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Mouvement du 20 février au Maroc (M20F) : Contre la répression d’ ATTAC Maroc et CADTM

lundi 2 avril 2012, par Amitié entre les peuples

Mouvement du 20 février au Maroc (M20F) : Contre la répression d’ ATTAC Maroc et CADTM

Communiqué

Plus d’une année s’est écoulée sur le déclenchement de la dynamique militante initiée par les révolutions dans la région Maghreb-machrek. Le Mouvement du 20 février (M20F) était l’expression marocaine de ces révoltes. Ces révoltes qui ont eu un écho international à travers des mouvements tels qu’Occupons Wall Street. Les revendications comme la démocratie et la justice sociale portées par les « Indignés » sont restées insatisfaites par les gouvernements du Nord comme du Sud.

Dans notre pays, et malgré le discours hypocrite sur les réformes, la nouvelle constitution et le respect des libertés, la dépendance de notre pays s’approfondit et les forces de l’impérialisme continuent leur pillage de nos ressources à travers le mécanisme de la dette, la privatisation et les accords de libre-échange. Sous couvert d’incitation au développement, l’Etat continue de consacrer une grande partie des finances publiques aux projets permettant d’améliorer la compétitivité des multinationales et augmenter leur profit, et de privatiser les secteurs sociaux et les services publics alors que le chômage des jeunes prend un caractère de masse, la classe ouvrière est lourdement exploitée avec de maigres salaires et une protection sociale quasiment inexistante. Ainsi que larges catégories de la population sont privées de leur droit au logement. La corruption gangrène tous les rouages de l’Etat et le pillage des deniers publics prend des proportions flagrantes et les « prédateurs » ne sont pas poursuivis.

Le régime ne trouve alors comme solution que la répression et s’acharne contre les symboles de la résistance populaire, bafoue les libertés publiques, utilise tous les moyens pour briser les organisations de lutte ouvrière et limiter l’action des associations combatives telles qu’Attac Maroc/Cadtm. En effet, on nous a refusé le local pour organiser notre quatrième congrès national qu’on a tenu finalement au siège de l’UMT à Rabat grâce à la solidarité des militants syndicalistes, et aussi notre droit à renouveler le récépissé du dépôt légal de notre dossier, on tracasse les groupes locaux par la fermeture de leurs locaux et le refus de renouvèlement de leurs instances, on vise nos militants par des arrestations abusives (Youssef Zaoui d’ Attac casa, Mohsin Solhi du groupe de Safi), par des peines de prison et de lourdes amendes (Agadil Abdeljalil membre d’honneur de notre secrétariat national :4 ans de prison ferme, Hamim Hmima d’Attac Agadir : un mois de prison), par des poursuites judiciaires (2 militants du groupe de Benguerir et 3 militants d’Attac Marrakech), et par des licenciements du travail (Sandia Mustafa membre du secrétariat national et Jawad Moustakbal membre du secrétariat national sortant).

Cet acharnement de l’Etat contre Attac Maroc/Cadtm vise à faire taire la voix de notre association qui lutte contre les ALE et la privatisation, revendique la gratuité de l’enseignement et les services de santé, l’annulation de la dette du Maroc, l’arrêt de la dépendance et du pillage des ressources qui doivent être redistribuées équitablement sur les citoyens, et qui a mobilisé toutes ses forces pour contribuer à la réussite des initiatives du M20.

Nous militants d’Attac Maroc/Cadtm nous réitérons notre engagement permanent et inconditionnel dans la lutte de notre peuple et :

 Nous dénonçons fermement la campagne de répression et d’harcèlement contre notre association et ses militants, et contre les luttes de notre peuple pour ses revendications à travers tout le pays (Taza, Béni Bouayache, Ifni)

 Nous continuerons à dénoncer les politiques de l’Etat visant à mettre l’économie de notre pays, sa sécurité alimentaire, ses ressources en eau et son environnement à la disposition des multinationales.

 Notre déclarons notre solidarité envers les luttes des jeunes diplômés chômeurs et des étudiants, et nous demandons la libération immédiate de tous les étudiants en grève de faim dans les prisons de l’Etat et de tous les prisonniers politiques parmi eux notre camarade Agadil Abdeljalil en grève de faim depuis le 20 février 2012 et ses compagnons dans la prison de safi, et l’arrêt de toute poursuite judiciaire contre les militants.

 Nous appelons les associations de Droit de l’Homme et les organisations combatives à la solidarité avec Attac Maroc/Cadtm pour stopper cette campagne de répression et obtenir notre droit au renouvellement du récépissé de dépôt légal.

 Nous appelons les associations et organisations internationales amies pour nous soutenir et demander à l’Etat de mettre fin aux pressions et aux obstacles qu’il dresse pour bloquer notre association.

Le Secrétariat National.