Accueil > Antifascisme - Antiracisme > Migrations - Xénéphobie - Europe forteresse > Xénophobie intitutionalisée > Migrants : un anniversaire marqué par une montée de la criminalisation, de (…)

Migrants : un anniversaire marqué par une montée de la criminalisation, de la xénophobie et du racisme.

dimanche 19 décembre 2010, par Amitié entre les peuples

[Contre-sommet Migrations] Journée Internationale des Migrants, 18 décembre 2010


DECLARATION A LA PRESSE

Pour la journée internationale des migrants, 18 Décembre 2010

Migrants : un anniversaire marqué par une montée de la criminalisation, de l’intolérance, de la xénophobie et du racisme

(Déclaration commune par le Rapporteur spécial sur le droit des migrants, Jorge Bustamante, et le Président du Comité des Nations Unies sur les travailleurs migrants, Abdelhamid El Jamri, pour célébrer la Journée internationale des migrants, le 18 Décembre 2010)

GENEVE – « Aujourd’hui nous célébrons le 20e anniversaire de la Convention internationale sur la protection de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille*, un jour clé qui reste marqué par des tendances préoccupantes en ce qui a trait à la situation des migrants, en situation régulière et irrégulière, à travers le monde.

Ce qui devrait être une occasion de célébrer l’adaptation réussie des migrants à leur nouvel environnement, l’enrichissement de leurs nouvelles communautés avec leurs cultures, idées, technologies, compétences, ou la diversité qu’ils apportent, est en train de devenir un appel à renouveler nos efforts pour que soient effectivement relevés les défis juridiques, sociaux et pratiques auxquels les migrants font face.

Cette année, nous notons avec préoccupation la tendance à la hausse à criminaliser les migrants en situation irrégulière. Cette criminalisation rend les migrants en situation irrégulière plus susceptibles d’être victimes de discrimination, d’exclusion, d’exploitation, et d’abus à tous les stades du processus de migration.

Nous sommes particulièrement préoccupés par l’augmentation récente de l’intolérance, la xénophobie et le racisme à l’encontre des migrants et de leurs communautés, qui s’est parfois traduit par des actes d’extrême violence contre les migrants dans les pays de transit et de destination. Les migrants sont ainsi facilement la proie de trafiquants criminels et de trafiquants. Ces hommes, femmes et enfants sont souvent incapables ou réticents à demander protection et secours auprès des autorités concernées par crantes du fait de leur statut irrégulier.

Nous déplorons l’insuffisance des progrès en ce qui concerne l’intégration des droits de l’homme dans la gouvernance des migrations et rappelons à toutes les parties prenantes que les migrations peuvent jouer un rôle essentiel dans le développement et la prospérité des pays de destination, de transit et d’origine dans toutes les régions du monde.

Nous tenons également à rendre hommage aux migrants qui ont péri en mer en tentant d’atteindre des destinations lointaines, en dépit des dangers inhérents à de tels voyages.

Une fois de plus, nous réitérons l’importance de la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille, le premier traité international portant sur la protection des droits des travailleurs migrants et les liens entre migration et droits de l’homme. Cette convention prévoit des orientations utiles aux États sur la façon de garantir des migrations dans des conditions humaines et équitables et dans le respect des droits de l’homme des travailleurs migrants et des membres de leur famille.

En dernier lieu, afin de continuer à construire la voie vers le respect universel des droits des travailleurs migrants, nous réitérons notre appel à tous les États qui ne l’ont pas encore fait à adhérer ou à ratifier la Convention et à saisir cette occasion à s’engager à assurer les droits de chaque personne, y compris ceux de millions de femmes, hommes et enfants qui ont abandonné leurs foyers en quête d’une vie meilleure.

Pour les États parties à la Convention, nous les exhortons à rendre les droits garantis une réalité sur le terrain par une action concertée. La société civile, les organisations internationales, et tous les acteurs impliqués - individuellement et collectivement, sont également invités à réaliser les droits garantis par la Convention ».

(*) Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille : http://www2.ohchr.org/english/law/cmw.htm