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Quand Riposte laïque surfe sur le populisme xénophobe. C Delarue

samedi 23 mai 2009, par Amitié entre les peuples

Quand Riposte Laïque surfe sur le populisme xénophobe.

Le populisme ne s’attaque pas uniquement aux étrangers, il diversifie son mépris contre d’autres couches sociales populaires : les fonctionnaires en sont une catégorie récurrente. Voir Contre le populisme montant ( 1)

La méthode ici employée est habile car elle puise dans le féminisme et la laïcité avant de porter le fer contre les migrants et les militant(e)s qui en sont solidaires. C’est là qu’apparaît le populisme de Riposte Laïque (RL). En fait, derrière la nation il défend plus la bourgeoisie que le peuple-classe et surtout il stigmatise les migrants et les français solidaires. Car bien évidemment quand RL s’attaque de façon virulente aux socialistes, communistes, écologistes et altermondialistes, c’est à des français d’en-bas porteurs de valeurs compatibles avec celles de Marianne : Liberté, égalité, fraternité et laïcité.

I - D’un côté un texte attractif. Sans doute pas pour tous et toutes mais qui néanmoins interpèle la gauche et le mouvement social sur une problématique qui se défend pleinement

Militantes et/ou chercheuses, porteuses des valeurs féministes, nous n’arrivons pas à concevoir, à comprendre ni à accepter votre engagement aux côtés de celles qui se nomment « féministes musulmanes et/ou voilées », au dépend des féministes laïques.

Lettre ouverte à nos amies féministes.

http://www.ripostelaique.com/Lettre-ouverte-a-nos-amies.html

II - De l’autre un texte n’a rien à voir avec la laïcité et qui charrie tout ce qu’il y a de plus répulsif à droite et à l’extrême droite : le nationalisme xénophobe.

Gauchos-socialos-cocos-écolos disent défendre les travailleurs... en favorisant l’immigration. Robert Albarèdes

* Ici sont critiqués « ceux qui préconisent le développement des flux migratoires et qui justifient l’immigration illégale » RL semble ignorer que les migrations sont un fait bien installé dont le développement n’a rien à voir avec une quelconque préconisation du mouvement social ou de dirigeants politiques. Les migrations se sont mondialisées (voir carte ONU) sous l’effet du développement inégal et combiné du capitalisme et des guerres et autres dictatures. Sauf exception, les migrants ne changent pas de continent par plaisir. Ce ne sont d’ailleurs pas les plus pauvres qui s’engagent dans une aventure très risquée.

* RL s’en prend aussi aux « compassionnels » qui sont « complices des trafiquants d’humains, marchands de sommeil, racketteurs professionnels, souteneurs patentés… ». Mais n’est-ce-pas l’existence de législations très restrictives lié au mal-développement précité qui permet l’action de ces trafiquants ? Les défenseurs des migrants ne sont en rien complice d’une situation qu’ils critiquent comme porteuse de domination, d’exploitation, d’oppression et même de guerres. Leur compassion n’est pas populiste (2) ; elle se combine à une vision critique de l’état hiérarchisé du monde. Vivant dans un pays très riche, ces défenseurs des migrants le veulent plus juste, plus ouvert et plus humain. C’est aux possédants qu’il faut s’en prendre et non au plus dominés. Il y a bien là une éthique de gauche et un choix fait par la plupart des militant(e)s qui défendent les sans papiers. Le cœur et l’esprit critique sont en accord pour agir en cohérence.

* RL évoque encore « le dépérissement social, civique, démocratique de l’espace national et de ses valeurs historiques ». Mais les altermondialistes ne militent-ils pas par pour que cesse le rabougrissement démocratique actuel par une extension de la citoyenneté dans les divers champs sociaux (entreprises, planification des grands choix de production...) et aux résidents étrangers durablement installés ? Les altermondialistes ne militent-ils pas pour l’extension des services publics afin de faire prévaloir la valeur d’usage sur la valeur d’échange et par la même faire reculer le marché et sa logique de profit. Quant aux « valeurs historiques » évoquées par RL, en France comme ailleurs, un tri s’impose. Toutes ne sont pas progressistes, du moins favorables au peuple-classe qui comprend les migrants résidents sur le territoire national . Quand à la « délocalisation sur place », les militant(e)s altermondialistes, comme les communistes et les écologistes poussent à l’adoption de règles de droit du travail qui brisent la mise en concurrence des travailleurs. Ce sont eux et pas RL qui critiquent le démantèlement du code du travail (CF Filoche) et l’individualisation des tâches comme la culture de performance et de résultat source de sur-exploitation de la force de travail migrante ou non migrante.

Christian Delarue

1) Contre le populisme montant. ou L’affermissement d’une politique pro-bourgeoise contre le peuple-classe . Christian Delarue

http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article698

2) Une compassion de type populiste s’appuie aisément sur une sub-culture chrétienne et non sur la raison critique pour lutter contre la pauvreté et les exclusions mais en faisant payer les autres couches modestes. Il en va de même de la distinction opérée jadis entre les exclus (dont il faut s’occuper) et des inclus (qui n’ont pas à se plaindre puisqu’il ont un travail et un salaire). La compassion conservatrice, protectrice de la bourgeoisie est évidemment à critiquer.