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Ne plus accepter que des crimes soient commis en notre nom contre les peuples d’Afrique ! Collectif

dimanche 2 juin 2013, par Amitié entre les peuples

Ne plus accepter que des crimes soient commis en notre nom contre les peuples d’Afrique !

Lettre ouverte aux organisations à l’initiative de l’inter-collectif Afrique

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En cette fin de première année de chute du sarkozysme, nous, citoyens français et de différentes origines, prenons acte du travail entrepris par des juges et des journalistes indépendants pour assainir la vie politique, parasitée par les affaires de de corruption qui défraient la chronique régulièrement.

Nous pensons qu’il est du devoir des citoyens et organisations progressistes de collaborer aux processus de démocratisation aptes à endiguer l’essor d’une oligarchie politico-financière hostile à l’intérêt général et grandement responsable de la crise systémique actuelle. L’une de ses composantes historiques confisque les leviers de commande des relations Afrique-France, sous le couvert de la coopération militaire, monétaire..., recouverte du sceau mal acquis de l’aide humanitaire.

Dans ce secteur, ce n’est pas de délits dont il s’agit, mais de crimes méconnus et impunis, dont pâtissent les peuples d’Afrique notamment francophones, depuis des décennies. Singulièrement depuis la chute du mur de Berlin, en réaction aux mobilisations des peuples pour une véritable indépendance, l’actualité franco-africaine est endeuillée par les crimes de guerre commis par les maffias françafricaines, en particulier au Rwanda, au Congo Kinshasa, au Congo Brazzaville... La multiplication récente des interventions militaires en Côte d‘Ivoire, en Libye, au Mali manifeste de la perte de souveraineté et de l’intégrité territoriale de ces peuples, source de dépendance accrue.

La xénophobie, idéologie de l’extrême-droite dont s’accommode des partis de gouvernements et qui menace les acquis démocratiques en France, résulte principalement de l’histoire coloniale et de la gestion néo-coloniale actuelle des relations Nord-Sud. Elle résulte aussi de la désinformation systématique sur cette gestion, maintenue dans l’ombre des politiques publiques et séparée des enjeux nationaux et européens. Du fait de l’absence de perspectives d’évolution dans ce secteur, la responsabilité du gouvernement Hollande-Ayrault est particulièrement engagée. Nous l’appelons à respecter ses promesses de campagne et à consolider d’une manière générale les options anti-libérales qu’il revendique.

Nous appelons les organisations politiques, syndicales, associatives... à informer régulièrement l’opinion des méfaits qui sont commis en son nom et à collaborer à un programme de réhabilitation des relations Afrique-France dans ses différents aspects. Toute démarche de solidarité concrète et visible en faveur des droits des peuples à la souveraineté, à la démocratie et au développement est un gage de résolution de la crise politique et morale vécue en France.

Sur la base des expertises et recommandations des associations spécialisées, s’impose une large campagne citoyenne en faveur de la refonte des relations Afrique-France et d’une réforme institutionnelle en ce sens, notamment dans ses composantes militaire, économico-financière, diplomatique... C’est l’une des conditions majeures de la démocratisation des relations internationales de la France et du maintien de l’unité, de la paix et de la sécurité en Afrique.


L’équipe d’animation de l’inter-collectif Afrique

(10 mai 2013) :

Karine Ballon, documentaliste, correspondante de medias africains (Grenoble)

Adda Bekkouche, juriste, militant altermondialiste, Colombe (92)

Djilali Benamrane, membre d’Attac (Paris 14, groupe ONU)

Martine Boichot-Camara, militante altermondialiste (Ile de France)

Martine Boudet, professeure de Lettres, membre du Conseil scientifique d’Attac (Toulouse)

Thierry Brugvin, sociologue, membre du Conseil scientifique d’Attac (Besançon)

Christian Delarue, militant altermondialiste (Attac) et antiraciste (Mrap 35)

Tosse Ekue, animateur culturel, militant panafricaniste (Toulouse)

Yann Fiévet professeur de sciences économiques et sociales, militant altermondialiste et décroissant (Versailles)

Julien Rakotoarimanana, communicateur (Antananarivo - Madagascar)

Christine Tibala, responsable associative (Ile de France)

Jean-Paul Vanhoove, responsable associatif (Ile de France)