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Ordre des peuples et ordre des classes (Labica) : quelle complémentarité ? C Delarue

mardi 15 août 2017, par Amitié entre les peuples

Ordre des peuples et ordre des classes sociales (Labica) : quelle complémentarité ?

Nous allons reprendre une théorisation ancienne de feu Georges LABICA développée dans le Grand Hornu (La Brèche 1987) : l’ordre des peuples diffère de l’ordre des classes (1).

I - Considérer aussi le peuple non communautaire.

Le peuple non communautaire est la fraction de peuple, une fraction nécessairement très large et englobante néanmoins puisqu’on parle de peuple et non de catégorie socio-professionnelle. L’ordre des peuples est le plus souvent de type communautaire (peuple ethnique, peuple-nation, etc) ou, pour le dire autrement, de type peuple-totalité (Irène Tamba) mais on y trouve aussi des exceptions courantes.

Voici deux conceptions différentes du peuple qui prend en considération un clivage issu du capitalisme financier contemporain ou du néolibéralisme :

 la catégorie de « peuple social  » qui correspond à un format social d’en-bas large, soit 1) sous la formes d’un pourcentage (pas ici les 99% d’en-bas, moins souvent) soit 2) par cumul des couches sociale (les pauvres, les modestes et les moyennes) ou 3) des catégories socio-professionnelles d’en-bas (ouvriers, employés, cadres sauf ceux du 1% assimilés à des travailleurs bourgeois).

 le concept de « peuple-classe » avec un peuple opposé à un en-haut ou à des puissants donc une idée de rapport qui n’existe pas avec la notion de peuple social plus proche de l’idée de classes populaires simplement objet de politiques publiques. Le terme de peuple-classe (qui n’est pas de moi cf Meny et Surel) vise lui la constitution politique ou sociale d’un bloc populaire actif et mobilisé soit contre l’oligarchie ou soit contre l’oligarchie et sa couche sociale d’appui rabattue sur le 1% d’en-haut (qui sont conçus comme le bras armé des oligarchies).

II - La question de la complémentarité des ordres : peuple et classe sociale.

Accrocher un peuple-nation ou un peuple légal démocratico-citoyen (au prétexte d’égalité formelle) ou tout peuple de type communautaire à la défense du prolétariat (lequel ?) est sans doute concevable mais c’est là risquer de fourvoyer les luttes sociales dans un ensemble communautaire flou politiquement et socialement (ou « tous les chats sont gris ») car le communautaire efface les rapports sociaux et le rôle prédateur de la classe dominante.

Par contre, accrocher un peuple-classe conçu comme bloc populaire d’en bas et opposé à un bloc élitaire d’en-haut à l’évocation de la lutte des classes sociales d’en-bas est possible car l’ennemi de classe est le même : l’oligarchie prédatrice au plan économique, social, écologique, démocratique.

Christian DELARUE

1) Sur ce point je renvoie à : Ordre des peuples et bourgeoisie : Une référence à Georges Labica (auteur du Grand Hornu en 1987)
https://blogs.mediapart.fr/christian-delarue/blog/150812/ordre-des-peuples-et-bourgeoisie-une-reference-georges-labica