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Quel front antifasciste contre l’extrême droitisation en cours ?

dimanche 19 décembre 2021, par Amitié entre les peuples

Quel front antifasciste contre l’extrême droitisation en cours ?

On voit, dans la campagne électorale qui s’installe, que « Les Républicains » (LR) emboitent sans vergogne le pas réactionnaire sur plusieurs aspects - silences sur les réponses à apporter aux violences sexistes et sexuelles , proximité raciste avec les thèses du « grand remplacement », etc - à Zemmour qui lui-même chasse sur les terres du RN . De Pécresse à Zemmour en passant par Le Pen le fond de l’air est identitaire, raciste et xénophobe en plus de s’accommoder des violences sexistes et sexuelles.Le tous avec autoritarisme montant et libertés en régression sauf pour les grandes entreprises.

Médias dominants aidant, le corps social est fortement infecté par ce virus de haines sexistes, racistes et classistes car, sur ce dernier aspect d’offensive de classe maintenue, on voit que la défense des riches et des grands patrons, des grandes banques et des grands groupes d’assurance est aussi importante que la défense et reconquête de la culture nationale et identitaire soit-disant menacée . Aucune intention de moraliser, fut-ce formellement et hypocritement, le capitalisme de plus en plus financiarisé . Ils n’iront pas, eux (les droites), chercher l’argent et les coupables dans les paradis fiscaux, « avec les dents s’il le faut » ! Au contraire, ils veulent s’attaquer plus encore à la Sécurité sociale et aux services publics qui sont les indispensables appuis sociaux du peuple-classe de France mais aussi ailleurs, notamment dans les autres pays de l’Union européenne.

Un mauvais vent souffle en France comme en Europe. Et les peuples d’Europe (UE) semblent dépourvus de forces syndicales et sociales solidaires et actives pour riposter sur tous les plans . En fait, c’est plus la coordination des luttes qui fait défaut en Europe que les luttes elles-mêmes qui ne sont pas médiatisées. Par ailleurs, la pandémie aggrave la faiblesse existante du syndicalisme coordonné en Europe mais les luttes sociales et environnementales sont présentes.

En France, il nous faut un front social antiraciste, anti-xénophobie, anti sexiste, anti-classiste avec aussi une forte composante anti-guerre (Ukraine face à Poutine - V Présumey). Pourra-t-on mettre côte-à-côte les antiracistes universalistes ou républicains et les « identitaires de gauche » à idéologie racialiste ? Seul la perception du danger fasciste le permettra (peut-être) !

Violences policières et violences économiques

Il y a besoin de gauche, de mouvements sociaux et syndicaux et d’altermondialisme contre un double désordre systèmique et pour une régulation de justice, pour un autre ordre national et mondial !
Entre ces deux espaces, la configuration européenne n’est pas à oublier : revendiquer un ordre européen plus juste est nécessaire.

Les deux types de violence atteignent les corps (humains ici mais pas que) et font souffrir et même mourir ! Ce sont deux formes de « guerre de classe » des classes sociales dominantes. Et ce n’est ni propre à la France, ni une spécificité de ces dernières années même si il y a eu intensification depuis N Sarkozy et plus encore avec Macron.

Les violences économiques des classes sociales dominantes portent en interne à la Nation (classisme) et en externe contre d’autres peuples ou fractions de peuple (impérialisme qui reste un classisme exporté épargnant les « bourgeoisies compradores » des Suds). Les violences militaires de l’impérialisme français sont en quelque sorte l’autre « bras armé » des violences policières dans les quartiers populaires de France.

En interne à la Nation, violences policières et violences économiques sont deux gros vecteurs de souffrance sociale venant d’en-haut qui se combinent pour certaines victimes pas pour toutes.

Au sein du peuple-classe, la « sous-bourgeoisie » (20% d’en-haut sous le 1% (cf Maurin dans « Encore plus » 2021) va peu connaitre la violence policière sauf celles et ceux qui manifestent régulièrement (il y en a) mais elle peut connaitre, malgré une position sociale plus avantageuse, des formes de violence économique, le classisme n’étant pas réservé qu’aux seules classes sociales des 80% d’en-bas (cf UGICT-CGT).

Pour cette large fraction du peuple (les 80% d’en-bas) la question des salaires (ou des pensions de retraite) - par exemple- se pose nettement face aux prédateurs de la finance qui s’approprient indument une grosse part de richesse monétaire et financière. Je dirais qu’elle se pose depuis le début de la « thatchérisation du monde » et des politiques d’austérité par les élites politiques néolibérales (fin des années 70, 1983 en France) en collusion avec les puissances d’argent de la « mondialisation du capital » (Chesnais 1994)

Les violences policières se combinent au racisme lorsqu’elles visent des arabes ou des africains ou d’autres migrant-es vus comme pauvres (xénophobie va avec pauvrophobie) et elles se combinent au classisme lorsque ces arabes et africains souffrent déjà comme d’autres membres du peuple-classe des violences économiques, donc du classisme, soit la précarisation des statut du travail mais aussi la fragilisation des conditions de vie hors travail : logement, santé.

Christian Delarue

http://amitie-entre-les-peuples.org/Syndicaliste-contre-le-classisme-le-racisme-et-le-sexisme

https://blogs.mediapart.fr/christian-delarue/blog/071221/quel-front-antifasciste-contre-l-extreme-droitisation