Pour des "gauches" fortes et des mouvements sociaux actifs en Allemagne comme en France pour favoriser l’amitié entre les deux peuples-classe.
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Il faut des "gauches" fortes, "rouge & verte" si possible, et des mouvements sociaux actifs en Allemagne comme en France pour favoriser l’amitié entre les deux peuples-classe.
On évoque aujourd’hui (1) cette amitié. Alors affirmons que ce sont bien les gauches et les mouvements sociaux altermondialistes et syndicaux qui peuvent favoriser l’amitié entre le peuple-classe français et le peuple-classe allemand. Ce ne sont certainement pas les droites et les bourgeoisies de ces deux pays qui peuvent assumer sérieusement cette tâche.
On sait en effet, sans parler ici de la xénophobie ou du racisme, que ces droites poussent trop au concurrentialisme, au libéralisme économique, à la défense obsessionnelle des intérêts des entrepreneurs capitalistes et autres chefs d’entreprises capitalistes (pas les coopératives) et in fine à tous les prédateurs économiques. Elles favorisent ce faisant l’injustice sociale, la fracture sociale et la casse de la cohésion sociale. Elles confortent et même approfondissent l’ordre socialement injuste et écologiquement néfaste du monde.
On évoque aujourd’hui des "différences culturelles" entre français et allemands. Certes, il existe sûrement des différences culturelles entre les peuples allemand et français. Les allemands sont, semble-t-il, plus pacifiques et plus écologiques. Ce qui n’empêche pas les plus riches allemands de circuler vites avec des grosses BMW sur des autoroutes sans limitation de vitesse. Mais à quoi sert de gloser sur des poncifs culturels. On risque d’évoquer des généralités trompeuses qui font l’impasse sur d’autres éléments plus importants et sur les nécessités d’actions communes entre les deux peuples-classe via les têtes de pont des mouvements sociaux et des partis de gauche et écologistes, ceux porteurs d’une alternative systèmique et non d’une simple alternance.
Nous devons nous opposer à l’oligarchie politico-financière. Nous devons obliger nos gouvernements et nos classes sociales dominantes à enclencher une réforme des banques, dont la séparation des banques de dépôt des banques d’affaire qui spéculent. Ce n’est pas suffisant. En France un collectif milite de plus pour la constitution d’un pole public bancaire. C’est une bonne chose. Il importe aussi de lutter contre les paradis fiscaux beaucoup plus résolument. Pascal Canfin propose la transparence bancaire.
Les deux peuples-classe allemand et français doivent aussi pousser à l’enclenchement de mesures écologiques, sociales (nouvelle RTT, augmentation du salaire minimum, etc...), fiscales (impôts sur les sociétés et sur la fortune plus élevés, etc ) plus favorables au monde du travail et à la transition énergétique. Les bourgeoisies françaises et allemandes font le contraire. Elles cassent l’Etat social et privatisent les services publics. Elles s’enrichissent sans vergogne sur le dos des travailleurs. L’Etat social est la chose des peuples-classe. Idem pour les biens communs au plan mondial.
Beaucoup de ce qui est avancé ici, et c’est incomplet, n’est pas compatible avec l’Europe marchande et financière telle qu’elle a été institutionnalisée. Elle l’est encore moins face aux exigences de la troïka (FMI, BCE, Commission européenne). Cette troïka pousse à une véritable "guerre de classe" contre les peuples-classes de Grèce, d’Italie, d’Espagne, du Portugal. On n’imagine pas que les peuples-classe français et allemand en fussent miraculeusement protégés !
Christian DELARUE Altermondialiste
1) Addendum sur cet anniversaire
Un anniversaire morose pour le couple franco-allemand, par Anne-Cécile Robert (Le Monde diplomatique)
http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2013-01-22-Un-anniversaire-morose-pour-le