Accueil > Entente entre les peuples > Peuple-classe (99%) - peuple social (90%) - peuple d’en-bas > Peuple-classe : expliquer correctement - populariser idéologiquement !

Peuple-classe : expliquer correctement - populariser idéologiquement !

jeudi 12 janvier 2017, par Amitié entre les peuples

Peuple-classe ou humanité-classe multicolore : expliquer correctement - populariser idéologiquement !

Le terme de peuple-classe au sein d’une nation n’est pas nouveau. Cf le livre "Par le peuple et pour le peuple » de Y Mény et Y Surel (qui lui donne pour le XIX ème siècle le sens de « petit peuple » ou de « populace » (péjoratif) ou de plèbs (plus académique et relevé). On dirait aujourd’hui les couches sociales modestes vivant avec le SMIC et même avec moins : le RSA.

J’ai repris ce terme il y a quelques années dans ATTAC ( voir site ancien) puis dans une longue contribution sur Mouvements (juillet 2012) en le modifiant notamment sur deux plans : l’idée de rapport (essentiel et nouveau - quoique lien plus ancien avec Patrick Tort ), et l’idée de « large ensemble de la population d’un pays » (pas que les nationaux-citoyens, les simples résidents aussi) et pas les seules couches sociales modestes et pauvres (comme au XIX ème siècle).

Humanité-classe se rapporte au monde, à toute la population mondiale dans sa diversité - d’ou humanité-classe multicolore - qui est sous le 1% d’en-haut, nommée la Caste ou l’hyper-classe ou oligarchie mondiale.

Est venu ensuite le slogan « Nous sommes les 99%  » puis le livre de Thomas Picketty sur les niveaux de richesse en décile (1%, 9% en-dessous). Et de ce fait est apparu une relative idéologisation ou une légère perte de sens du terme peuple-classe en tant que RAPPORT de domination, de prédation. au profit d’un peuple social dans une stratification sociale.

D’un côté on a le concept de peuple-classe expliqué par un rapport - statique ou dynamique - de domination ou prédation qui met ce large groupe humain face à une toute petite minorité d’en-haut, disposant du pouvoir économique et social ou économique et politique, minorité nommé élite ou oligarchie ou classe dominante (bicéphale) selon les théoriciens.

De l’autre côté, on a le terme de peuple-classe rabattu à des fins de simplification et de compréhension pour tous et toutes sur le fameux « 99% (d’en-bas) » . Là on rencontre deux pertes ou deux biais d’ignorance, d’une part celui de donner un chiffre de 99% très approximatif ou faux (erreur minime) et d’autre part celui de relativiser voire d’annuler (selon l’usage) l’idée essentielle de rapport . En ce cas le peuple-classe devient un « peuple social » simplement passible d’une description de contenu. Il perd son adversaire ou son ennemi ! Il perd potentiellement un usage dynamique dans un discours théorique au profit d’être redevable d’une politique qui lui est destiné.

Se greffe sur ce clivage peuple-oligarchie néolibérale qui sert de marqueur à un combat d’émancipation populaire pour la justice sociale, pour un autre développement soutenable, pour l’autre démocratie que celle existante trop rabougrie, etc d’autres combats comme l’anti-sexisme, la laïcité, le refus des intégrismes religieux, de l’impérialisme.

Christian DELARUE
qui a rencontré le « peuple » comme terme à élucider au MRAP puis en Droit international il y a longtemps !
Puis contre les nationalistes xénophobes usant du peuple ethno-identitaire ou ethno-national !