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Quelle lutte de classe pour le Travail ? Contre qui ?

dimanche 2 avril 2023, par Amitié entre les peuples

Quelle lutte de classe pour le Travail ? Contre qui ?

En 2023 : contre Macron, fondé de pouvoir de la bourgeoisie assurantielle

Contre quelle classe dominante ? Quelle classe capitaliste ?

Ces questions n’étant plus aussi souvent posées dans ces années 2020 et suivantes qu’il y a 40 ans autant les (re)mettrent en débat. Car un débat reste bien à poursuivre du fait que pour certains, à un bout du spectre, les dominants seraient dans les 20% d’en-haut donc y compris chez des travailleurs et travailleuses aisé-es du public ou du privé, qui vendent néanmoins leur force de travail (fut-ce comme petit cadre ou cadre supérieur) et d’autres à l’opposé du spectre, ne lutteraient que contre l’oligarchie sur une base « nationale » qui engloberait de ce fait une large fraction des classes dominantes. Ce qui fait aussi problème.

Pour le dire d’emblée, nous nous situons entre ces deux positionnements extrêmes. Mais ce n’est pas un dogme, juste une position pour agir mieux ensemble pour gagner contre le classisme des riches possédants et dominants.
Ici, en point II du texte (1) « La coupure de classe dans les banques » (coupure qui vaut ailleurs que dans les banques au passage) on voit deux voire trois composantes des classes dominantes : bourgeoisie 1%, grande bourgeoisie 0,1% et 0,01 %, oligarchie de fait 0,001% mais pas les « dominants-dominés » des 9% sous le 1% et on dit même pourquoi, sous conditions, l’UGICT-CGT peut les syndiquer .

Question : Peux-t-on lutter que contre l’oligarchie et pas contre le reste de la classe dominante en usant de souverainisme pour l’Etat nation et de démocratie accommodante avec la bourgeoisie ? Un « démocratisme national » comme un certain républicanisme peuvent vouloir masquer ces enjeux. Et cela peut aussi cacher l’extrême-droite.

Cette question a déjà été abordée il y a peu dans Lutte anti-oligarchique ou lutte contre la classe dominante (2) mais j’y reviens car question reprise par d’autres dans la CGT.

Le cercle du Travail est large

Le Travail c’est ici le salariat privé ou public mais aussi celle et ceux privés d’emplois ou celles et ceux passés en retraite , soit un ensemble en rapport social face au Capital, capital qui n’est pas que financier et pas que mondialisé. L’ennemi n’est pas que compradores (tourné à l’international, notamment par la finance mais aussi par le commerce voir par des transferts productifs), il est aussi interne avec une classe capitaliste nationale, n’en déplaise à ceux et celles qui s’accommodent d’une vision communautaire assez « bisounours » !
Pour le syndicalisme de classe et de masse (qui mobilise le peuple-classe comme le fait l’intersyndicale contre la retraite Macron pendant ces trois premiers mois de 2023), et pour la CGT en congrès à Clermont-Fd, il n’y a pas, majoritairement je crois, une grande bourgeoisie financière mondialisée nuisible et une bourgeoisie nationale industrielle bonne (à demi-mot), car cette dernière apporterait des emplois, fussent-ils mortifères, tant au plan écologique qu’au plan social.

A écouter Olivier Mateu (vidéo congrès UD13 2022, pas congrès mars 2023 de Clermont-Fd), si j’ai bien compris, seule la grande bourgeoisie financiarisée représente une logique mortifère et doit subir des critiques féroces. La bourgeoisie nationale industrielle peut être « défendue-combattue » selon une sorte de dialectique marxo-maoïste qui signifie acceptation d’abord et bataille ensuite pour de bons emplois : RTT 32h - 60 ans, et augmentation des salaires (des 99% ?), écologie si on peut.

Ce « marxisme national » anti-oligarchie n’est pas suffisamment critique du capital comme rapport social capital-travail ou du capital-exploitation comme logique intrinsèque du capitalisme, qu’on ne saurait réduire à la mondialisation financière et commerciale. Il y a derrière la logique du profit d’abord au-dessus de tout, une logique fétichisée qui est aussi destructrice des travailleurs et travailleuses, de la nature et in fine des humains, et ce que ce soit pour le capital financier, ou celui productif national ou celui marchand (local, national ou transnational) car sa logique de profit est première partout.

La CGT de classe et de masse (99%)

La CGT est - pour moi - contre le classisme de la bourgeoisie nationale comme de la grande bourgeoisie compradores, mondialisée et financiariée. Le classisme , comme domination de classe, n’est pas qu’exploitation de la force de travail, il est aussi « casse de l’Etat social »conquis, cet Etat social est, malgré ses limites dès 1946, la chose du peuple-classe, chose attaquée par la classe dominante branche privée et publique.

Christian Delarue
Syndicaliste CGT « Ni classisme, ni sexisme, ni racisme »

Grèves et manifestations, un travail syndical
https://blogs.mediapart.fr/amitie-entre-les-peuples/blog/170323/greves-manifestations-un-travail-syndical
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1) La coupure de classe dans les banques (et ailleurs) :
https://blogs.mediapart.fr/amitie-entre-les-peuples/blog/010423/la-coupure-de-classe-dans-les-banques

2) Lutte anti-oligarchique ou lutte contre la classe dominante
https://blogs.mediapart.fr/amitie-entre-les-peuples/blog/120323/lutte-anti-oligarchique-ou-lutte-contre-la-classe-dominante