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Pour la diversité vestimentaire. C Delarue

jeudi 1er décembre 2011, par Amitié entre les peuples

SOCIETE MULTITEXTILE

Contre la domination , pour la diversité vestimentaire.

Pour une société de liberté, donc de diversité vestimentaire.

Nu(e) un jour, habillé(e) un autre. Nu(e) si je veux, quand je veux. Moche si je veux, sexy si je veux. Contre les codes un jour, en jouer un autre.

On évoque la diversité culturelle mais assez peu la diversité
vestimentaire alors qu’il s’agit bien d’un phénomène culturel majeur
tout comme l’alimentation. La diversité vestimentaire vaut dans la société civile, à l’exception de l’école ou en France la neutralité est de principe.

 Les obligations vestimentaires.

Dans la société politique, les fonctionnaires civils, ceux qui ne portent pas d’uniformes, ont en France du moins (mais ailleurs aussi) des contraintes vestimentaires particulières qui portent interdiction de signes religieux (ostensibles et même discrets).

Dans les écoles (pas à l’Université) les élèves ne doivent pas porter de signes religieux ostensibles depuis la loi du 15 mars 2004. Les accompagnant(e)s scolaires semblent être considéré(e)s comme de quasi-fonctionnaires. Cette assimilation n’est pas encore complétement assurée. Des débats sont en cours.

Il y a aussi des interventions dans les écoles pour interdire le port de talons hauts chez les jeunes collégiennes. Cela ne fait pas l’unanimité. Mais la tendance existe, tout comme pour imposer une certaine hauteur de jupe chez les jeunes filles de collège. Certains évoquent le retour de la blouse uniforme pour toutes et tous. Les motifs en sont variables. D’autres sont contre. La liberté individuelle semble plus forte que le souci d’uniformisation.

Il y a eu aussi des « journées de la jupe » dans les collèges. Mais ici c’était dans un but éducatif pour signifier aux jeunes garçons que le port de la jupe courte ne signifie aucunement prostitution. Il faut sortir de cette assimilation venue des religieux.

Quid du reste de la société ?

On peut trouver des obligations conjoncturelles de porter tel ou tel vêtement qui ôte l’aspect « diversité ». Il y a le voile et la jupe longue pour certains musulmans. Cela peut devenir très généralisé au point d’avoir un modèle vestimentaire très couvrant et souvent sombre interdisant toute vue de la peau, de la chair. Ce type de société pratiquant « l’ordre moral » culpabilise les femmes qui doivent se conformer à une sorte de « burkatitude ». Celles qui osent transgresser l’interdit collectif risque au mieux les remarques sexistes, au pire les violences.

Au-delà il faut comprendre qu’en fait l’imposition du voile et le refus de la jupe instaure la peur et la domination des hommes. C’est une violence au moment ou elle s’instaure mais aussi lorsqu’il n’y a plus besoin qu’elle soit dite. La violence devient alors domination. Une amie me disait que c’était, grosso modo la différence entre la Tunisie et l’Egypte. En Tunisie la tendance est aux remarques d’interdiction des jupes qui créent de la peur et qui sont une violence même si des violences physiques ne sont pas portées. En Egypte, les femmes ne portent quasiment pas de jupes et sont voilées. Etant en conformité aux normes prescrites elles sortent aisément. On les voient donc beaucoup plus dans la rue mais elles peuvent néanmoins connaitre la peur. A tout instant la domination masculine peut basculer en violence physique.

Dans les écoles françaises il fallait jadis porter une blouse.
L’obligation tombait au sortir de l’école. Il en est de même dans les
hôpitaux publics comme dans les cliniques privées. Il y a aussi,
l’injonction de porter des tenues de villes pour certaines professions.
Les « top managers » en costumes noirs ne favorisent guère dans la
diversité. Ils pourraient au moins varier sur les couleurs du costume !

Outre les obligations pour un type de vêtement, on trouvent aussi les
interdictions ou les pressions contre un type de vêtement.

On trouve fort peu d’interventions pour interdire la jupe longue en
France. Mais cela s’est fait dans une école. Cela a fait du bruit. On a
vu ceux qui d’ordinaire défendent peu la jupe courte se mettre à
stigmatiser cette décision. A raison il est vrai. Mais notons, pour
rétablir la vérité que l’inverse est plus courant.

Ailleurs.

Ce phénomène se produit en Tunisie depuis octobre 2011 plus qu’avant. Un exemple pris dans la presse : « Entre temps, allez dire à toutes ces Tunisiennes qui, depuis des semaines, sont persécutées, intimidées et insultées dans les rues, les lycées ou les universités car leurs jupes ne sont pas assez longues ou car elles ne portent pas le voile. » (1)

Le port de la jupe courte est un signe de liberté à conquérir contre
certains musulmans réactionnaires, contre les jeunes hommes qui se
lâchent en remarques sexistes mais aussi parfois contre un certain
« féminisme » qui n’hésite pas à faire des remarques du style « tu sors ce soir », tu vas draguer« , et j’en passe. Du coup il arrive que la diversité vestimentaire disparaisse de certains quartiers par disparition de la jupe ! Et derrière ce défaut de »diversité vestimentaire" c’est tout le poids de la domination masculine qui pèse fortement sur les femmes.

Ici

Ce qui est contesté ici, c’est le phénomène publicitaire qui porte une norme de bonne vestimentation, plutôt en dévoilement. Cette modélisation plutôt en dévoilement pèse sur les femmes et surtout sur les jeunes filles. Les hommes ont aussi un dress code à respecter. Les cadres portent le costume sombre.

Mais la contrainte publicitaire n’est pas équivalente à l’imposition d’un vêtement par la force. Il est parfaitement possible de s’en dégager. Par contre, ce n’est pas possible là ou les islamistes imposent le sexo-séparatisme par le voile mais aussi par le retour au foyer et l’accompagnement d’un homme quant elle sort.

 Vers un régime de liberté authentique ?

La répression par le voilage est vaine car la tendance à se mettre librement comme on veut ou la tendance à séduire est irrépressible.
Un même individu peut durant sa vie alterner la liberté confort et la liberté séduction comme il veut. Certes, cette dernière s’inscrit dans des modalités sociales et historiques qui viennent souvent réduire les libertés Mais un régime de libre vestimentation est possible.

Un modèle de libre vestimentation ne peut que promouvoir la diversité vestimentaire. On ne saurait contraindre librement au voilage ni au dévoilage. La liberté est de s’habiller et et se déshabiller comme on veut, y compris de façon sexy. La tolérance à la sexualisation est admise pour peu qu’elle s’accompagne de respect mutuel, de non violence. Pour peu aussi, qu’elle ne soit pas une sorte d’addiction. En somme, séduire librement quant on veut comme on veut serait possible dans une société tolérante et libre. Les femmes comme les hommes pourraient contrer les codes existants ou s’en servir librement.

Christian Delarue

1) in Tunisie - Rached Ghannouchi : le Salafisme et Bourguiba !

http://www.webmanagercenter.com/hebdo/article.php?no=0095&id=112258