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R Martelli à Rennes : UE 2009 , construire l’alternative contre alternance.

mercredi 4 février 2009, par Amitié entre les peuples

Roger Martelli à Rennes ce 3 février 2009 :
Nous avons quelques mois pour construire à nouveau l’alternative unie contre l’ alternance en Europe

Le front commun du Non du 29 mai 2005 doit absolument se réaliser à nouveau pour empêcher l’installation durable en Europe de l’alliance des ultra-libéraux et des sociaux-libéraux. C’est possible si la gauche critique est unie.

Extrait du texte : Les bases d’une autre Europe

tribune Politis

http://akinorev31.mabulle.com/index.php/2009/01/11/172000-roger-martelli-les-bases-d-une-autre-europe

Rien, absolument rien ne peut justifier que se dispersent, aux élections européennes de juin prochain, les forces qui, au nom d’une autre conception de l’Europe, combattent ensemble depuis longtemps les effets et la logique de la construction européenne actuelle. Toutes et toutes conviennent que le cadre actuel de la construction, proprement irréformable, ne peut plus permettre d’avancée démocratique, écologique ou sociale qui soit significative. Toutes et tous conviennent qu’il faut combiner la lutte sociale résolue contre les effets des politiques officielles en cours et les constructions politiques alternatives, visant à rassembler des majorités capables de changer en profondeur le socle de l’Union européenne. Toutes et toutes ont cherché, depuis des années, à formuler des propositions concrètes, à l’épreuve des grands combats communs. Toutes et toutes peuvent donc se rassembler : différents mais ensemble. Sur quoi de fondamental pourrions-nous ne pas nous entendre en juin prochain, sur le dossier européen ?

La stratégie ? Aucune ambiguïté n’est possible pratiquement. Le Parti socialiste européen a totalement intériorisé le socle qui, d’Amsterdam à Lisbonne, a sanctifié la norme libérale. Les partis socialistes nationaux, à commencer par celui de France, ont approuvé le projet de Traité constitutionnel européen, puis ratifié le traité de Lisbonne qui en reproduisait la logique et les dispositions. Une alliance avec eux à l’échelle européenne est strictement impensable tant qu’ils persistent dans ces choix : inutile, par conséquent, d’agiter les chiffons rouges et de cultiver la méfiance.

La méthode ? Toutes les sensibilités critiques ont fait l’expérience du caractère irréformable du dispositif actuel. Dans le cadre des traités existants, aucune avancée substantielle n’est possible. Toutes et tous conviennent donc qu’il faut abroger tous les traités et leur substituer un autre socle partagé. En outre, toutes et tous ont dénoncé la méthode suivie jusqu’alors, intergouvernementale et technocratique. L’idée d’un processus populaire constituant, pour redéfinir les fondements mêmes de l’Union, est devenue un bien commun. Dans un premier temps, les citoyens, les salariés, la multitude des instances de mobilisation et d’action installées à l’échelle de toute l’Union pourraient être sollicités dans un vaste débat, qui pourrait être organisé par exemple dans le cadre d’États généraux. À l’issue de ces débats, sur la base de projets clairement énoncés, il serait procédé à l’élection, au suffrage universel, de délégués à une nouvelle Assemblée. Celle-ci discuterait et proposerait un nouveau socle pour l’Union. Le projet qui résulterait de ses travaux devrait, pour installer sa légitimité, être soumis à ratification populaire par voie de référendum.

Faut-il aller jusqu’à quitter une Europe dont la France n’a rien de positif à attendre dans sa logique actuelle ? Le débat existe dans la mouvance critique, certains n’hésitant pas à énoncer cette perspective comme la seule réaliste, dès l’instant où l’espoir d’un changement profond est déçu perpétuellement par la réalité des politiques suivies. En fait, si cette question stratégique ne peut être purement et simplement recouverte, elle n’est pas un motif de rupture dans la conjoncture actuelle. Que l’on considère ou non comme réaliste la perspective d’une transformation profonde du cadre européen, la plupart des forces engagées considèrent que la sortie de l’Union n’est pas une question immédiate. S’appuyer sur les luttes sociales et sur l’ampleur de la dynamique critique (celle des Forums Sociaux Européens et des rapprochements esquissés du côté d’une gauche européenne de gauche) est une nécessité à court et à long terme ; conforter la critique de l’existant par l’énoncé fort d’une alternative est une exigence, ne serait-ce que pour conforter les luttes : toutes et toutes s’accordent sur ce point. Toutes et toutes considèrent par ailleurs, quelles que soient les visions globales d’avenir, que la France devrait en tout état de cause menacer d’ouvrir une crise dans le fonctionnement des institutions, si la lutte contre chômage et le respect des droits fondamentaux ne sont pas des priorités concrètes de l’Union. Elle doit annoncer qu’elle n’appliquerait pas des dispositions qui contreviendraient à ces objectifs et qui limiteraient l’action nationale menée dans cette direction.
Stratégie et méthode partagées… Quant aux alternatives concrètes suggérées, elles ont fait depuis quatre ans l’objet de multiples concertations[1]. Au final, sans que s’annulent toutes les différences, se dessine la trame de propositions suffisamment cohérentes pour fusionner deux exigences tout aussi nécessaires l’une que l’autre : la vertu réaliste du programme et le souffle alternatif du projet.
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