Dans « Retraites - Saison 2022 » (Fondation Copernic page 43) Christiane Marty indique que la capitalisation reste faible en France qui est donc un territoire de conquête pour la bourgeoisie assurantielle et plus largement le pouvoir de la finance privée (5, 1% du montant total des cotisations, et 2,1% du montant total des pensions versées en 2020). Elle ajoute, ce qui est important pour montrer le rôle de l’Etat, que la capitalisation est favorisée par des dispositifs de défiscalisation.

2 - La contradiction classe-peuple.

Ce « construire la répartition ou la détruire par la capitalisation » (dit ici en termes frommien) recouvre une contradiction classe-peuple, ou même pour parler comme Waren Buffet une « guerre de classes » (guerre, c’est moins euphémisé que « contradiction ») entre chaque classe dominante et le peuple-classe d’une nation. Car l’introduction de la capitalisation ne s’est pas faite qu’en France.
Le peuple-classe de France (avec diverses classes et strates des 99%) a tout intérêt a défendre la répartition mais la classe dominante, sa fraction assurantielle (2) au premier chef mais les autres composantes aussi, a elle intérêt contraire à réduire plus encore la répartition pour placer plus de capitalisation, cette dernière est en effet source de gros profits qui engraissent cette classe sociale, alors que la répartition ne lui apporte rien, bien au contraire.

B) La bataille idéologique plus générale

3 - Le classisme vient d’en-haut.

Notons bien - c’est important- que le classisme comme forme de domination (3) vient d’en-haut, de la classe dominante et pas d’en-bas ainsi que les libéraux le disent en ajoutant parfois que la lutte de classe d’en-bas n’est guère « fraternelle » !
De là à vouloir interdire toute résistance populaire de type gilets jaunes ou résistances étudiantes, pour ne laisser que les luttes syndicales mais celles jugées « fraternelles », il y a un pas qui permet de passer de fascisation à fascisme pour interdire les syndicats de classe, la grève et les manifestations de rue.

4 - Résistance : peuple- rue.
Le 7 mars 23 la France des 99% bloque la France du 1% ET le 8 mars les féministes font de même : Ni classisme, ni sexisme.
Aujourd’hui 4 mars des rassemblements contre le projet Darmanin portant un nouveau durcissement des conditions d’entrée des étrangers sollicitant l’asile.

II - PERSPECTIVES : DU SOCIAL AU DEMOCRATIQUE

Outre faire reculer Macron sur cette réforme de classe il y a d’autres enjeux

5 - La nécessaire critique de la « démocratie réellement existante » (formule ATTAC 2016)

La démocratie représentative, avec son histoire faite de conquêtes démocratiques contre la version censitaire et la version masculine, est « à bout de souffle ». On répète qu’elle est « en crise » depuis longtemps. Elle arrive désormais à un point de captation important par la classe dominante et au-delà elle, son bloc social dominant, qu’elle devient une sorte de masque d’une ploutocratie très inégalitaire, qui s’arroge des droits pour elle et des obligations pour le reste de la population.

Il importe, à mon sens, de faire plus le lien entre Démocratie et refus de la « thatchérisation du monde » menée depuis 1979 par les élites néolibérales, et donc avec lien explicite avec un « Etat de droit nouveau », Etat social fort (vraie « main gauche de l’Etat »), République sociale (ses conquêtes historiques post-45 étatisée à tort), République écosocialiste et démocratie éco-socialiste pour qui veut penser à un changement de paradigme ou le « coeur capitaliste » deviendrait marginal, une sorte de prolongation historique de la République sociale.

6 - Retour sur le souci d’égalité

On ne peut se limiter - même si c’est nécessaire - à discuter des seuls mécanismes démocratiques (cumul des mandats horizontaux et verticaux par exemple mais rien sur la sur-représentation des couches aisées chez les élus, etc) hors inscription sociale , en faisant aussi comme si les citoyens étaient égaux (premier masque) et comme si les sujets marchands étaient eux aussi égaux (second masque). Je n’évoque là que les premières critiques d’un livre qui fut important à mes yeux, celui de Tony Andréani et Marc Feray publié il y à 30 ans (en 1993 ed L’Harmattan) sous le titre « Discours sur l’égalité parmi les hommes » et le sous-titre « Penser l’alternative ».

La « gauche » PS a oublié l’égalité au profit de l’équité ou de l’égalité des chances. Les inégalités de richesses ont explosées au fil des ans et d’autres inégalités - santé, scolaires, logement, transport, etc (liées aux besoins sociaux) - viennent s’y ajouter ainsi que diverses discriminations. Les inégalités économiques profitent à la classe dominante qui accumulent des revenus faramineux sous diverses formes et qui les placent souvent dans les paradis fiscaux. Cela ne va pas aux classes populaires.
La CGT pose un maxi à 15000€, soit 10 X 1500€ de salaire minimum. Ce qui fait un écart de 1 à 10 . Et extension du salaire minimum en Europe.

Christian Delarue

1) à lire sur :

https://www.cadtm.org/France-Retraites-l-illusion-de-la-capitalisation

2) Macron au service de la bourgeoisie assurantielle. sur ce blog et sur :
http://amitie-entre-les-peuples.org/Retraite-Macron-au-service-de-la-bourgeoisie-assurantielle

3) Au classisme on peut ajouter le sexisme, le racisme.
Les deux niveaux des dominations globales
http://amitie-entre-les-peuples.org/Les-deux-niveaux-des-dominations-globales-Christian-Delarue