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Oter les canines du loup financier ou passer de la casse sociale à la reprise en main de la finance.

mercredi 17 janvier 2018, par Amitié entre les peuples

Oter les canines du loup financier ou passer de la casse sociale à la nécessité d’une reprise en main de la finance.

Oter les canines du loup financier me vient de la lecture du livre « Pour en finir avec le loup libéral » d’Annie COLL (1)

La socialisation bancaire participe de la reprise en main démocratique et sociale par le peuple-classe 99%, qui aujourd’hui manque d’un pouvoir d’agir démocratique pour le bien commun social et écologique, un pouvoir qui articule la rue (pouvoir d’en-bas), les urnes et les autres formes de démocratie non délégataire qui permettent le contrôle le plus socialise de ceux et celles qui disposent d’un pouvoir supérieur d’agir.

1) Choc financier et compétitivité économique impliquerait selon M Macron de casser (inverser ?) la « crémallière sociale » (Macron - 2).

La société qui n’existe plus, qui est en voie de disparition avancée et avérée, selon M Macron, c’est celle de la protection légale des travailleurs avec les CDI (privé) et des statuts (public) alors que celle qui est là, dans le réel, c’est celle de la compétitivité et de la concurrence. C’est aussi celle des chocs financiers (3). Pour y répondre, il faut donner aux entreprises et à leurs dirigeants les moyens d’amortir ces chocs en maintenant l’emploi sous la forme du travaillisme accru sans salaire augmenté, or ce n’est pas possible actuellement avec la « crémaillère sociale » du code actuel du travail.

On se retrouve alors devant le choix patronal qui est soit le chômage (licenciement), soit l’emploi maintenu mais à 40 heures payées 35 voire 42 payées 35. Dura lex sed lex (lex mercatoria) ! C’est ce que M Macron appelle « un état d’urgence économique et social pour inverser la courbe du chômage ». Le chômage est contenu - voire il baisse très légèrement de façon conjoncturelle - car les travailleurs(ses) ne sont plus licenciés par contre ils sont effectivement beaucoup plus exploités dans le travail - c’est ce qui fait hurler ce 9 mars ! - mais on ne peut faire autrement, dit-il, sous le régime économique actuel. Ce discours évoque non seulement la souplesse, ce qui n’est pas nouveau, mais aussi l’adaptabilité à l’économie.

Autre aspect évoqué par d’autres altermondialistes (4) « loin d’être le recours ultime d’une entreprise face à des difficultés insurmontables, le licenciement économique est aujourd’hui le moyen couramment employé pour en accroître la valeur actionnariale. La course à toujours plus de dividendes pour les actionnaires et à l’augmentation du cours de l’action va donc être facilitée par ces dispositions. » On retrouve la finance et ses méfaits !

Adaptation à quelle économie ? Les humains agenouillés devant un nouveau fétiche ! Lequel ? Une économie financière, très largement financiarisée, qui laisse en mode marginalisé l’économie réelle. Cette économie mortifère est le fruit des libéralisations diverses effectuées dans les années 80 en France et ailleurs (à des dates un peu différentes) et ce n’est pas un fatum. On dirait que ce qui était contrôlé jadis ne pourrait plus l’être ! Tout ce qui caractérise la libéralisation financière avec tous les dégâts écologiques et sociaux ne pourrait se voir bridé par les règles qui empêcheraient la prédation écologique et sociale au profit d’une minorité du 1% d’en-haut et contre les peuples-classe 99%.

2) En passer par la reprise en main démocratique et sociale de la finance par le peuple-classe 99% !

C’est une révolution de socialiation bancaire contre la prédation de l’oligarchie financière et du 1% d’en-haut qui est nécessaire.

Les 1% du centre (2) ont lâché les forces financières prédatrices qui étaient jadis sous divers contrôles, il faudrait les reprendre et les contrôler démocratiquement. Le mouvement altermondialiste propose à divers niveaux une telle reprise en main démocratique et sociale de la finance prédatrice. Mais il convient d’articuler plus explicitement toute la chaine démocratique de la reprise en main de la finance.

Avant la fin des années 70, et plus tard pour certains pays du centre, les forces prédatrices financières étaient « tenues », comme emprisonnées, car sous divers contrôles qui sont 1- le contrôle du crédit, 2 - le contrôle des taux d’intérêt, 3 - les droits de douane, 4 - la réglementation bancaire, 5 - les privatisations, 6 - le contrôle des capitaux, 7 - le contrôle des opérations de Bourse. C’est par le jeu variable de ces 7 libéralisations que les économistes apprécient le niveau et la période des processus historiques de la libéralisation financière globale qui donne sens à la période du capitalisme néolibéral. Ces libéralisations sont un gros facteur d’enrichissement des riches et de fragilisation sociale et écologique pour le reste de la population.

Avec la dérégulation financière s’est aussi déployé la « finance de l’ombre » dit « shadow banking » qui est en quelque sorte un « super loup financier », plus destructeur encore. La « finance de l’ombre » représente la moitié du poids du système bancaire traditionnel .

Christian Delarue

1) Annie Coll Pour en finir avec le loup libéral - YouTube

https://www.youtube.com/watch?v=NNJxhbfep7w&feature=youtu.be

2) « Protéger les gens, ce n’est pas leur promettre une société qui n’existe plus » (Macron)

http://www.latribune.fr/economie/france/proteger-les-gens-ce-n-est-pas-leur-promettre-une-societe-qui-n-existe-plus-macron-555000.html

3) « Les 1 % les plus riches mettent tout en œuvre pour maintenir des sociétés inégalitaires » | AlterEco+ Alterecoplus
http://www.alterecoplus.fr/economie/les-1-les-plus-riches-mettent-tout-en-oeuvre-pour-maintenir-des-societes-inegalitaires-201509032150-00002016.html

4) « Si un employeur sait à l’avance ce que va lui coûter un licenciement abusif, rien ne l’empêchera d’y avoir recours »

http://www.lemonde.fr/idees/article/2016/03/09/l-activite-economique-et-son-anticipation-par-les-entreprises-sont-bien-le-moteur-de-la-creation-d-emplois_4879106_3232.html?xtmc=khalfa&xtcr=2