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QUESTION TEXTILE : Nadia Geerts : très net avantage au string contre le voile.

samedi 13 janvier 2018, par Amitié entre les peuples

QUESTION TEXTILE : Nadia Geerts : très net avantage au string contre le voile.

Dans le dernier livre de Nadia GEERTS "Dis c’est quoi le féminisme ? » préfacé par Djemila BENHABIB (ed Renaissance du livre 2017) on trouve à propos des libertés des femmes un comparatif string-voile.

A propos de la « question textile » un approfondissement s’impose . Doit-on considérer qu’il s’agit simplement des « deux faces d’une même médaille » textile, l’une hypotextile, l’autre hypertextile ? Parler de « question textile » (objet et champs d’étude) c’est certes mettre d’abord « les choses à plat » pour un examen froid et « scientifique ». Mais d’autres questions se posent ensuite.

Parler simplement des deux faces d’une même médaille textile, l’une hypotextile, l’autre hypertextile, sans plus, c’est finalement plaider positivement la tolérance voire la « réciprocité (multi)culturelle textile » ( C Delarue) mais on s’en tient alors au relativisme culturel sans aller plus loin. C’est à dire sans chercher à dévoiler un ou des mécanismes de domination . On en reste à la surface des choses. On ne va pas chercher à comprendre ce qu’il y a derrière les apparences.

 Ou est la domination avec le voile ? Pour le voile on a parlé de soumission hiérocratique lourde (endogène) mais aussi de soumission aux intégristes religieux sexophobique (exogène), juifs haredim ou musulmans. Les deux formes de domination existent . Il faut aussi évoquer la mise sous voile au plus jeune âge pour domestiquer les corps et les esprits , les formater au repli, au retrait sous voile constant . Une femme voilée libre peut par définition mettre ou enlever son voile librement, sans souci, y compris à l’extérieur, y compris dans son quartier.

 Ou est la domination dans le string ? Il s’agit certes d’ un objet sexy porté surtout par les femmes mais aussi par des hommes (dont moi publiquement dans ce cadre de questionnement (1) - ce qui a fait réagir) . Autrement dit il attire le regard de beaucoup d’hommes ( et de femmes aussi). Et alors ?
Faudrait-il s’en priver dès lors qu’il attire les hommes ? On risquerait l’aliénation ? On risquerait aussi la réduction et de devenir femme objet sexuelle . Certes les femmes sont plus regardées que les hommes . Il y a dissymétrie . Mais les femmes regardent aussi les hommes !

Pour certaines personnes austères et surtout autoritaires, du fait de ce regard réducteur la séduction charnelle, corporelle et textile devrait être interdite . Il faudrait alors, à les écouter, s’en tenir sinon au voilage du moins à un prudent conformisme textile intermédiaire qui est aujourd’hui jugé encore trop indécent par les intégristes religieux sexyphobes, ceux (et celles) qui portent une haine du féminin (forme du corps, vêtements, peau). Les ventes de strings, de chaussures à talons hauts, de sous-vêtements affriolants devraient être interdites ! On constate un net refus de cet extrémisme. Car la séduction passe aussi par le regard sur le corps d’autrui qu’il soit féminin ou masculin. Sans doute faut-il alors pratiquer ce que j’ai appelé le « double regard », c’est à dire tout à la fois voir la femme sexy et la personne humaine digne et respectable.

Pamela Tamby écrit : « Bien évidemment, se faire mater par un homme - beau (c’est subjectif) et intelligent (c’est subjectif aussi) - est plaisant et flatteur. Peut-être pas pour toutes les femmes. Mais pour nombre de femmes. Idem pour les hommes. Savoir qu’on plaît rassure. Qui dira le contraire ? Et oui, on vous aime Messieurs. Que serions-nous sans vous ? Et vous, sans nous ? »

Dès lors se pose une autre question : Faut remarquer avec Nadia Geerts qu’il y a « infiniment plus de libertés » avec l’un - le string (mais aussi la mini-jupe et les talons hauts) - qu’avec l’autre - le voile et la tunique cache fesse ? Lire ci-dessous sa réponse.

Christian Delarue

1) Le string, l’hypotextile et le sexy face à la sexyphobie réactionnaire

http://amitie-entre-les-peuples.org/Le-string-et-le-sexy-face-a-la-sexyphobie-reactionnaire-C-Delarue

La réponse de Nadia Geerts page 66 :

D’une certaine manière, on pourrait en effet considérer que le voile et le string sont les deux faces d’une même médaille qui fait du corps féminin un objet de désir. Et certes, beaucoup de femmes recourent, de temps en temps ou de manière habituelle, à des vêtements et accessoires qui sont autant d’outils de séduction, comme la mini-jupe, le maquillage, les talons, les décolletés. Et ce faisant elles acceptent d’entrer dans ce jeu dont elles n’ont pas édictées les règles elle-mêmes. Car ce sont bien entendu les hommes, des hommes, qui ont élaboré l’objet fantasmatique qu’est la femme-objet, femme fatale, séductrice, tentatrice. Et pourtant quelle différence avec le voile ! Car les codes vestimentaires de la séduction laissent aux femmes infiniment plus de liberté que ceux de la pudeur islamique, version ayatollahs, mollahs, et autres islamofascistes.

Certes beaucoup de fermeront dans leur garde-robe l’une ou l’autre pièce de vêtement évoquant davantage la bimbo que la femme moderne soucieuse avant tout de confort. Mais nous jouons toutes de ces codes, alternant jean et mini-jupe, talons aiguille et vielles baskets. Sans que jamais ce jeu ne nous fasse courir le moindre risque physique si nous refusons de nous y soumettre : nulle police de la vertu pour nous rappeler que nous ne sommes pas assez sexy, nulle loi pour nous imposer un quelconque dress code ; Libre à nous de sacrifier un peu, beaucoup ou pas du tout aux diktats de la mode. Sans que jamais nous n’en soyons plus ou moins respectables.

Lire sur son blog :

Dis, c’est quoi le féminisme ? - Les carnets de Nadia Geerts
http://nadiageerts.over-blog.com/2017/03/dis-c-est-quoi-le-feminisme.html