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Prostitution abolie en France : la meilleure nouvelle de l’année ? J Tirard - Cafebabel

dimanche 11 septembre 2016, par Amitié entre les peuples

Prostitution abolie en France : la meilleure nouvelle de l’année ?

Article de Julie Tirard publié le 8 septembre 2016 sur Cafebabel -

[OPINION] On a beaucoup parlé prostitution cette année. Un nouveau réseau démantelé ? Un corps de femme retrouvé ? Non, seulement des clients désormais pénalisés. N’en déplaise à certains beaufs, ils n’ont plus le droit à « leur pute » et c’est tant mieux. Alors l’abolition de la prostitution en France, l’une des meilleures nouvelles de l’année 2016 ? Oui. Explications.

Le 14 avril dernier paraissait au journal officiel la loi n° 2016-444 du 13 avril 2016 « visant à renforcer la lutte contre le système prostitutionnel et à accompagner les personnes prostituées ». Cette loi vient réaffirmer le choix de la France pour le système abolitionniste en matière de prostitution. Comme la Suède, la Norvège et l’Islande, la France choisit ainsi de pénaliser les clients et non plus les personnes prostituées à qui l’on propose désormais différentes mesures d’accompagnement pour sortir de la prostitution si elles en font la demande.

Pourquoi l’abolition est l’unique solution ?

Parce qu’après avoir expérimenté le système réglementariste et le système prohibitionniste, il est clairement apparu, en France, que le système abolitionniste esquissé en 1946, officiellement adopté en 1960, et réellement mis en place cette année, était sans aucun doute le plus sensé. Parce qu’il est le seul qui se met du côté des vraies victimes : les prostituées.
Dans le système prohibitionniste, tous les acteurs de la prostitution sont répréhensibles. C’est un modèle qui n’empêche pas la prostitution mais la condamne à la clandestinité. De plus, il criminalise en premier lieu les prostituées. C’est le modèle choisi par la majorité des États américains, et par la Chine notamment.

Les pays qui ont choisi le système règlementariste ou qui ont « légalisé la prostitution », comme l’Allemagne ou les Pays-Bas sont souvent partis d’un constat fataliste du type « la prostitution a toujours existé », et d’une volonté de proposer aux femmes une forme d’« empowerment ». Celles-ci auront en effet un vrai travail et pourront cotiser pour leur sécurité sociale. Ce système repose sur l’idée que les femmes choisissent ce métier comme elles en choisiraient un autre, or, « il faut se fermer les yeux devant la réalité pour feindre d’ignorer qu’aujourd’hui la prostitution est imposée à plus de 90 % à des femmes et des hommes d’origine étrangère victimes d’une des plus immondes pratiques qui puisse exister : la traite des êtres humains », envoie Guy Geoffroy, rapporteur de la mission parlementaire de 2011 sur la prostitution. Les études menées régulièrement par le Mouvement du Nid donnent également l’exemple des femmes nigérianes qui arrivent généralement sur le territoire français avec une dette de 60 à 80 000 € envers leurs passeurs. Comment peut-on encore penser que la prostitution est un choix de carrière comme les autres quand on sait qu’en Allemagne, seules 44 femmesse sont enregistrées en tant que prostituées auprès des services administratifs allemands…

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