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Polysémie du voile des musulmanes (II).

mardi 5 février 2013, par Amitié entre les peuples

Polysémie du voile des musulmanes (II).

Ce texte n’est pas premier. Il est bon d’avoir pu lire, sur ce site :

Haïr les oppressions, rabaisser les fétiches mais respecter la dignité des humains (I)

Le port du voile peut s’attacher à l’idée de spiritualité losqu’il est porté librement, par choix.

La spiritualité n’oblige pas à porter un voile, précisément celui imposé par les musulmans autoritaires. Précisément en le portant aussi tout le temps, dehors du moins. De cette « coincidence » le voile a une signification « objective », indépendante de celles qui le portent.

 De l’intérieur à l’extérieur.

Le voile (islamique ou musulman) n’est pas un vulgaire foulard à la mode dans les années 50 et 60.

Il est largement, comme la kippa, un « signe ostensible de religion » ou pour le dire autrement « un étendart ». Car il est lié à une religion et ce bien que des féministes musulmanes aient pu montrer que dans le Coran le port du voile était chose ancienne et circonscrite sans aucun effet obligé.

A la différence de la kippa il est aussi, du fait qu’il soit porter en permanence et de façon absolue à l’extérieur, le symbole de l’obligation pour les femmes musulmanes de se cacher constamment devant les hommes. Il s’agit de bien plus qu’un signe puisque les hommes, les musulmans autoritaires s’emploient à un contrôle serré et totalitaire de ce port du voile et très souvent de robe-sac.

Reste qu’il est de ce fait le signe du refus de séduire comme étant dépravation. Le refus qu’elles puissent choisir. Le refus d’apparaitre comme être sexué et même parfois comme être humain.

Cette obligation, que toutes les religions ont à un moment ou un autre adoptée, avec plus ou moins de souplesse, est devenue celle des secteurs autoritaires et hyper-patriarcal du monde musulman et du monde juif (juifs haredim).

 Distinction importante.

Il faut distinguer à mon avis, ce sexoséparatisme imposé - forme de sexisme - de celui plus soft et insidieux issu de simples pressions ; encore qu’il y a des points de passages (fort violents d’ailleurs). Cf affaire du parking de Marseille il y a 6 ans. Car dans toutes les sociétés, y compris les plus libérales, il existe des pressions diverses plus ou moins contradictoires, qui laissent cependant les individus libres dans un certain cadre contraignant (on ne se ballade pas tout nu en ville par exemple). Dans les sociétés les plus autoritaires, nombre de libertés sont totalement interdites. Il ne s’agit plus là de pressions, d’incitations normatives des publicités, etc... mais d’interdictions totales et absolues. Les cadre est à la fois familial et sociétal avec des variations infinies.

Le sexo-séparatisme imposé ne laisse aucun choix aux femmes. Aucun. Et il est très pesant. On trouve même des descriptions précises de la façon de s’habiller. En général le voile est insuffisant il faut aussi s’habiller en robe-sac et même parfois de couleur très sombre (noir, violet, marron).

 Venons-en à l’essentiel.

Il s’agit en somme d’une interdiction de séduire imposée aux femmes de la part d’hommes incapable de « se tenir ». Ce type d’homme se trouve partout mais seul les musulmans et les juifs peuvent, de nos jours, trouver une justification puissante dans la religion pour l’appliquer. L’idéologie du sexoséparatisme religieux est d’une très grande puissance.

La religion n’est pas une superstructure idéologique sans importance. Elle a une force matérielle conséquente. Elle peut aller vers le respect de chacun mais aussi trop souvent abonder dans l’hyper-sexisme, l’hyper-patriarcat totalitaire. Il n’y a eu, un temps, que le socialisme-communisme, pour le repousser. Avant la chute du mur il y a eu la première montée de l’obscurantisme religieux. Puis il y a eu stabilisation.

Sommes-nous dans le déclin ? Je n’en suis pas sur. Il y a plusieurs sortes de charia par exemple. Mais contre les femmes l’autoritarisme du sexoséparatisme ne faiblit pas. A tel point que certaines féministes musulmanes doivent composer avec pour avancer sur d’autres secteurs. Certaines mènent un combat frontal qui ne laisse pas les hommes strigmatiser les femmes en jupe et polo à manches courtes. Pas d’autres.

 Articuler des luttes.

Pour moi, au stade actuel de ma réflexion sur ce sujet, la bataille contre le sexoséparatisme doit se combiner à la lutte contre le viol et la prostitution, ainsi que contre les insultes et les injures sexistes. Il faut donc soutenir les féministes (problème du choix ) mais aussi les femmes sexy, les homosexuels, les lesbiennes, les trans, les nudistes, etc... partout dans le monde. Sans racisme, donc sans mettre tous les musulmans ou les juifs ou les chrétiens dans le même sac communautaire.