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Pour les peuples berbères, ce qui se passe au Mali est « une vraie révolution » T Cantaloube (Médiapart)
dimanche 17 février 2013, par
Pour les peuples berbères, ce qui se passe au Mali est « une vraie révolution »
17 FÉVRIER 2013 | par Thomas CANTALOUBE
Entretien
Fathi Khalifa est le président du Congrès mondial amazigh. Cette organisation, créée en 2005, défend les droits et les intérêts de ce qu’elle nomme la « nation amazigh », c’est-à-dire celle des peuples berbères. Éclatés sur l’Afrique du Nord et le Sahara, les Berbères répondent à différents noms et groupes ethniques : Kabyles, Touaregs, Rifains, Chleuhs, Zayanes… Aujourd’hui, la guerre au Mali et les futures négociations politiques pour trouver une porte de sortie à cette crise ont fait resurgir la question de ces populations tiraillées entre différentes nations, au travers des Touaregs et du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA). Même si l’Azawad – c’est-à-dire la moitié nord du Mali – comprend d’autres populations que les Touaregs (Arabes, Songhaïs, Peuls…), ce sont eux le fer de lance de ce qui se joue en ce moment.
Nous avons interrogé Fathi Khalifa lors de son passage à Paris samedi 16 février, alors qu’il était venu soutenir le MNLA.
En tant que président du Congrès mondial amazigh, vous soutenez la cause des Touaregs et plus spécifiquement le MNLA, qui est à l’origine de la guerre au Mali depuis un an.
Fathi Khalifa. Ce qu’il est important de comprendre, c’est que ce qui s’est passé dans l’Azawad en 2012 ne se réduit pas à quelques rebelles qui ont pris les armes contre l’armée malienne. C’est une vraie révolution, comme celles qui ont eu lieu en Libye, en Égypte ou en Tunisie. À la base, il y a des demandes de respect de la culture touareg, mais se sont ajoutées des demandes de partage du pouvoir politique et des richesses. Parce que les gens dans le nord du Mali n’en pouvaient plus, parce que depuis des années ils demandaient des droits qu’on ne leur octroyait pas, ils se sont soulevés et ces demandes de partages des droits humains se sont transformées en révolution.