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Note sur Le corps et ses sociologies de Pascal Duret et Peggy Roussel

mardi 12 mars 2013, par Amitié entre les peuples

Note Christian Delarue sur « Le corps et ses sociologies » de Pascal Duret et Peggy Roules

Ce petit ouvrage des Edtions Nathan Université de janvier 2003 explicite ce qu’est le corps dans la diversité des approches, le tout en 130 pages.

Il explicite le corps en sept parties :
1 Corps et structure sociale.
2 Corps dans l’interaction
3 Corps sensible et expressif
4 Corps et modernité
5 Corps entre esthétique et éthique
6 Corps, identités sexués et construction des genres
7 Corps, savoirs et pouvoirs.

Le corps et les groupes sociaux montre le corps en lien avec ses habitus, le corps comme lieu de prime éducation de morale de classe, les usages sociaux du corps. L’hexis corporel montre un corps droit des classes supérieures et un corps courbé pour les mendiants.

Le corps en lien avec la différence culturelle distingue le corps des sociétés traditionnelles de celui des sociétés modernes.
La prime éducation religieuse construit un corps qui s’incline, qui se prosterne devant Dieu. L’acte sexuel y sera souvent conçu comme sale, comme contamination.

Les traditions à structures communautaires imposent tatouages ou perçages mais le corps n’est pas perçu comme frontière entre soi et l’extérieur. Il convient de se garder d’un certain ethnocentrisme pour ces études.

Le corps en interaction fait état des études sur les différentes distances entre les corps qui peut être intime, personnelle, sociale, publique, extrême. Des études aussi sur la gestuelle, celle de l’affection (bise, tape) différente du respect hiérarchique (salut). Y figure les rites d’interaction, comme ceux qui visent « à sauver la face », etc... (Goffman).

Le chapitre sur « corps sensible et expressif » étudie l’importance du regard avec Simmel et sa sociologie des sens. Le regard a la faculté de donner vie à l’autre. Son absence peut le faire disparaitre. Contrairement à Sartre, ce serait plutôt l’odeur qui serait l’enfer, pas le regard.

A propos de la modernité, l’ouvrage fait état de la critique de la libération corps par les thérapies corporelles celles d’inspiration reichienne avec Lowen et sa bioénergie ou Janov et son cri primal, etc... Le corps « moderne » construit par le fitness participe d’un individualisme hédoniste orienté vers les plaisirs avec une composante narcissique variable mais certaine. Et avec Beaudrillard le lien est fait avec « la société de consommation », avec le capitalisme. L’apparence est un signe d’importance. Il s’agit moins d’être heureux dans son corps que de montrer son bonheur avec son corps. A cette étape, l’idée de corps-partenaire apparait. Le corps devient instrument au service de son désir de son projet. On peut le choyer mais aussi lui imposer des séances de travail intenses en sport.

Le corps nu ou les seins nus sont tantôt objet esthétique tantôt objet de critique morale suivant les lieux et les époques.