Accueil > Entente entre les peuples > Vers la paix... ou la guerre. > Promouvoir des dynamiques interculturelles pacifiques entre les ethnies. C (…)

Promouvoir des dynamiques interculturelles pacifiques entre les ethnies. C Delarue

dimanche 4 décembre 2011, par Amitié entre les peuples

BALKANS

Promouvoir des dynamiques interculturelles pacifiques entre les ethnies.

Nombre de pays sont clivés par une multitude de groupes ethnico-religieux à base linguistique variable. Ces clivages sont l’occasion d’affrontements tantôt bénins, tantôt très violents. Mais au regard de l’histoire, une situation multiculturelle n’est pas en soi source de tensions ou de conflits.

Une politique de « bon voisinage » - nommée komesiluk dans les Balkans - a pu briser les logiques d’affrontements du temps de l’Empire Ottoman. Mais la montée en puissance des Etats-nation a fait voler en éclat les fragiles équilibres. Parfois comme sous la Yougoslavie de Tito c’est une politique de redistribution sociale et territoriale qui a pu contenir les crispations identitaires et favoriser l’égalité des membres de la Fédération et la paix. La fin du titisme a ouvert la voie à une vigoureuse montée des nationalismes et dix ans plus tard aux violences inter-ethniques et inter-religieuses . On sait que ces violences se sont parfois traduites par d’horribles nettoyages ethniques.

Ces conflits entretiennent non seulement des haines profondes et durables mais de plus tendent à conforter une vision essentialiste des cultures. Or des situations de coexistence pacifique entre communautés ou groupes ethnico-culturels favorisent la relativisation de ses différences culturelles et le mélange relatif des cultures. Ces situations de coexistence pacifique présupposent qu’un groupe ethnique (ou religieux ou linguistique) ne s’approprie pas de façon trop exclusive les ressources économiques de son territoire au détriment des autres groupes. Il suppose aussi au plan politique un relatif respect des différences culturelles par les différents groupes mais aussi et surtout par les gouvernements. Il ne s’agit pas de « valoriser » les différences culturelles (multiculturalisme) mais de simplement les respecter et ce dans un cadre universaliste d’égalité en dignité entre les individus - homme et femmes - et d’égalité de droits entre les citoyens. La citoyenneté est un puissant vecteur d’interculturalité et de vivre ensemble, notamment si elle s’appuie sur un Etat social protecteur et diffuseur de services publics à bas prix pour les différents peuples-classe.

La démocratisation et la redistribution horizontale (territoriale) et verticale ( justice sociale et justice fiscale) du produit social ou national participe, avec la laïcité (là ou elle est envisageable), à la paix inter-ethnique et inter-religieuse. Mais ces processus ne s’imposent pas par de nouvelles « politiques de la canonnière » venant des pays impérialistes. Par contre les politiques de boycott sont envisageables en soutien des divers « printemps arabes ».

Christian DELARUE