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Pandémie et violence des riches, des patrons, de la droite. Christian DELARUE

vendredi 20 mars 2020, par Amitié entre les peuples

Pandémie du coronavirus et violence des riches, des patrons, de la droite.

La lutte des classes débouche sur barbarie ou civilisation

ADMIRATION

D’abord prenons un moment d’admiration destiné à ceux et celles qui soignent les malades, qui s’occupent des vieux, des sans-papiers, des sans-domiciles, des enfants des travailleurs-ses mais aussi à ceux et celles qui nous vendent des aliments . D’autres encore.

Ensuite empathie envers les victimes et les proches. Solidarité avec les soignant-es.

Enfin n’oublions pas de s’opposer à ce qu’Erich Fromm appelait « durcissement du coeur » (et dont il disait qu’il fallait se garder tant que possible), ce durcissement s’apparente trop souvent à des mentalités non seulement peu miséricordieuses (si autrui commet des fautes remarquons que nous aussi donc grande modération dans la peine infligée - soit une vertu ) mais surtout à des exigences très fascistes. La bienveillance est devant nous à atteindre, pas en nous !

Ces mentalités répressives passent aisément à l’injure et le pire est qu’on les rencontre aussi - hélas - dans certains secteurs de la fonction publique. Je pense ici aux propos injurieux de certains policiers contre les femmes manifestantes la nuit du 7 mars . Incroyablement odieux et profondément sexistes ! Il y a là un clivage entre un secteur de la FP ou l’insulte sexiste odieuse est très répandue et un secteur ou elle est bannie, non tolérée. La déontologie passe aussi par le langage.

XX

Ceci dit, passons à ce qui fâche :

1 - CONTRADICTION INTERNE au sein du gouvernement, du MEDEF et des idéologues néolibéraux entre reproduction et production (voir article de Contretemps en 1) ou entre confinement des travailleurs-ses et remise au travail pour les profits avec risques évident et fort d’infection.

2 - SPENCER : Autre aspect de la pandémie : le « darwinisme social » (incitant à l’élimination) se fait entendre à bas bruit : Cette pandémie va avoir du bon pour certains barbares en éliminant les faibles en tout genre (pas que les vieux ) et les dépenses de l’Etat social et sanitaire qui les accompagnent. Il s’agirait de conserver les travailleurs résistants et performants. On peut certes mettre au féminin cette dernière phrase mais on voit bien que ce sont surtout les femmes qui sont « au front du combat sanitaire » contre le virus et qu’elles prennent des risques !

3 - ENCORE TROP DE TRAVAIL SALARIE NON NECESSAIRE : Travailler au contact du public ou sans masque de protection, en pleine période d’épidémie de coronavirus, justifie pleinement l’exercice du droit de retrait (2). De même que l’obligation de prendre les transports en commun pour rejoindre son lieu de travail. Mais si vous travaillez sans public mais hors ce qui est strictement nécessaire à la vie humaine ce n’est pas normal en cette période : restez chez vous !

4 - AMENDES PLUS ELEVEES et mise en prison (pour défaut d’autorisation de déplacement) - ce qui est très dangereux . Je lis ici ou là des commentaires favorable au durcissement répressif qui sont dignes des fascistes. Qui pousse les gens à sortir, non pour acheter son alimentation ou pour son activité physique brève, mais pour aller à un travail non essentiel ? Certains patrons, certains politiques. Des criminels !

Contradiction encore et bouc émissaire : Salvatore Palida sur Mediapart : « Nombre de médias et de bienpensants et paladins de la tolérance zéro à chaque bonne occasion favorable à cet effet se sont déchainés à désigner quelques jeunes surpris à de balader comme s’il s’agissait d’un pestiféré manzonien. Pour ces nouveaux moralistes de l’ordre et de la discipline sanitaire il est en revanche correct que des millions de travailleurs soient exposés aux risques de contamination étant contraints à travailler dans des lieux non désinfectés et sans protection adéquate. Et au risque de devenir contaminateurs de leurs familles et des gens qui rencontrent allant faire leurs courses. »

5 - L’APRES-PANDEMIE : intensification de la lutte de classe  : Grève et manifestations syndicales et populaires vont de nouveau surgir contre la surexploitation programmée par la droite et le MEDEF pour l’après-pandémie. Une sénatrice a tenu des propos explicites en ce sens ! Alors disons-le tout net d’emblée au nom du syndicalisme de classe et de masse issu du 5 décembre 2019 : NON AU TRAVAILLISME qui veut faire travailler plus ceux et celles qui travaillent déjà . C’est vers les 32 ou les 30 heures hebdo pour travailler tous et toutes qu’il faut aller. Et ce sans perte de salaire pour les 99%. Sans prime pour le 1% d’en-haut. Stop à l’accroissement des inégalités.

Christian DELARUE
Syndicaliste et altermondialiste.

1) Crise du Covid-19 : donner la priorité à la reproduction sur la production – CONTRETEMPS - Extrait :
S’il existe une contradiction fondamentale entre production et reproduction sous le capitalisme (la reproduction de la force de travail nécessite forcément une protection de celle-ci, ce qui diminue la production), pour autant, cette dernière est une sorte de limite indépassable par le capitalisme. Il existe donc bien une nécessité impérative pour le capitalisme de reproduire la force de travail, de même que de produire la survaleur. Mais ordinairement cette nécessité est déguisée, y compris – voire surtout – aux yeux mêmes de la majorité des travailleur·se·s. Le travail reproductif, majoritairement encore réalisé au sein du foyer, est invisibilisé. Par extension, nous n’attachons que peu de considération au travail reproductif, pourtant vital à notre simple survie.
https://www.contretemps.eu/coronavirus-capitalisme-reproduction/

lire aussi

La source de vie du capitalisme : la base domestique et sociale de l’exploitation – CONTRETEMPS

La théorie de la reproduction sociale (TRS) semble assez intimidante, mais les grands mots masquent ici une question relativement simple : si la production capitaliste est fondamentalement la production de marchandises, et que ce sont les travailleur.se.s qui produisent ces marchandises, qui produit les travailleur.se.s ? La TRS théorise les processus sociaux à travers lesquels la force de travail (la capacité du travailleur à travailler[1]) est reproduite sous le capitalisme et la relation que de tels processus ont avec la production de marchandises.

https://www.contretemps.eu/capitalisme-reproduction-sociale/

2) Droits de retrait : le MEDEF s’inquiète du « changement d’attitude extrêmement brutal des salariés »
https://www.revolutionpermanente.fr/Droits-de-retrait-le-MEDEF-s-inquiete-du-changement-d-attitude-extremement-brutal-des-salaries ?