Accueil > Antisexisme - Féminisme > Contre le sexo-séparatisme hommes - femmes ! Against sexoseparatism men - (…) > Question textile - Justice textile - Diversité textile > QUESTION TEXTILE : La gêne concernant les extrêmes du spectre textile. C Delarue

QUESTION TEXTILE : La gêne concernant les extrêmes du spectre textile. C Delarue

jeudi 4 janvier 2018, par Amitié entre les peuples

QUESTION TEXTILE : La gêne concernant les extrêmes du spectre textile.

http://amitie-entre-les-peuples.org/QUESTION-TEXTILE-La-gene-concernant-les-extremes-du-spectre-textile

Suite de
QUESTION TEXTILE : Quelle déstigmatisation des extrêmes du « spectre textiles » (string - voile) ? A quelles conditions cette déstigmatisation est-elle possible ?

http://amitie-entre-les-peuples.org/QUESTION-TEXTILE-Quelle-destigmatisation-des-extremes-textiles-string-voile

XX

Je me souviens d’un rassemblement LCR dans le Massif central il y a une bonne vingtaine d’annèes ou pendant plus d’une heure hommes et femmes ont profité du soleil en tenue légère. Il y avait là des femmes des « Cahiers du féminisme » seins nus qui discutaient en mixité (plus de femmes que d’hommes certes) de l’articulation des rapports sociaux de genre ou de sexe et des rapports sociaux de classe. Les intégrismes religieux n’étaient pas encore vus comme porteur d’un rapport social sexoséparatiste contre les femmes.

Les hommes de la LCR (dont j’étais), qu’ils soient homosexuels ou hétérosexuels, n’étaient pas sous médicaments pour éteindre leur libido. Il n’étaient pas plus des eunuques. Ils n’étaient non plus hors de toute culture, y compris d’ailleurs celle patriarcale qui perduraient malgré les reculs . Mais il y avait très nettement l’idée partagée que notre possible attraction sexuelle était la nôtre et que nous en étions responsables, que nous devions la maîtriser comme on doit maîtriser nombre de réactions de la vie courante civilisée.

Venons-en au contexte : Il y a eu un mouvement pro-hypotextile dans les années 60 à 90 et un mouvement contraire dans les années 80 à aujourd’hui. La naissance du mouvement hypotextile correspond largement tout à la fois à la montée du féminisme de conquêtes et à une sortie de la dictature pudibonde imposée par certains régimes politiques qui s’appuyaient sur la religion et plus précisément une conception très autoritaire, austère et patriarcale de la religion comme sous le Portugal de Salazar ou l’Espagne de Franco et la Grèce des Colonnels. Etc

Un string ne mord pas, un voile non plus dira-t-on.

Un string ne mord pas, un voile non plus dira-t-on. Ce n’est manifestement pas vrai eu égard à certaines réactions qui expriment une sorte d’agression. La vue de fessiers gêne et la vue du voile gêne aussi. D’aucuns éprouvent une gêne face à l’hypotextile à deux niveaux d’ailleurs, soit contre le string seulement, soit contre la mini-jupe et hauts talons pour les femmes, d’autres éprouvent cette gêne face à l’hypertextile.

Cette gêne débouche sur de la stringophobie et de la sexyphobie d’un côté et sur de l’islamophobie - dit-on souvent - de l’autre. Je conteste vivement cette dernière assertion (pour partie).

 Pour le string il y a la gêne du corps trop dénudé, soit chez les personnes qui ont honte de leur propre corps, soit du fait d’une sous-culture pudibonde massivement entretenue qui prête un mal foncier au corps . Cette sous-culture est problématique car elle entraine systématiquement des comportements autoritaires et violents contre celles et ceux différents qui sont jugés non pudiques . Car il ne suffirait pas de cacher son sexe (les « caractères sexuels primaires »). Il faut toujours cacher plus !

 Pour le voile il peut s’agir de la manifestation trop proche d’un lourd symbole religieux (mais peu importe de quelle religion) mais il peut s’agir aussi de l’entreprise de voilage. C’est alors plus le mécanisme d’oppression sexiste qui est critiqué. On ne saurait bêtement attribuer cette gêne à l’islamophobie. Ce peut être le cas mais ce n’est pas forcé. Le rejet du voile peut intervenir dès lors qu’il y a une entreprise de voilage des femmes avec une doctrine qui la justifie, que cette doctrine soit religieuse ou non. C’est la pression pro-voile qui est contestée, pas le voile en soi. C’est notamment l’intox qui veut que le corps de la femme - sa féminité - soit dangereux pour les hommes qui ne sauraient se retenir d’une attraction sexuelle.

Christian DELARUE