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Marx écologiste avant la lettre ?

vendredi 4 septembre 2020, par Amitié entre les peuples

Marx écologiste avant la lettre ?

Oui, répond John Bellamy Foster [1] dans son livre.

L’auteur cite et discute différents passages de l’œuvre de Marx sur les relations entre la production, la société capitaliste et la nature. Il rappelle que Marx reprend la dénonciation par le chimiste et agronome allemand Justus Liebig de la « rupture métabolique » opérée par l’agriculture capitaliste anglaise : l’antagonisme entre la ville et la campagne caractéristique du capitalisme rompt le cycle des nutriments et mine la fertilité des sols. Marx généralise cette notion : le capitalisme a rompu de façon « irréparable » l’« interaction métabolique » entre les êtres humains et la terre, c’est-à-dire la condition de la production.

« Tout progrès de l’agriculture capitaliste est non seulement un progrès dans l’art de piller le travailleur, mais aussi dans l’art de piller le sol ; tout progrès dans l’accroissement de sa fertilité pour un laps de temps donné est en même temps un progrès de la ruine des sources durables de cette fertilité. […] Si bien que la production capitaliste ne développe la technique et la combinaison du procès de production social qu’en ruinant dans le même temps les sources vives de toute richesse : la terre et le travailleur » (Le Capital, livre I).

« La seule liberté possible est que l’homme social, les producteurs associés, règlent rationnellement leurs échanges avec la nature, qu’ils la contrôlent ensemble au lieu d’être dominés par sa puissance aveugle et qu’ils accomplissent ces échanges en dépensant le minimum de force et dans les conditions les plus dignes et les plus conformes à leur nature humaine » (Le Capital, livre III).

« Du point de vue d’une organisation économique supérieure de la société, le droit de propriété de certains individus sur des parties du globe paraîtra tout aussi absurde que le droit de propriété d’un individu sur son prochain. Une société entière, une nation et même toutes les sociétés contemporaines réunies ne sont pas propriétaires de la terre. Elles n’en sont que les possesseurs, elles n’en ont que la jouissance et doivent la léguer aux générations futures après l’avoir améliorée en boni patres familias. » (Le Capital, livre III).

1) Marx écologiste, John Bellamy Foster,

Traduction française aux Éditions Amsterdam, 13 €