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Quel « contrat social » en 2012 ? ou le besoin d’une autre République. C Delarue

lundi 2 janvier 2012, par Amitié entre les peuples

Quel « contrat social » en 2012 ? ou le besoin d’une autre République.

Au regard des politiques d’austérité menées par Sarkozy et approuvées par toute la droite les tactiques de rapprochement électoraliste de la part des directions du PS (Hollande) et des Écologistes (E Joly) à l’égard de F Bayrou inquiètent encore plus franchement une large fraction des couches sociales victimes de la crise. Bayrou est franchement de droite. Il n’y a pas l’ombre d’un doute (lire le cas échéant la brochure spéciale du Front de gauche).

De plus, une telle volonté d’alliance avec les représentants dits « modérés » de la bourgeoisie n’est pas nouvelle (1) à gauche et c’est bien pour cette raison qu’un tel « contrat social » de dupe sonne volontiers comme une dégénérescence programmatique d’une alternative déjà faible au PS. Cela débouche in fine par plus d’absentéisme électoral pour les couches populaires (employés, ouvriers, petits techniciens) ou par plus de votes populistes protestataires. Voilà qui devrait faire réfléchir. « Faire des clins d’œil au Modem » n’est pas la solution mais le chemin facile de l’échec.

A ce risque s’ajoute le discrédit du type d’élection : la présidentielle ressemble beaucoup à l’adoubement d’un nouveau césar mais assez peu à un authentique exercice démocratique. La bipolarisation du système politique pousse tendanciellement à de l’alternance (intra-systémique) et pas ou peu à une alternative (extra-systémique). C’est pourquoi une forte dose de volonté politique est nécessaire comme contre-tendance. C’est possible. Aucune fatalité. Mais il faut faire de la politique contre le courant en rassemblant son camp.

Le sentiment d’un réel changement ne peut donc venir que de la part des acteurs politiques rassemblés - élus ou partis ou autres acteurs - qui entendent précisément changer rapidement de République en enclenchant une dynamique constituante. André Bellon, animateur des sites République et Association pour une constituante, plaide en ce sens. D’autres comme Régis Roquetanière proposent de ne pas attendre la Présidentielle et de renvoyer les parlementaires ou plus exactement les députés devant les électeurs. Site <http://dissoudreassembleenationale.over-blog.com>

Quid de la rue dans ce contexte ? La rue est souvent - ce n’est pas automatique ou mécanique - une plus-value pour le peuple-classe au moment d’élection(s). Les grèves et manifestations peuvent en effet offrir in fine un autre débouché dans les urnes et même un refus des élections d’alternance et une volonté d’une constituante. Fin 2011, le syndicalisme se fait entendre que dans quelques secteurs résiduels (enseignants) et la gauche reste globalement atone à l’exception d’un excellent appel (2) de Jean-Luc Mélanchon et d’Oscar Lafontaine . On peut mettre cela sur le compte des fêtes de fin d’années naturellement tournées vers le cercle familial et amical.

Christian DELARUE

1) Lire GU alliance au centre ou rassembler la gauche

2) ΠΡΟΣ ΤΟΥΣ ΕΥΡΩΠΑΙΟΥΣ ΕΡΓΑΖΟΜΕΝΟΥΣ ΚΑΙ ΕΡΓΑΖΟΜΕΝΕΣ - ADDRESS TO EUROPEAN WORKERS : Jean-Luc Mélenchon et Oskar Lafontaine s’adressent aux salariés européens -

http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article2026