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Promouvoir une autre démocratie : contribution à partir d’un passage du document d’AG d’ATTAC - C Delarue

lundi 15 janvier 2018, par Amitié entre les peuples

COMMISSION DEMOCRATIE D’ ATTAC France

Promouvoir une autre démocratie : contribution à partir d’un passage du document d’AG d’ATTAC

1 - Le point de départ : le document ATTAC AG 2017

citation page 11 :

« Une commission Démocratie a été créée en février 2017, visant à renouveler et organiser la réflexion d’Attac sur la démocratie, ses finalités et ses moyens. /// Son objectif est la construction d’alternatives de court, moyen et long termes à la double dépossession, politique et économique, que le capitalisme financier et la démocratie de type libérale, réduite à la délégation de pouvoirs, mettent en oeuvre quotidiennement dans l’ensemble des sphères sociales sous couvert de « démocratie réellement existante ». »

2 - Commentaire valant très courte contribution personnelle :

La démocratisation comme processus se préoccupe des moyens - de nouveaux droits (RTT, formations, etc) et des services publics sensibilisés à ce problème - pour améliorer l’empowerment des citoyens dépossédés du pouvoir démocratique, ceux et celles du peuple-classe. Attac (sur la liste « démocratie » et en contributions archivées) a déjà beaucoup discuté et écrit sur ces moyens.

La question de la finalité se rattache à la sortie ou du moins au très net dépassement (différence de terminologie ici selon les options) de la « démocratie réellement existante » qui se caractérise - d’une part 1) par une conception réduite à la délégation de pouvoir (comme indiqué) mais aussi - d’autre part 2) par une double dépossession (comme indiqué aussi) qui fait que tous les citoyens ne sont pas égaux . L’inégalité forte derrière les apparences formelles mine la réalité démocratique que nous connaissons partout .

Une minorité d’en-haut - élus de longue durée dans les grandes villes et autres dirigeants - dispose de réels pouvoirs (point à développer) et une très large majorité, le « peuple-classe » , n’en a quasiment pas. Pour résumer, les membres du peuple-classe (nationaux ici pas les résidents hélas) votent (et c’est là une conquête historique de la démocratie de moins en moins censitaire contre la sujétion complète de jadis) et ils rentrent chez eux ensuite ; et en cas d’insatisfaction ils descendent dans la rue et ou font grève. Il n’y a pas que l’isoloir (mais presque) !

Cette double dépossession, comme il est dit dans le document, est politique et économique car il y a au sommet des différentes entités convergence des pouvoirs entre celui qui dispose de la richesse financière et patrimoniale (l’économie) et celui qui dispose aussi d’une position sociale et matérielle privilégiée au plan politique.

 Au plan MONDIAL le fossé est énorme entre la Caste (minuscule) et « l’humanité-classe » (les 99% restant) et de ce fait la démocratie est très très faible . Un des buts de l’altermondialisme est de viser la démocratie mondiale tout comme jadis certains courants socialistes ou communistes. Rien moins !

 Au plan NATIONAL et CONTINENTAL (Union européenne), la « démocratie réellement existante » est marquée par l’opposition des trajets, contradiction pas nouvelle mais beaucoup plus marquée du fait de la mondialisation néolibérale, « oligarchie contre alterdémocratie », alterdémocratie étant un terme générique qui connait d’autres terminologies comme démocratie participative ou démocratie d’intervention populaire ou démocratie autogestionnaire ou démocratie socialiste inclusive.

Le pouvoir y est pensé comme descendant vers le peuple-classe, tant vers ses cadres que les couches sociales populaires plus dépossédées encore . Cette démocratie socialiste inclusive (DSI) reconnait la pleine laïcité (débats ici) et les pluri-émancipations internes. Elle s’oppose à la démocratie capitaliste-représentative (formule de JM Toulouse).

La tendance au renforcement de l’oligarchie se manifeste par l’existence de « gouvernances » (politiques ou économiques) soit un mode de gouvernement national ou régional fonctionnant entre élites ou entre « nobles » (cf Grémion). En contrepoint une démocratisation devrait donc ne pas abandonner au pragmatisme la visée d’un « nouvel âge de la démocratie », d’une « alterdémocratie" globale, soit une démocratie qualitativement différente tant au sein de l’Etat (aporie de sa démocratisation selon certains mais devoir d’agir néanmoins pour sa transformation socialiste-communiste, notamment avec le thème de l’appropriation sociale ou de la socialisation) qu’au sein de la société civile (entreprises, grands choix régionaux ou interrégionaux à débattre réellement par les habitants), .

Elle serait aussi - çà se voit - une démocratie plus étendue, allant au-delà de la limitation à la sphère étatique (Etat central avec Union Européenne au-dessus et en-dessous les collectivités territoriales) en investissant la société civile, partout ou l’on repère des rapports sociaux : capital-travail, locataires-propriétaires, villes-campagnes, entreprises-clients, services publics et usagers, piétons-cyclistes-automobiles, etc, etc. La pluri-émancipation ne se contente pas de la réponse « classiste » car elle englobe aussi réponse au racisme et au sexisme. La question écologique et de la transition à un autre mode de production-distribution-consommation n’est pas oubliée car il y a double exploitation des firmes (FMN) , celles des travailleurs, celles et ceux surtout salariés du public et du privé (des 99% d’en-bas) mais pas seulement et de la nature.

Christian Delarue
Commission Démocratie d’ATTAC - début sept 2017

En complément de ce texte :
Citoyens du peuple-classe, s’approprier la chose politique - Empowerment. Christian Delarue Jean-Michel Toulouse

http://amitie-entre-les-peuples.org/Citoyens-du-peuple-classe-s-approprier-la-chose-politique-C-Delarue