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Quelle République sociale, laïque et interculturelle à l’heure de la montée des intégrismes religieux ? C Delarue

mardi 5 décembre 2017, par Amitié entre les peuples

Pour débattre

Quelle République sociale, laïque et interculturelle à l’heure de la montée des intégrismes religieux ?

A gauche, à la suite de la montée en force de l’exigence universaliste dans l’antiracisme (affaire des « stages non mixtes » nov 2017) on plaide de plus en plus pour une République sociale et laïque, le tout en « fédérant le peuple » contre l’oligarchie financière. Un appel va en ce sens (1). C’est positif (d’ou ma signature) . Mais cela suffit-il ?

 D’abord c’est nécessaire .

Nos élites politiques de droite et de gauche-centre (ex-PS) manifestent la forte volonté d’hégémonie du système néo-libéral sur le peuple-classe de France et notamment contre les fractions les plus précarisées et mal payées, mais aussi sur d’autres peuples-classe . Pour une fraction de l’altermondialisme, à la suite d’Occupy Wall Street, le 1% d’en-haut a fini par symboliser ce groupe social qui concentre injustement divers pouvoirs de domination dans divers domaines tant ici - économique et social (austérité), politique et démocratique (oligarchisation), médiatique et culturel (influence idéologico-culturelle des masses) - qu’ailleurs au plan géopolitique et militaire . La République sociale et laïque doit nécessairement se construire en « fédérant le peuple-classe » contre ce bloc social d’en-haut qui casse les appuis sociaux et les conquêtes sociales d’après guerre (1945) de la gauche et des syndicats ouvriers.

C’est bien par la promotion d’un capitalisme dérégulé, que la sphère financière, derrière M Macron, tente d’imposer ses diktats au peuple-classe. Et cela s’accompagne d’une politique xénophobe et d’une progression inquiétante d’un ethno-populisme, mettant en danger la cohésion sociale et le vivre ensemble. Pour autant, nous ne devons pas sacrifier la démocratisation des processus d’ émancipation par des silences ou des acceptations nuisibles, notamment de groupes porteurs de valeurs inégalitaires, hiérarchisantes et pour tout dire réactionnaires. Cela vise nettement les intégrismes religieux.

La critique qui va derrière l’apparence des choses est nécessaire pour résorber les obstacles à une réelle démocratisation mais d’autres volets sont à promouvoir. Le volet social et la promotion des services publics est une pièce maîtresse . Le volet laïcité aussi.

 Mais la question est-elle épuisée pour autant ?

Au plan culturel, interculturel et multiculturel (mais sans multiculturalisme), il convient de réfléchir à une République en capacité de répondre au racisme et au sexisme sans accepter les menées intégristes des religions, celles les plus crispées sur des modes de vie réactionnaires ou jugés tels . Comment dès lors favoriser les approches interculturelles si chacun plaide pour son paradigme , l’un l’hypertextile, l’autre l’hypotextile ? Quelle-s passerelle-s emprunter pour une réelle diversité textile (pas une pseudo diversité qui n’ouvre qu’à l’hypertextile ) ? Quelle ouverture et selon quelles modalités ? Tout n’est pas décidé, pensé. Il y a place pour le débat.

Tout est encore à débattre . On avance certes mais il y a encore du terrain à défricher pour créer des ponts et des alliances. Pas de ponts sans théorisations même imparfaites qui cimentent ces passerelles.

Christian DELARUE

1) Appel : Lier le combat laïque au combat social et fédérer le peuple.

http://amitie-entre-les-peuples.org/Appel-Lier-le-combat-laique-au-combat-social-federer-le-peuple