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OCHLOCRATIE des indignés : De la « dictature du prolétariat » à l’alterdémocratie et la « démocratie participative et populaire » (DPP).

vendredi 21 octobre 2011, par Amitié entre les peuples

OCHLOCRATIE des « indignés » : De la « dictature du prolétariat » à l’alterdémocratie et la « démocratie participative et populaire » (DPP).

Jean-Jacques Rousseau ne donnait pas à ce terme « ochlocratie » le même sens - péjoratif - que les Grecs qui y critiquaient le gouvernement par la foule nécessairement vulgaire et médiocre. Rousseau mettait, lui, plus l’accent sur un État qui décide surtout pour ses propres intérêts, soit explicitement, soit sous couvert d’interêt général. Le 1% d’en-haut d’abord !

Car il ne suffit pas d’invoquer l’intérêt général pour le satifaire. Le capitalisme s’y oppose très fortement. Avec le néolibéralime, le pouvoir decisionnel et l’argent se concentre sur et pour le 1% d’en-haut, les miettes allant au et pour le peuple-classe 99%.

 Ochlocratie ou la « dictature du prolétariat »

Reprenant une terminologie ancienne mais dépouillée de ses préjugés on peut dire que l’ochlocratie est le régime politique qui assure le pouvoir du groupe majoritaire (celui du peuple-classe) alors que l’oligarchie est le pouvoir d’un groupe minoritaire (la bourgeoisie comme classe dominante).

a) L’ochlocratie c’est la « dictature du prolétariat » .

La démocratie généralisée de par le monde assure la puissance de la classe dominante qui dispose de la force légitime via l’Etat pour assurer sa domination. C’est en condensé « une démocratie bourgeoise » qui établie une « dictature » de la bourgeoisie. Le terme « dictature » est à préciser. Cette dictature peut en effet prendre la forme d’un Etat de droit contenant même certains droits sociaux ou la forme plus communément comprise d’une dictature fasciste ou assimilée. Elle peut selon le marxisme-léninisme être remplacée par une « dictature du prolétariat » ou cette classe imposerait sa puissance d’activité productrice et citoyenne, et au-delà sa propre normativité.

b) Fin d’une référence : Le débat au PCF et dans la LCR.

En 1976 E Balibar avait produit contre G Marchais et la direction du PCF une défense de la dictature du prolétariat ( chez Maspéro « Théorie » ). L’ouvrage avait eu son impact. En 1978 la IV Internationale (donc la LCR France) publiait une brochure « Démocratie socialiste et dictature du prolétariat » qui inscrivait cette dernière dans le pluripartisme et sa compréhension de l’époque de la nature de l’URSS.

Mais lors de l’élaboration des nouveaux statuts de la LCR il y quelques années - 2003 je crois - la dictature du prolétariat a disparue, non sans débat. François OLLIVIER a réagi au sein de la LCR un peu comme E Balibar au sein du PCF (http://www.lescommunistes.net/ acha...

 Rebond : Une autre démocratie que celle dominante.

Aujourd’hui la question de la démocratie socialiste se pose sous une forme transitionnelle, celle de l’alterdémocratie de transition : la démocratie populaire participative (DPP).

La démocratie représentative est bien le fruit de plusieurs conquêtes ouvrières et féministes. Le droit de vote des femmes dans plusieurs pays marque d’ailleurs un des « sauts qualitatifs » important en terme de démocratisation. Mais cette démocratie-là est aussi source d’un maintien oligarchique. Il importe donc de changer d’âge démocratique, de passer de la démocratie représentative oligarchique à une autre démocratie que l’on peut nomme parfois « démocratie populaire participative » (DPP) qui attaque de front la question des mandats et de la reproduction d’une caste d’élus séparée des citoyens du peuple-classe mais pas des grands dirigeants économiques et financiers.

 Les indignés au sein du peuple-classe comme pointe avancée de la transformation démocratico-sociale.

Le populaire on l’aura compris c’est le peuple-classe. C’est à lui que s’adresse la démarche dont il est lui même l’acteur, du moins pour sa fraction mobilisée, car certains sont ici plus « acteur » que d’autres. Le mouvement des indignés de 2011 qui porte ce changement montre lui une grande disponibilité pour l’implication sociale et citoyenne contre l’oligarchie. Il est bien une base d’appui pour le changement social bien qu’il puisse heurter les politiciens, y compris ceux de gauche et d’extrême-gauche.

- Le mouvement et le but.

Le mouvement de démocratisation n’a pas de but en soi mais il n’en demeure pas moins qu’existe historiquement une perspective émancipatrice qui peut participer à tirer le mouvement vers le socialisme.

En effet, ce mouvement peut s’inscrire à terme dans la perspective de la démocratie socialiste qui elle étend l’intervention démocratique dans la planification des grands choix de production pour le développement durable. Elle bouscule aussi les rapports de pouvoir dans l’entreprise . Elle est donc doublement « sociale » : en micro (entreprise) et en macro (contre le développement inégal et combiné du capitalisme).

La démocratie socialiste est in fine autogestionnaire car elle abolie le rapport social capital/ travail et accomplie l’autogestion du salariat tant dans l’entreprise qu’au plan de la société. Certains y voient l’abolition du salariat, d’autres comme Friot la disparition de la bourgeoisie.

Christian Delarue