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RACISME ANTI-PATRONAL ? La patrone des patrons crie au racisme contre les patrons !

jeudi 11 octobre 2012, par Amitié entre les peuples

RACISME ANTI-PATRONAL ?

La patrone des patrons crie au racisme contre les patrons !

http://blogs.mediapart.fr/blog/christian-delarue/111012/racisme-anti-patronal-la-patrone-des-patrons-crie-au-racisme-cont

 Comparaisons et limites.

A peine évoque-t-on un racisme de classe (1) des dominants contre les dominés au plan social que la patrone des patrons du privé embouche sans rire les trompettes du racisme de classe pour protéger ceux qui dans la société sont très souvent les mieux placés au plan économique et social. C’est un peu comme les masculinistes qui se voient comme des victimes des féministes.

Cela renvoie aussi de nos jours à l’évocation du racisme anti-blancs par les identitaires, le FN et Copé qui ignorent les formes de racisme les plus courantes dans la société pour souligner les très très rares cas de racisme anti-blanc, qui sont les propos de potaches arabes ou noirs en colère contre ce qui leur apparait comme des petits blancs racistes. Ce que sont les identitaires, le FN et une certaine droite !

Un détail a son importance : le racisme de classe s’appuie sur une domination sociale à base économique alors que le racisme classique ne présuppose pas une domination de « race ». Les « races » n’existent pas. Seul le racisme existe.

Voyons ce qu’il faut saisir de cette extension de sens. Il s’agit d’une extension qui rappelle un peu celle du « racisme anti-fonctionnaires » (2) qui sont aussi très stigmatisés. Sauf que les premiers - les patrons - sont volontiers des « accros » du travail, volontiers autoritaires et volontiers cupides alors que les seconds - les fonctionnaires - sont volontiers perçus, à tort, comme des fainéants et des improductifs . Pas tous.

 Il n’y a pas un type d’entreprise mais plusieurs. Et cela a des effets sur le type d’entrepreneur.

Les patrons ne sont pas tous à mettre dans le même sac communautaire et infamant. Il y a certes des patrons « voyous » mais qui sont pas nécessairement les patrons de la finance, ou ceux des grandes entreprises cotées au CAC40, ou ceux des sociétés commerciales privées faisant appel public à l’épargne, bien que c’est là que les « requins de la finance » agissent ainsi que les gros exploiteurs de force de travail.

On ne saurait les mélanger avec les patrons des sociétés coopératives, ou des entreprises publiques, et encore moins, par extension de sens, avec les « patrons » des services public. Car si la logique capitaliste tend à pervertir tous les fonctionnements de la société, il existe encore des différences de logique de fonctionnement qui structurent les comportements. Le statut juridique d’une société détermine pour partie le type de management et la « qualités » (si l’on accepte ce mot) des rapports sociaux. Ils sont meilleurs dans une coopérative que dans une firme multinationale soumise à la concurrence et à la rentabilité financière.

 Quid des logiques ?

Les patrons des entreprises capitalistes produisent non seulement des valeurs d’échange pour le marché mais aussi et surtout des marchandises pour le profit. C’est cette obsession du profit qui génère du vice. Et c’est cette spécificité de l’entreprise capitaliste tournée vers la croissance des profits dans un cadre concurrentiel fort qui fait de ses managers des « loups féroces » de l’exploitation du travail salarié. Ils n’ont pas le choix dans cette logique-là et ce cadre là. Ou alors il faut préférer diriger des sociétés coopératives qui fonctionnent autrement et qui de ce fait peuvent connaitre un management interne plus « doux », moins viril.

 Des rémunérations de prédateurs.

Ce n’est pas le seul changement. Les uns cherchent aussi à toujours gagner plus de revenus mensuels pour eux. Ils n’entendent pas s’arrêter à 5000 euros par mois, ni même à 10 000, ni même à 15 000, ce qui n’est pas le cas dans la plupart des sociétés coopératives. Dans les services publics, les revenus des directeurs sont aussi moindre à taille que les patrons de groupe de taille égale. Mais le néolibéralisme a beaucoup caché les différences. On tend à la formation de très riches fonctionnaires au sommet de l’Etat. On a parlé de bourgeoisie publique d’Etat ! Les sommes les plus importantes se concentre au sommet des grandes firmes transnationales.

 Voir le client ou l’usager.

S’agissant du service, il faut savoir qu’un client n’est pas un usager (du service public) . Face au premier, le client, les vendeurs s’arrêtent surtout au portefeuille et plus globalement, dans le marché, la satisfaction des besoins sociaux est calée sur la solvabilité du client. Sans monnaie tout client est mort. Ce n’est pas le cas, en principe, pour les usagers. Des services gratuits ou à bas tarifs sont concevables. Cela suppose une fiscalité redistributrice de justice sociale et fiscale.

Christian DELARUE

1) Le racisme de classe : un produit du néolibéralisme venu d’en-haut.

http://www.dazibaoueb.com/article.php?art=30654

http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article2696

http://blogs.mediapart.fr/blog/christian-delarue/130912/le-racisme-de-classe-un-produit-du-neoliberalisme-venu-den-haut

2) Racisme anti-fonctionnaire(s). Des privilégiés, des fainéants et des improductifs ! | Contre-Feux

http://www.contre-feux.com/racisme-anti-fonctionnaires-des-privilegies-des-faineants-et-des-improductifs/

NB : Ce ne sont pas les entreprises qui « souffrent », ni même les patrons mais surtout les travailleurs ! cf à : "Les entreprises françaises souffrent, le taux de marge au plus bas depuis 26 ans"