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NOTE : Y a-t-il une économie politique du fondamentalisme islamique ? S Amin

mercredi 14 juin 2017, par Amitié entre les peuples

Y a-t-il une économie politique du fondamentalisme islamique ?

Dans « La déconnexion - Pour sortir du système mondial » (1985) Samir Amin pose en fin de livre (dernier chapitre p 312) la question « Y a-t-il une économie politique du fondamentalisme islamique ? »

Note : Je - Christian Delarue - résume en conservant le plan de l’auteur :

I - Fondamentalisme ou rationalisme : deux attitudes face à l’histoire des sociétés.

Pour l’un se sont des forces sociales qui s’affrontent, pour l’autre c’est le bien et le mal. Pour le fondamentaliste il n’y a que les vertus qu’il propose qui soient en capacité de résoudre les problèmes sociaux. Et définitivement. Les religions disposent d’une tendance à l’absolu qui les prédisposent fortement au fondamentalisme mais on trouve une tendance au « fondamentalisme » dans des idéologies non religieuses ;

Pour S Amin, l’évolution de chaque religion « interdit de parler du »christianisme« ou de »l’islam« comme le font les chrétiens et les musulmans ». Je partage ce point de vue analytique. J’ajoute aussi que des athées se montrent essentialiste et non matérialiste puisque quand je dis à l’instar de S Amin qu’il y a des islams, des catholicismes, des protestantismes... je trouve des athées qui me répondent qu’il y a l’islam (un seul) et que la charia (quand on l’évoque) est dans l’islam (elle en est certes issue mais c’est quand même différent).

II - Interprétation de l’histoire par les fondamentalistes (p 316)

Ce chapitre évoque la tendance général des fondamentalistes à voir le passé. Souvent en termes de dérives ou de trahison par rapport a la lettre première. Mais jamais on explique.

Il évoque aussi Sayed Qotb idéologue presque unique des Frères musulmans ainsi que son ouvrage « La Justice sociale dans l’islam » L’égalité entre croyants de l’islam puis entre les autres croyants (Dhimmi) puis entre tous les humains, sauf les femmes, mais y compris les athées est d’ordre moral. Aucune égalité matérielle est proposé. Pour les femmes , S Amin que d’autres religions ont posé l’inégalité des femmes par rapport aux hommes. J’ajoute que chez les athées il y a les masculinistes.

III - Y a-t-il une économie politique du fondamentalisme ?

L’islam a produit une doxa sur la propriété privée, sur la circulation des richesses (avec égalité dans les échanges) et sur la finance. La Zaka pour les musulmans et la Djizia pour les non musulmans.

Samin Amin note que la tendance générale est conservatrice mais qu’une flexibilité est possible en économie car des réformes - souvent limitées - sont possibles : redistiribution possible de propriétés pour la réforme agraire, nationalisation de services d’intérêt public, salaire minimum.

IV - La renaissance fondamentaliste face aux options de notre époque (p 326)

Les fondamentalistes rejettent les questions en termes de capitalisme ou socialisme, quel nationalisme ? quelle ouverture ? quels droits humains pour tous et toutes ? car ils ne posent que la distinction société islamique et société non islamique. Ce qui ne signifie pas pluralité dans la façon de définir la société islamique. Il y a des sociétés islamiques mais elles doivent être islamiques.

Christian Delarue