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Moins d’économie capitaliste, plus d’économie de service public et d’ESS - Christian Delarue (Conv SP)

mardi 28 décembre 2021, par Amitié entre les peuples

ENTREPRISOCENE

Moins d’économie capitaliste, plus d’économie de service public et d’ESS

ou

Moins d’économie dominante, plus d’économie(s) dominée(s)

En cette fin année 2020, après le confinement du printemps et celui de l’automne, la « sortie de crise » , si l’on peut dire ainsi, n’est guère palpable à la majorité du peuple-classe tant elle offre des positions contradictoires entre la classe dominante, acquise au capitalisme néolibéral qui sévit depuis 40 ans (cf la « thatchérisation du monde » - 1), et les classes populaires qui souhaitent arrêter la dérive mortifère sur plusieurs.

Vers la République sociale

Cette proposition d’orientation « Moins d’économie capitaliste, plus d’économie de service public et d’ESS » va dans le sens d’une véritable République sociale (non simplement réduite à une allocation pour les pauvres alors que les riches s’enrichissent) et plus globalement de la justice sociale car plus favorable au peuple-classe qu’au 1% d’en-haut. Aux services publics il convient d’ajouter la Sécurité sociale, un autre pilier de la République sociale ;

Cette proposition « Moins d’économie capitaliste, plus d’économie de service public et d’ESS » fonctionne comme à propos de redistribution et de fiscalité avec l’idée forte d’un « Moins pour en-haut et plus pour en-bas ! » remis en expression publique par les Gilets jaunes (qui ne l’on pas inventé). Elle participe aussi d’une autre revendication forte : « Pas de travaillisme à plus de 35 H, allons vers une nouvelle RTT à 32 ou 30 heures hebdomadaires, sans perte de salaire pour les 99% d’en-bas ».

Au lieu de porter secours à l’économie capitaliste, Benoît Borrits, animateur de l’association Autogestion, dit préférer dans une tribune sur Basta (2) que nous construisions une économie démocratique, où les travailleurs ont du pouvoir. Nous suivons cette orientation avec une formulation un peu différente.

Notre critique de l’économie dominante est proche de la sienne. Si nous formulons la perspective de façon différente c’est que, pour nous (membre de Convergence des Services Publics ), l’économie des services publics doit désormais retrouver une place plus importante . Le rabougrissent de l’Etat social et des services publics, sous les coups de 40 ans de politiques néolibérales, doit cesser .

Nous disons stop aux travail destructeur des services publics par les thuriféraires de l’économie capitaliste, de sa finance, de sa compétition généralisée, de son profit d’abord, tout le temps ! Ces élites néolibérales ne travaillent manifestement pas pour l’intérêt général. Il doit y avoir séparation de l’Etat et du MEDEF et de la Finance !

Cette économie capitaliste (financiarisée ou non) n’est pas la seule mais elle est largement dominante et elle tend trop à recouvrir l’ensemble de la société sans cependant y parvenir. Deux types d’économies lui résistent, tant bien que mal : l’économie sociale et solidaire (l’ESS et les Scop [sociétés coopératives et participatives] ) d’une part et l’économie des services publics d’autre part.

Aucune des trois économies n’est démocratique. Dès qu’un.e salarié.e franchit les portes de l’entreprise (SA ou autre) ou de l’Administration, il n’a plus son mot à dire et doit obéir à une direction qu’il n’a jamais choisie. Mais des instances de démocratie existent au sein des gouvernances publiques ou privées. Il faut les développer. Introduire la défense des usagers ou clients en plus de celle des personnels.

Les deux types d’économie dominées ( Scop et SP) peuvent être plus démocratiques à condition qu’elles poussent plus la transition sociale et environnementale. On retrouve là trois sphères à articuler : le démocratique, le social, l’environnemental.

Il s’agirait 1) d’améliorer l’intervention des travailleurs dans la gouvernance pour démocratiser, 2) d’institutionnaliser au plan social des règles qui favorise un travail moins pénible et moins long (RTT à 30 heures sans perte de salaire pour les 99%, retraite à 60 ans) au lieu du contraire (travaillisme soit faire travailler plus ceux et celles qui travaillent déjà 35 heures ou plus), 3) de produire des biens et services durables différents des marchandises des entreprises privées capitalistes : Fin de l’obsolescence programmée des choses comme il le dit aussi. Ce qui ne signifie pas uniformité : les femmes qui n’aiment pas les chaussures plates doivent pouvoir en acheter .

Il doit être possible de poser dans la société française et plus largement en Europe des perspectives d’extension du domaine des services publics non marchands dans divers secteurs : logements, santé, transports courtes et longues distances (3), communications, instruction-éducation, insertion dans l’emploi public ou privé, etc … des mécanismes qui s’opposent aux privatisations et aux diverses formes de marchandisation ou libéralisation.

Un point important pour terminer : Il importe d’articuler réduction du temps de travail à 32 ou 30 ou 28 (RTT à débattre dans les syndicats et ailleurs) avec le refus des baisses de salaires ou traitements sauf pour le 1% qui doit cesser de voir ses revenus augmenter. L’enrichissement du 1% d’en-haut, public ou privé doit cesser. Pour les travailleurs et travailleuses à revenus modestes (moins de 1500 euros par mois) les revenus doivent augmenter pour sortir de l’insolvabilité.

Christian DELARUE
CA de Convergence des SP

1) La thatchérisation du monde et l’extrême-droite économique : un trajet vers la ploutocratisation du monde.
http://amitie-entre-les-peuples.org/La-thatcherisation-du-monde-et-l-extreme-droite-economique

2) Au lieu de sauver le capitalisme, il est urgent d’inventer une autre économie - Benoît Borrits - Basta
https://www.bastamag.net/crise-economique-capitalisme-chomage-PIB-Banques-centrales?var

 Sortir de la pandémie avec plus de services publics non marchands. - Amitié entre les peuples
http://amitie-entre-les-peuples.org/Sortir-de-la-pandemie-avec-plus-de-services-publics-non-marchands

 Benoît Borrits propose à raison : Ne serait-il pas temps de penser la constitution d’un service public européen du transport longue distance qui combinerait trains, avions et bateaux dans une logique tarifaire qui correspond à nos enjeux climatiques ? Subventions pour le train et les bateaux, forte dissuasion tarifaire pour l’avion ou absence de vol pour les destinations courtes ? Il existe bien d’autres exemples de ce que nous pourrions faire pour imaginer une société plus respectueuse de l’environnement.